Quoi que tu m'en aies dis, au moment opportun
je le sais désormais, c'est vrai, le soleil tourne
en avalant le ciel - c'est fou ce qu'il enfourne !
et je ne l'ai compris qu'en te lâchant la main
Je dormais dans tes bras, hier au soir encore
absolue vérité, au regard attachant...
Aujourd'hui, l'ombre plate allonge son pas lent
sur un cirque saumâtre aux crêts de pâles ors
Voici la nuit d'été que je n'attendais plus
déjà grosse d'hiver et n'y laissant rien voir
Ton nom, que j'ai soufflé sur ce vaste miroir
dégoutte sa buée, navrante et froide mue
Comme foutus les blés à l'orageux mois d'août
sans fin de recevoir, mes poèmes dans l'herbe
étouffent leur chanson à connaître du verbe
et feulent, désolés, que l'air ne soit plus doux
Dans ta barbe noircie, grimace donc, soleil !
Au ciel, s'est ramassée toute une catastrophe
roulant un graveleux chapelet d'apostrophes
aux reproches viciés par un trop long sommeil
Ainsi, tourne le vent; j'y demeure immobile
au pont miraculeux de mon lopin de terre
et mon rêve cabré se voulant si habile
que sa voile d'étai dans le furieux éther
tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : Jean-Pierre BOUYGE, ami de tous jours.