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poésié - Page 42

  • Parer haut

    Vacuité s'accordait aux nuances de l'ombre
    devant la majesté forcée du paysage
    (celle qu'a tant louée l'agence de voyage)
    pour mieux y consoler ses lâchetés en nombre
     
    L’habitacle toilé avait la transparence
    que n'eût pas le cheveu - qui trahirait son âge !
    Des sourires conviés buvaient à leur mirage
    et dormaient cependant au plus près de l'eau rance
     
    La nature elle-même était fort hypocrite
    avec tous ses couchants calés sur les brochures
    flattants de fats reflets le métal des voitures
    Elle était payée pour, mais comptait ses moustiques
     
    Chaque jour, le retour éloignait sa défaite
    et les rires joyeux masquaient la meurtrissure
    Le temps jouait ici sa plus belle imposture
    et tout s'enorgueillait de n'avoir rien en tête
     
    Là, bourgeoise coulait l'heure paradisiaque
    Du minois s'empourprer aux joutes masculines
    ayant l'intensité des fièvres maghrébines
    chargées de leur fierté haschischine et foutraque
     
    Oh, c'est tout comme il faut pour oublier l'histoire
    Le fringant paréo espère des rapines
    la vigueur à nouveau dans la verve saline
    et du si bel ego le long cri de victoire
     
    Moi, le cœur satisfait de rivages normands
    j'actualise mon sang à l'orageux mois d'août
    j'en épouse les vents et les soudains courroux
    ne devant déplorer qu'être encor trop aimant
    cette fleur
    qui décline mon nom en tâches de rousseur
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  • Oh, rage ! ta chambre...

    I
     
    Tricolore est le ciel
        où l'orage se forme
    (bombant son torse blanc
        sur un jupon énorme !)
    Le doux bleu décliné
        jusqu'au plus pur diaphane
    bientôt sera livré
        aux agapes profanes
    du festin anthracite
        aux hôtes furieux
    où mes foudres s'invitent
        pour te brûler les yeux
     
    II
     
    Calam' ! Calam' ! Calam' !
    dégorge mon chazam amoureux
     
    Sergent Major, sans âme
    gratte au papier ma rage et ses feux
     
    Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' ! Qu'à l'âm' !
    mon amour soit un sang liquoreux
     
    Car je vois trop ses quilles
    se foutrent de ma bille
    et se blottir au chaud
    entre deux vieux râteaux
    lui tenant lieu de sûres béquilles
     
    III
     
    Rien à foudre ! Elle est morte
    comme ça... par défaut...
    Raillez, petits bas, tôt
    ma houle vous transporte !
     
    Mais vraiment, rien de rien ?
    Quelle désolation...
    Et tous ces électrons
    pour aucun paroissien ?
     
    (Quoi, pas même un coiffeur ?)
     
    Bon, j'étais dans l'idée
    - disons, dans cette humeur...
    de lâcher mes fureurs
    plutôt sur sa lignée
     
    Et, là aussi, personne !
    Du vent, de la parade...
    Ah, tristes limonades
    au pauvre corraçon...
     
    Alors, quoi... un flashmob ?
    Mais qui chorégraphier ?
    Plus rien de familier
    sur quoi jeter l'opprobre...
     
    Il me faut me résoudre
    à boire au verre d'eau
    l'absence de brûlot
    et de colère à moudre
     
    Et merde ! ça fait chier
    d'errer dans ce désert
    sans pouvoir me défaire
    de tout ce poudrier !
     
    IV 
     
    Quand noble cœur fait boum
    le monde est un barnum
    d'anonymes morts d'homme
    sur de bileux loukoums
     
    V
     
    Ô, rageuse pâleur
    à l'aube revenue
    titiller la verrue
    au menton de mes heurs
     
    Que ne m'as-tu laissé
    achever ce nocturne
    loin de tes orgues diurnes
    aux ombres accusées ?
     
    Horrible piano las
    d'études laborieuses
    l'esquisse délicieuse
    manque à ton accord plat
     
    Ne peux-tu jouer du front
    du coude ou du pied nu
    vestige de vertu
    Damoiselle sans fond ?
     
    Mais non, dans chaque nid
    les oiseaux nouveaux-nés
    préfèrent célébrer
    ta précieuse homélie
     
    (Si cela te suffit...)
     
    car les foudres en nombre
    que je tiens pour credo
    augurent d'un rondo
    si valeureux que sombre
     
    Passagère nuitée
    à ton ventre s'arrime
    - épisode sublime !
    mon orage mort-né
     
    VI
     
    Ma rage, sois plus forte
    que tous les mots aimants laissés pour lettre morte
     
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
    Laurence  Le Masle, whos' to give you you this?
    Get da fuck outa my life!
     

  • Virgule

    Mille ans après ton réveil
    serai-je encore vibrant ?
    Quel sera ton sentiment
    si je baise ton orteil ?
     
    Dans le plus simple, appareille
    affranchie de vains tourments
    la barque aux rêves aimants
    vers une amicale oreille
     
    Le plus humble songe aidant
    l'engorgement des merveilles
    à jeter dans la corbeille
    un mot d'amour pur et franc
     
    Toi, ma Peine Au Poids Dormant
    sertie d'ambre et de vermeil
    je briserai ton sommeil
    avant que soit fini l'an
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Lien permanent Catégories : carnÂges 0 commentaire
  • helios grin

    Quoi que tu m'en aies dis, au moment opportun
    je le sais désormais, c'est vrai, le soleil tourne
    en avalant le ciel - c'est fou ce qu'il enfourne !
    et je ne l'ai compris qu'en te lâchant la main
     
    Je dormais dans tes bras, hier au soir encore
    absolue vérité, au regard attachant...
    Aujourd'hui, l'ombre plate allonge son pas lent
    sur un cirque saumâtre aux crêts de pâles ors
     
    Voici la nuit d'été que je n'attendais plus
    déjà grosse d'hiver et n'y laissant rien voir
    Ton nom, que j'ai soufflé sur ce vaste miroir
    dégoutte sa buée, navrante et froide mue
     
    Comme foutus les blés à l'orageux mois d'août
    sans fin de recevoir, mes poèmes dans l'herbe
    étouffent leur chanson à connaître du verbe
    et feulent, désolés, que l'air ne soit plus doux
     
    Dans ta barbe noircie, grimace donc, soleil !
    Au ciel, s'est ramassée toute une catastrophe
    roulant un graveleux chapelet d'apostrophes
    aux reproches viciés par un trop long sommeil
     
    Ainsi, tourne le vent; j'y demeure immobile
    au pont miraculeux de mon lopin de terre
    et mon rêve cabré se voulant si habile
    que sa voile d'étai dans le furieux éther
     
     
     

    Jean-Pierre Bouyge

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Jean-Pierre BOUYGE, ami de tous jours.
     
  • Châle heureux

    Oh, c'est vrai, elle est là ! juste là, ma chaleur...
    Je l'avais négligée comme une maigre fleur
     
    Le gazon qui l'entoure est fondant chocolat
    avec deux noms d'amour et le mien sous leurs pas
     
    Tiens ? Tout est oublié des ventriloques peines
    et demain m'apparaît comme possible aubaine
     
    Et bonjour, papillon ! Passe plus loin, orage...
    Mais oui, je t'aime encore... mais crache ton visage
     
    Un doigt sur ce piano - que j'ai pourtant maudit !
    me rameute à nouveau de fraîches mélodies
     
    Eh, te voilà, matin ! J'observe ta pâle heure
    où ne s'exhalent plus de chagrines humeurs
     
    Voitures couleur merde, allez où bon vous semble
    je me nourris de vers à l'envi sous les trembles
     
    C'est magie, le réveil de la vérité nue
    et de m'y endormir comme j’y suis venu
     
    Je mange tel un ogre un festival de rires
    C'est bon que les amis soient là pour me le dire
     
    Tout ce temps ravagé par les compromissions
    s'attache désormais à mes contemplations
     
    Ne briguant pourtant rien de ce que j'ai reçu
    comme n'exigeant rien de ce que j'ai voulu
     
    Il me reste un regret - je le garde pour moi;
    je le fredonnerai pour un vague autrefois
     
    Ah, je l'ai bien cherchée la veine de l'oubli
    le cul sur son rocher, j'en médite l'ennui
     
    Le soir m'accaparait dans ses jupes oranges
    Aujourd'hui, je renoue avec son pur étrange
     
    D'où que viennent les vents, la marée au lent cours
    rien ne peut m'arracher mes profondes amours
     
    Surtout pas l'abandon...
    où tu m'as désolé, sans probable pardon
     
    L'est à qui ce nombril ?
    Bonheur, comme tu sais nous fair' perdre le fil !
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK