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folir

  • raison garder ?

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    C’est bien beau - oui, d’accord,
    de perdre la raison
    mais il faudra encore
    pouvoir la retrouver

    Où la chercher alors
    quand on est dérangé
    au point que l’idée de la mort
    vous arrache des pieds de nez ?

    Au point qu’abscisse et ordonnée
    se confondent en une ligne
    que chevauchent d’obscurs insignes
    en lettrines enchevêtrées

    À ce point même que l’oubli
    est seul en mesure de voir
    de notre histoire les débris
    pêle-mêle au fond de l’armoire

    et que de sourire en grimace
    l’émotion se singe elle-même
    s’offrant un semblant de poème
    dans une bohémienne passe

    Ah, c’est pas le tout de folir…
    L’aura beau dire, quel travail !
    rassembler tout cet attirail
    ça pourrait prendre des années

    - des années, que dis-je ! un long siècle
    avant de fermer pour de bon
    sur la cafetière un couvercle
    où garder sauve la raison

    Pour quel usage ?
    Ça, je vous laisse en dire davantage…

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Lien permanent Catégories : strabismes 0 commentaire
  • folir

    GEG, Le fou au regard si doux

    À la folie, je me dédis
    du serment que mes pairs
    ont fait à notre terre
    d'y rester bien assis
    lisant des tragédies
    pour tromper leurs petit's misères
    et le mortel ennui
    où, liquoreux, prospèrent
    nos insatiables appétits

    À la folie d'aimer !
    Je brûle mes années
    au brasier vif et parfumé
    où la correspondance
    des "corps et âme" en surbrillance
    et des "Vous me plaisez"
    coule un plomb argentique
    dont je viens démouler
    les chaînons d'affres idylliques

    À la folie de voir,
    je cercle mon œil noir
    d'oranges rais azimutés
    en abscisses désordonnées
    selon des appétences
    égaillant mon regard
    bien au-delà de l'évidence
    à travers les miroirs
    - fenêtres sourdes à nos sens

    À la folie d'attendre...
    parmi l'ombre et la cendre
    savourer l'or qui vient me prendre
    à cet endroit précis
    où je ne sais quoi de l'oubli
    ou de l'inadvertance
    me réfute une danse
    et me tient dans ses bras ambrés
    avec le temps tout englué

    À la folie de dire :
    égarer mon sourire
    entre le ciel et l'oreiller
    que puissent jaillir du secret
    quelques vers à finir
    quand le jour doit mourir
    et qu'un monde moins circonspect
    rêve sous le rideau tiré
    d'une nuit de délire

    Folir ! Folir ! Folir !
    d'aimer, de voir et puis d'attendre
    enfin s'entendre dire

     

    © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Geg, Le fou au regard si doux, 2009
    (série des "flo")