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saule

  • saulitude 125

    saules de Vincennes

    Vincennes, 10 janvier 2010

    Gazouillis si particulier
    que les chants d'oiseaux le matin
    Grave, aigu, à proximité
    l'un à l'autre de loin en loin

    Il me semble y pouvoir entendre
    harmonieusement concentrés
      une réponse à son appel
      l'ivre désir à la parade
      la faim du jour dans sa nacelle
      du chapardeur la dérobade
      l'entrain, la fuite
      et quelque autre notion profonde
      - qui m'est interdite, du monde

    Ramassée sur sa branche
    la poésie que rien n'étanche
    est assoiffée
    le fleuve las, n'y suffirait
    ni la pluie,
    ni la beauté que je t'envie
    grand saule,
    à qui voudrais tendre l’épaule

    Où t’emmener du bout des doigts
    hors cette fraîcheur qui décroît
    mais traîne ?
    Que ferions-nous de la semaine ?
    De novembre ?
    Et de la jalousie des trembles ?

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#102
    en 125 mots, donc.

     

     

  • Le cri du papillon

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    Papillon chassant l'autre
    d'un seul battement d'aile
    le cauchemar d'un roi étouffe un ouragan
    la main devant ta bouche
    Le cri que j'y recueille fait mouche
    et couronne mon front de ravage océan
     
    Levant des sables noirs en volutes épiques
    une tempête est née à l'autre bout du songe
    déchire du volcan la robe ourlée d'éponge
    et lance des coraux singer les météores
    vers le chaos d'un ciel où tous les dieux sont morts
    sans un cri, ni verser
    aucun sang sur la terre et ses glorieux palais
     
    Celui que je recueille
    m'écrit des libellules
    Mon regard les poursuit au ras d'un lit de fleuve
    Il y passe des nuits les amours qui s'abreuvent
    comme ces papillons défiant les gravités
    l'un de l'autre
    tandis que sur le fleuve un grand saule se vautre
     
    À cet endroit précis
    du monde que j'oublie
    la main devant ta bouche et l'œil à son festin
    je laisse les regrets au triste souverain
    et te donne en retour mon cri contre le tien

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    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • fumerolles

    (à Joe KRAPOV, poète à ses heures et photographe à 16h30)

    Joe Krapov, fumerolles

    l'aube tardait à se frayer
    un chemin sous les frondaisons
    et les oiseaux avec raison
    n'avaient de cœur à gazouiller

    le vent se cachait sous le saule
    retenant sa respiration
    et dans cet air en suspension
    il faisait comme un froid de pôle

    j'étais là, je ne sais comment
    parvenu au bout d'une course
    que n'eût pas guidée la grande Ourse
    dans un ciel un peu moins vacant

    la nuit m'avait pisté le pas
    puis saisi dans cette posture
    les yeux gelés dans les chaussures
    je ne sais comment, j'étais las

    dans les premiers rayons du jour
    la brume se fit plus précise
    sur l'onde aux ombres indécises
    où j'avais noyé quelque amour

    et ça dansait au ralenti
    les fumerolles
    ça vous disait des paradis
    la bonne école

    mais j'étais très mauvais élève
    et la leçon
    s'abîmait sous moi dans la grève
    en alluvions

    que n'ai-je pris à ce moment de la lumière
    de quoi me ranimer le rêve - et le sang, donc !
    au lieu de quoi je restai planté comme un con
    insensible aux subtilités de l'atmosphère

    et ça dansait là, sous mon nez
    les fumerolles
    ça me disait comment bouger
    comme on décolle

    mais j'avais trop mauvaise oreille
    et la chanson
    n'apportait toutes ses merveilles
    qu'à des goujons.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Joe Krapov.