Ainsi, j'ai promené dans un lent cauchemar
Ce n'était pas le mien et je m'y égarais
comme on perd la mémoire ou le besoin d'aimer
en un lieu déserté par l'heur ou le hasard
L'intense gravité plombait le mouvement
pourtant qu'une mauvaise urgence y fût à l'œuvre
mettant le sentiment et les nerfs à l'épreuve
avec une impudence abreuvée de tourments
Teinté de bleus azur à l'étrange contraste
un environnement cosmique et désolé
absorbait le regard dans son infinité
martelant, par échos : « Tu vois ? Je suis trop vaste ! »
.
Essaimées dans ce flux, des myriades sans noms
laissaient couler leurs jus en folle et molle danse
sur des airs impromptus, caressés de silences
dépourvues de conscience, imbibées d'illusion
Rêve sans destinée, songe privé de sources
confondant le chaos de vos langues brunies
à partager le lieu d'un oublieux parvis
vous traciez le chemin où s'épuisait ma course
Et moi, de promener sur cette langue brune
il me venait des chants à l'enfantine plainte
il me venait des chants sur des amours défuntes
qui se muaient en creux d'ardeurs inopportunes
tiniak ©2016 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Inspiré d'un tableau de Christelle Guillemine, 'Energie' (2015)