Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

poésié - Page 121

  • folir

    GEG, Le fou au regard si doux

    À la folie, je me dédis
    du serment que mes pairs
    ont fait à notre terre
    d'y rester bien assis
    lisant des tragédies
    pour tromper leurs petit's misères
    et le mortel ennui
    où, liquoreux, prospèrent
    nos insatiables appétits

    À la folie d'aimer !
    Je brûle mes années
    au brasier vif et parfumé
    où la correspondance
    des "corps et âme" en surbrillance
    et des "Vous me plaisez"
    coule un plomb argentique
    dont je viens démouler
    les chaînons d'affres idylliques

    À la folie de voir,
    je cercle mon œil noir
    d'oranges rais azimutés
    en abscisses désordonnées
    selon des appétences
    égaillant mon regard
    bien au-delà de l'évidence
    à travers les miroirs
    - fenêtres sourdes à nos sens

    À la folie d'attendre...
    parmi l'ombre et la cendre
    savourer l'or qui vient me prendre
    à cet endroit précis
    où je ne sais quoi de l'oubli
    ou de l'inadvertance
    me réfute une danse
    et me tient dans ses bras ambrés
    avec le temps tout englué

    À la folie de dire :
    égarer mon sourire
    entre le ciel et l'oreiller
    que puissent jaillir du secret
    quelques vers à finir
    quand le jour doit mourir
    et qu'un monde moins circonspect
    rêve sous le rideau tiré
    d'une nuit de délire

    Folir ! Folir ! Folir !
    d'aimer, de voir et puis d'attendre
    enfin s'entendre dire

     

    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Geg, Le fou au regard si doux, 2009
    (série des "flo")

  • cette innée fable

    bashung's not dead

    De l'inné
    cette année
    il naît l'inéluctable
    Il n’est d’inéluctable
    sonnet de lune
    sonné de l'autre
    côté, que le vôtre
    À ce vôtre, vôtre, nez
    vous voterez
    pour des plaisirs d'élection
    sans compromissions,
    exagération
    de la vôtre nature
    sans déconfiture
    de la moindre parcelle d'âme
    Dame! vous le savez
    que chez vous, c'est inné
    cet inéluctable
    amour ineffable
    des mots démodés
    Chez vous, c'est l'idée
    qui prévaut
    qui préside
    à l'appel du vide
    par où abandonner
    les carcans amovibles
    à d'indéfectibles
    penchants avoués
    nue sur l'oreiller
    pour des plaisirs d'élection
    sans compromissions,
    exonération
    de la vôtre nature
    Chez vous, l'aventure
    c'est du pain béni
    le bel hallali
    la belle pagaille
    et vaille que vaille
    quand se vautre votre nez
    sur un lit de paille
    avant que défaillent
    sous vos gros bonnets
    tous les garçons nés
    de vos épousailles
    failles larvées
    le cul sur la table
    et allez !
    Car chez vous, c'est vrai
    dame ! c'est inéluctable
    le flot des années
    n'a rien entamé
    de ce vôtre, vôtre, fier
    plein et entier caractère
    Chez vous, c'est inné
    de vous adonner
    à des plaisirs d'élection
    sans compromissions,
    ni déconfiture
    de la vôtre, vôtre, nature

    tiniak, à Bashung
    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • case à nova

    346367898.JPG

    Oh, belle étoile !
    Oh, ma fortune !
    Je suis comme la lune
    ...allons, un petit tour ?

    J'aime tant ce vertige
    où mon cœur vous oblige
    et vous livre du sang
    l'or et le vif allant
    qui ne sont si précieux
    qu'à briller à vos yeux
    plus que l'onde au soleil

    Oh, je serai pareil
    prévenant et secret
    pour tout dire aussi vrai
    que votre dernier songe
    une main sur la longe
    et l'autre à votre sein
    mes lèvres entrouvertes
    implorant votre perte
    et vous me direz « oui »

    Oh, je serai ceci
    cela et même plus
    Vous m'aurez reconnu
    quand je vous aurai prise
    (je n'ai pas dit "soumise")
    ayant bien écouté
    ce que vous me disiez
    de tout et de vous-même
    nous nous dirons « je t'aime »
    peut-être... mais après

    Oh, je suis votre jouet
    et vous êtes le mien
    (ai-je osé "votre chien" ?
    mais non, soyons subtiles)
    comme tout est facile
    et léger à nos âges
    et voici qu'on partage
    un faisceau de délices
    enivrés et complices
    heureux de notre sort

    Oh, belle étoile !
    Oh, tous vos bras !
    Oh, ma super nova !
    ...un petit tour encore ?
    Après, c'est dit, c'est mort.

     

    super_nova.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • nombreux premiers

    N31b.jpg

    Deux yeux dans le miroir avec, debout, la mort
    qui supporte le corps et soutient le regard

    Trois pas dans le couloir en quête d'un trésor
    (hors de portée encore et d'autant gourmandé)
    avec le goût du risque et le vertige inné

    De la parole attendre un mot qui me convainque
    en opposant au ciel tous mes doigts - j'en ai cinq

    Je suis l'aîné de tous - légitimes ou pas,
    et n'en compte que sept au seuil de Son Trépas
    Ah, mes frères et sœurs ! Ah, mes bâtards chéris !
    Remettons tout à neuf avant qu'Il soit parti

    Et qu'entre nous soit dit, enfin : c'est l'urgence !

    Car il n'est de pays où nous vivrons à l'aise
    tant qu'un soupçon d'amour attise la fournaise
    où brûleront nos vies, nos cœurs, nos appétences
    à chercher tour à tour l'ivresse d'une danse
    ou toute autre impérieuse et impossible quête
    au point que nos esprits en souffrent de disette

    Du miroir à ce mur,
    sachons comme on est seul
    vivre en sera moins dur

    Le regard
    c'est ce qu'il reste de la parole
    quand tout et tous les maux l'affolent
    sur le tard

    Le regard, c'est du vent
    le regard, c'est du temps
    qui parlent
    et disent du dedans la muette puissance :
    31_Bleu.jpgl'élégance

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • voilette, nos hiers

    Gaena_voilée.jpg

    L'étoile qui l'inspire et cette autre, et cette autre
    volettent, halètent, puis leurs souffles l'emballent
    et font de cette nuit qui vire au linge sale
    un écrin vaporeux

    (je me crème les yeux de nuées sidérales)

    Elle entoure d'un voile éthéré sa charpente
    - voudrait-elle masquer comme elle est, périssante ?
    et se tient accroupie comme une vieille dame
    indigne de son âme et fuyant son état
    de peur qu'on n'en découvre tout l'insigne drame :
    un mollissant éclat de sa carne apparente

    Oh, mais je la vois, moi qui n'ai d'yeux que pour elle !
    Je sais comme elle est, nue; je sais comme elle est belle
    ayant à ses liqueurs profondes pu goûter

    Et quoi ! on ne meurt pas de voir la mort venir;
    on y gagne plutôt le plaisir d'exister
    Le ciel est un lointain ami qui peut nous dire
    merci du coin de l’œil d'être à le contempler

    Et puis, d'un voile l'autre, à tout prendre, aucun d'eux
    ne m'est plus attrayant ni même délicieux
    que celui que tu portes pour te mettre en scène
    avec, rappelle-toi, ces petits bas de laine...
    avant de nous rejoindre en sublime jeunesse
    ta main fraîche à mon ventre et la mienne à tes fesses

    Voici de nos hiers le sang ravigoté
    Éteignant un à un les lumignons célestes
    nos ahans enhardis ne seront pas en reste
    au déclin annoncé des espaces nocturnes
    quand le vent du matin aura tout ravagé
    affolant les rideaux mêlés de notre turne.

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustration issue de LA CHAMBRE NOIRE
    (Gaëna Da Sylva, photographe)
    pour un impromptu littéraire - tiki#69