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sirène

  • Le Bel Aujourd'hui -3-

    Paroles, paroles, paroles... nin nin ninSur son rocher, une sirène ;
    à ses pieds, marée descendante.

    Marin, Marin ! Tu parles, ventes, et tu serpentes
    arpentant la rive embrumée
    où ton souffle reste muet
    quand il ne porte pas réponse
    mais tourmente, aigreur et semonce
    aux lents secrets du chant discret
    que j’ai posé sur l’océan, du bout des lèvres
    implorant le bel aujourd’hui :

    " Rêve ! Ô mon rêve ! Oh, vis ma vie ! 

    le temps ne m’est rien
    la pluie ne m’est rien
    le vent ne m’est rien
    l’orage n’est rien
    qu’un coup de mou
    du grain à moudre
    un cou à tordre
    avant la faim
    du coup de foudre
    qui vient me mordre
    l’intestin "

    un mot de lui et me voici
    sirène, reine des embruns
    mais s’il me prenait par la main
    comme il serait doux le chemin
    de retour en notre domaine

    " ce mot ne met rien
    le dit ne met rien
    dans l’escarcelle
    ils n’y font pas écot
    n’y valent pas tripette
    sans la parole
    d’un bel aujourd’hui
    qui m’affole
    et m’interdit
    le doute gris
    sous la coupole… "

    Marin, Marin ! Entends ma peine
    emporte mon chant malheureux
    en bruine mouillant ses cheveux
    qu’elle aille fondre dans ses yeux
    et troubler sa nature humaine "

    Mais déjà, la marée descend
    et remporte vers l’océan
    la fantastique créature.

    Et le marin qui n’en a cure
    laisse dégoutter sur le quai
    mollement des larmes salées.

    coucou, plouf!tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • bombe

    !boum!Quand j'eus bientôt fini d'atteindre des sommets
    d'impétuosité onirique ou frivole
    je vis soudain surgir du quotidien trajet
    conduisant mes enfants aux portes de l'école
    là, devant mes pieds, manquant d'y goûter
    une bombe glacée.

    De celle que l'on dresse, hautes, fières
    pour des journées de liesse populaire
    où l'on va se gaver autour des mariés
    ou bien s'encanailler contre un mat de cocagne
    quand ceux-là de la ville embrassent les campagnes
    avec cet air d'y être tout à fait chez eux
    ...ces jours des biens heureux, bénis des dieux!

    - Attention, dis, papa! s'écrie l'une
    - c'est quoi ça, papa, dis ? s'étonna l'autre
    - ça, mes filles chéries, c'est une bombe...
    - une qui va péter ?
    - qui va nous engluer ?
    - qui va nous meringuer les crottes de nez ?
    - et aussi les oreilles ?
    - et qu'on va déguster jusqu'au bout des orteils ?
    - ... glacée...

    Mais en réalité, je ne savais que dire
    cette incongruité qui tenait du délire
    m'avait déjà conquis. J'y logeai donc un doigt
    goûtai la mousseline, puis bientôt deux, puis trois
    créant une ravine au pied de l'édifice
    j'en abouchai la chair, supputant quel supplice
    m'attendrait au final.

    La cloche sonna
    dans la cour de l'école, on se mettait en rang
    - bon, dis, papa!
    nous, on va y aller,
    me dirent mes enfants.

    Déjà pris de vertige, acquiesçant du regard
    je levais une main vers les crémeux étages
    là-haut trônait, piquée tout à son avantage
    une pâte d'amande érigée comme un phare
    avec au pied couchée, une sirène mage.

    J'allais pour m'en saisir
    elle eut un long soupir avant de murmurer :
    "- Allons, joli papa, il faut attendre encore
    que la marée qui vient atteigne le plus fort
    de sa capacité afin de me porter
    jusqu'à toi, mon trésor."

    Là, je crus défaillir
    (comment allait finir ce satané poème !?)
    comme pour m'engloutir, une vague de crème
    s'arrachant de la base alla vers le sommet
    et, le temps d'une phrase, eut tôt fait d'emporter
    mon corps, tel un esquif.

    Bientôt, sur le trottoir, tout s'était répandu
    de la pièce montée, il ne subsistait plus
    qu'une flaque, un cloaque aplati sur la rue.

    " - Alors, joli papa, on fait quoi maintenant ?"
    l'ondine me toisait, allongée sur le flanc
    elle avait recouvré une taille normale
    quoiqu'étant pour moitié de figure animale
    à la queue écaillée.

    Son buste était couvert - effet de sa pudeur ?
    d'un seyant petit boléro d'algues en fleur
    qui ne me laissait pas sans pouvoir apprécier
    sur l'accorte poitrine un profond décolleté
    bombé dans la ravine.

    alors, joli papa ?

    J'étais certes troublé, mais sus lui faire face
    épongeant sur mon nez des reliquats de glace
    je lui dis tout de go :
    " on pourrait prendre un bain "
    l'idée lui agréait, je lui donnais la main
    et la prit dans mes bras.

    Longeant le boulevard, je ne m'inquiétais pas
    des passants les regards s'étonnant, ça et là ;
    j'installai ma sirène dans ma baignoire rose
    (bah oui, que voulez-vous, je n'ai pas autre chose!)
    elle s'y détendit.

    Me narrant son histoire, elle m'avait appris
    quel odieux sortilège avait scellé sa vie
    à l'oeuvre pâtissière où je l'avais trouvée
    et comment, depuis lors, elle était séparée
    de son unique enfant.

    Sitôt m'étant changé, je repris les devants
    épousant fait et cause et ce parti prenant
    de lui être agréable, étais bien décidé
    à retrouver l'enfant quoi qu'il pût men coûter
    je ferais ce qu'il faut.

    Je me rendis sur Mû, trucidant des dragons
    déjouant les plans de l'Orque et de Posséidon
    délivrant l'enfançon d'un horrible cachot
    gardé par la murène et le vieux cachalot
    le remis à sa mère.

    L'enfant était fillette et riante et vivace
    conta par le menu les épiques menaces
    dont nous étions sortis indemnes sur les flots
    à son ondine mère, et conclut en ces mots :

    "Eh ben tu sais, maman, c'était pas du gâteau!"

    Vous voudriez savoir... mais vous ne saurez pas!
    Si je vous le disais, vous ne le croiriez pas.

    La fin de ce récit ? la chute de l'histoire ?
    je garde tout pour moi.

    (et tfasson, y en a pas!) 

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • bracadi bracada

    SILÈNE, la sirèneSilène, la sirène dans la mer bleu ciel

    rêvait d’avoir des ailes comme un papillon

     

    Ses cheveux blonds de miel brillaient dans le soleil

    qui sonnait le réveil au fond de l’horizon

     

    Elle ouvrit grand les bras, bracadi bracada

    et se mit à chanter une jolie chanson :

     

    Je m’appelle Silène

    la sirène magicienne

    quand j’ouvre grand les bras

    tout change autour de moi

     

    bracadi bracada

     

    bracadi bracadaQuand Silène eût fini de chanter sa chanson

    elle avait tout changé, la mer et l’horizon

     

    Des vagues jaune d’or jouaient à saute-mouton

    un tout petit trésor courait dans le sillon

    de la belle Silène, sirène magicienne

    qui aimait plus que fort son petit papillon

    son papillon-chenille

    une chenille-fille

    qui bientôt grandira

    bracadi bracada

    ouvrira grand les bras

    et woup ! s’envolera

     

    woup-là!

    poLème de tiniak à miniPoune-zolie

    qui m'a prêté sa belle sirène

    pour aujourd'hui

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

     

  • sombre sirène

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    sombre sirène
    les eaux t'accueillent
    où les baleines
    gardent un oeil
    aux coins des lèvres
    que nos filleules
    fardent d'un rêve
    de lin seul

    sombre sirène
    désabusée
    l'âme est humaine
    mais ses baisers
    sont des fontaines
    que des murets
    bordent et ceignent
    à jamais

    sombre sirène
    de tout ton corps
    va où te mène
    le vilain sort
    qui dit qu'on aime
    sans plus d'effort
    la robe à traîne
    de la mort

    sombre sirène
    un masque doux
    t'attend où peinent
    l'algue et le loup
    dans son domaine
    d'ombre et de flou
    la fée murène
    est au bout

    sombre sirène
    étends ton bras
    sombre sirène
    un peu plus bas
    sombre sirène
    reconnais là
    ce qu'il reste de moi

    © 2008norbert.DUKOU.ZUMIN.&ditions.TwalesK.tiniak
    polème pagaie, inspiré par

    les photographies de Olivier REBUFA (voir liens pas loin)

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    vuz&priz @ Olivier Rebufa, photographe fantasmaturge.