Le miracle n'est pas ailleurs :
je suis vivant ce matin
La nuit me garde le meilleur
pour la fin
Quoique je ne connaisse plus
comment se porte le ciel
mes mains en prennent plein la vue
de ce miel
Sous mes pas la vie va son train
et déroule sur la voie
un coup de dé jamais certain
malgré moi
Même à six faces l'avenir
ne saurait pas m'habiter
De quoi puis-je me réjouir ?
j'ai tout quitté
Quittées les plaines mongoles
pour les rivages atlantes
Quittées les sirènes folles
pour aucune autre charmante
Quittées les douces collines
pour les abruptes parois
Quittées les fosses marines
sans m'être ni chaud ni froid
Quittées les simples magies
pour d'enfantins cauchemars
Quittées troubles rêveries
et tulipes dans le square
Quittées les soupes austères
pour les amères agapes
Quittées les joies débonnaires
pour les farces et attrapes
Quittées les danses nouvelles
pour des gestes archaïques
Quittées vives ritournelles
pour les hurlements cyniques
Encombrant mon dernier autel
le tapis de ces quittances
loin d'en contenter l'essentiel
reste en souffrance
Le miracle n'aura pas lieu
j'ai mangé tout mon sursis
La nuit me ferme les yeux
adieu, ma vie.
tiniak
© 2009 DUKOU ZUMIN
&ditions TwalesK