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famille

  • À notre bel organe

    femme noireAssis, ici
    les mollets en féline et simple compagnie
    deux cœurs familiers en approche
    au ciel des nuées s'effilochent
    lentement la soirée s'installe
    à mes lèvres le verre au breuvage familier

    Le roi Fela nous cloue le Beck
    insiste, perse, enfonce, honore
    la femme sans salamalecs
    grande, Noire et franche de port

    Fraternelles mélancolies
    aidez-nous à passer la nuit
    ouvertes grand nos persiennes et jalousies

    Rien ne presse au débarquement
    des bagages à la va-vite
    bouclés pour aller donner suite
    aux intimes déplacements
    du profane
    vers le plus sobre et spirituel de nos organes
    (le cerveau, le cœur ou le foie
     choisirez selon votre émoi)

    Quelque mot touche à l'essentiel
    et c'est du pain, du vin, du miel
    (sans tout déballer à l'escale
     de nos saisonnières pensées sentimentales)

    Deux cœurs familiers endormis
    savent que tout n'est pas écrit
    en filigrane
    sur le plus fragile et douillet de nos organes

    À partager sans abandon
    l'hommage est sans compromission
    si rond que savoureux en bouche
    (moins taiseux que d'autres en couche !)
    et nous enivre
    autant qu'à relever les yeux de ce bon livre
    l'aujourd'hui
    nous paraît sorti d'une rude et longue nuit

    Oh, fraternités d'homme à femme
    réciproques de corps et d'âme !
    Y faut-il un quota de Nocturnes
    avant d'être honnêtement coturnes
    ou est-ce de trop nous embarquer
    - trop tôt et sans bien considérer,
    nos natures dans des histoires
    à dormir debout (au saloir,
    oh ! ben marris...)
    sans s'être dit "bonsoir" ni souhaité "bonne nuit" ?

    Qui mit en panne
    le plus mobile et valeureux de nos organes ?

    Deux cœurs familiers au réveil
    l'aujourd'hui sans autre pareil
    mes organes ragaillardis
    l'entier dans un regard ami
    je fume encore
    soufflant de lentes bouffées au nez de mon sort

     

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    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • L'addition

    BOULIER2.JPG

    Combien vaut un bon jour ?
    Combien vaut un bon soir ?
    Alors, voyons… qu’ai-je là dans les poches ?

    Ne me fais pas, petite, cette mine de chat

    Ça vient, ça vient… et ça viendra son heure :
    tout, le prix du bonheur, le sourire qui va
    et la douce chaleur, pas à pas…

    Cloche, sonne l’invite à rejoindre le temps

    sa fuite excite une expérience neuve
    L’eau coulée sous les ponts ne change pas le fleuve
    les regards, seulement, qui s’en émeuvent

    Petite, allons, l’instant t’est favorable

    Défais de sa materne ton cartable
    et reprends le chemin dans l’or qui te regarde
    aimant et embrassant ta promenade

    Ce chemin-là ou l’autre, après un jour, un soir

    demeurée seule avec ton jugement
    tu te déroberas au reflet du miroir
    pour mieux te rappeler à ce moment

    Que te vaut un « bonjour » ?

    Que te vaut un « bonsoir » ?
    Et qui te l’auras dit tout récemment ?

    Ne t’en fais pas, petite, et caresse ton chat

    Ça vient, ça vient… et ça viendra son heure
    l’autre, tendre chaleur, dans les bras

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • nombreux premiers

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    Deux yeux dans le miroir avec, debout, la mort
    qui supporte le corps et soutient le regard

    Trois pas dans le couloir en quête d'un trésor
    (hors de portée encore et d'autant gourmandé)
    avec le goût du risque et le vertige inné

    De la parole attendre un mot qui me convainque
    en opposant au ciel tous mes doigts - j'en ai cinq

    Je suis l'aîné de tous - légitimes ou pas,
    et n'en compte que sept au seuil de Son Trépas
    Ah, mes frères et sœurs ! Ah, mes bâtards chéris !
    Remettons tout à neuf avant qu'Il soit parti

    Et qu'entre nous soit dit, enfin : c'est l'urgence !

    Car il n'est de pays où nous vivrons à l'aise
    tant qu'un soupçon d'amour attise la fournaise
    où brûleront nos vies, nos cœurs, nos appétences
    à chercher tour à tour l'ivresse d'une danse
    ou toute autre impérieuse et impossible quête
    au point que nos esprits en souffrent de disette

    Du miroir à ce mur,
    sachons comme on est seul
    vivre en sera moins dur

    Le regard
    c'est ce qu'il reste de la parole
    quand tout et tous les maux l'affolent
    sur le tard

    Le regard, c'est du vent
    le regard, c'est du temps
    qui parlent
    et disent du dedans la muette puissance :
    31_Bleu.jpgl'élégance

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK