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Quand les murs m'eurent

ah, dure! dure...

Aurais-je la tête aussi mur que ce rude en-tête, je ne serais pas encore assez mûr à la douleur qui perdure et reflète nos tristes mirettes.

 

J’en vois la mousse tachue baver sur nos emplettes, tandis qu’un mousse-tâcheron s’en va conter buvette en rade de Bluette ;

et là, je dis : mon cul !

et ne vois déjà plus que poudre d’escampette !

 

Mais, liesse impromptue, l’une ou l’autre sauvage

s’arrache des vertus comme on perdra courage

à dire la détresse que pierre porte aux nues.

 

Farce de l'une ! Dépit de l'autre ! 

Les murs ont des oreilles… qui en salvent bien plus.

 

Et tandis qu'on se vautre

j’envoie le moustachu chercher des noisillons

il n’en reviendra pas, Médor !

Le mur a déraison pour unique trésor.

 

Et c’est le carnaval qui pleut ses rires gras

et c’est la ville entière qui veut marquer le pas

sans connaître l’effort

de ce Maître d’Accord qui la regarde, allez

pour cette fois encore

menée à la braguette

suivre sa démesure

descendre vers le port.

 

Ils sont beaux, les mouvants !

On dirait des corbeaux qui jouent les cormorans.

Et ça cause et ça braille

ça claque des marmailles qu’on avait crues couchées

mais ça piaille et ça glose et ça court dans les rues

et plaide ses lauriers aux frais de plus ventrus !

 

Et puis, quand tout s’étiole

c’est le joug qui rigole

engageant sa partie

les machines de fer aux sinistres machoires

s’en vont casser des pierres l'impertinent miroir.

 

Les murs qui ont parlé se font tirer l’oreille

et ceux qui se sont tu seront brisés pareil.

 

Alors, à cet endroit ou la bouche mollasse

a fait la fine bouche ignorant la menace

un œil aura suffi pour en garder vivace

la trace tenace.

 

Que semblait donc nous dire ce dur-en-tête-à-cuire ?

«  Mettez les mains au mur pour mieux les soutenir

mais pour ne pas tomber, n’écartez pas les jambes ! »

 

A grandes enjambées s’avance en dithyrambe

la sentence annoncée de la partie adverse :

«  Défense d’afficher aucune controverse »

 

Si j’avais de l’enduit…

 

Voici qu’un frais janvier annule un doux décembre

et ce n’est pas du miel que l’on boit, c’est de l’ambre

et du plus bel encore

de ceux qui ont fiché dans leurs gouttes dorées

les restes pétrifiés de monstres du passé.

Boirez-vous la tisane ?

 

Et là, je dis : mon œil !

Je ramasse une pierre

et regarde alentour pour la jeter en l’air.

 

Elle ne tombera pas, couillon !

C’est un mystère.

 

 

 

tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

saisi au collet par l'oeil de Joe Krapov

promenant sur la ville de Rennes.

Commentaires

  • Eh ben ! Quelle inspiration ! Franchement bravo ! Et je suis positivement ravi que cette image ait trouvé un tel accompagnement.

  • "Du calme, Joe..."
    C'est qu'à refaire un tour parmi tous tes regards, c'est cette face de lune qui s'est imposée pour en condenser toute la force évocatrice, souvent impertinente, parfois bien dérangeante, mais empreinte, toujours, d'une juste mesure... des choses, des gens et de leurs aventures...

    un hommage s'imposait, mordious!

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