Imprégné par l'oubli d'un fantôme de songe
un vertige me ronge
et le corps, et l'esprit
Je connais la partie
mais je ne puis simplement pas jeter l'éponge...
Étant seul à jouer
(mon carnet tenant lieu d'un infantile hochet)
je prends mon quart d'inventaire au chemin de ronde
Alas, poor Yorik...
Et non, ce pavé n'est pas fait de jaunes briques
Me voici convoqué en un céleste tribunal
pour un méfait fondamental
« Avoue ! » m'intime une ample robe noire
(je ne plaidais qu'un mésespoir
et suis renvoyé dans mes cordes)
« Avoue ! Tu cherches la discorde ! »
Mais non, Ménon, dis-leur !
J'ai volé le soleil pour n'en avoir plus peur
« Foutaises !
Fournaise !
Voici notre sanction
sur notre intime conviction :
tu cherchais un chemin de gloire »
Ménon, mais non ! Tu sais
quelle autre dimension, au fond, me motivait
Selon moi, toute messe dite
n'est qu'aventure sans invite
Allons, plaide !
Démontre que mon élévation n'est pas laide
(Ménon retourne à sa caverne)
Ah, non ! Je ne mettrais pas mon drapeau en berne !
Ah, non, l'Ânon !
Je conchie des dieux les célestes illusions !
Qu'on me condamne
mais pour la liberté de ma pensée profane
- actrice,
de trop hasardeuses propensions aux délices
« C'est bon, t'es mort !
Pérore encore et c'est fini »
glousse au Magnitudo Parvi
une ombre ajoutée au décor
Un bûcher se dresse; on m'y brûle
et, tandis que je fais des bulles
et, tandis que fondent mes yeux
je m'offre une ultime virgule:
« Le poète est voleur de feu »
tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(pour un Impromptu Littéraire... et une elfe)