(le miteux de salomé)
Oh ! Parloirs assommants des têtes pleines
Taisez-nous que je meure
un peu mieux tout à l'heure
avec en bouche le tétin
de la femme qui me retient
là, ferme entre ses cuisses
- tu sais, fort !
pour ne pas que je glisse encore au fond de moi
Ah, laissons-moi mourir alors entre ses doigts
et lui passer ma fièvre
en crème chantilly sur le pli de la lèvre
que de rage
nos sèves parachèvent le carnage
Ah, mouroir ! Ah, sentence !
Ah, tais-toi que je meure en pleine danse
Que l'écho résolu de nos corps sur la terre
intime le silence que j'espère
et qu'enfin l'alentour s'apaise et tout soit dit
quand je la baise à l'œil qui me sourit
Mais... je rêve ! qui parle ?
« Retard en provenance de St Charles »
Temps fous !
« Gardez les mains à plat sur les genoux »
Lesquels ?!
« Veuillez emprunter l'autre passerelle »
Ça va !
Je me contentais bien de celle-là
Oh, non ! Pas tout ce bruit ! Non, pas tout ce vacarme !
Je sais, tu n'as rien dit, mais quelle est cette alarme ?
(parlez-moi donc du charme des escapades
quand on porte avec soi tant de tambourinades !)
Ah, suffit ! Ah, silence ! ...et merde, où loges-tu ?
Qu'on me coupe la tête et me laisse le cul,
parole !
Je sais, tu n'as rien dit, mais j'ai la parabole
en vrille...
Oh, tu serais gentille
...de me couper la langue
et de me la servir avec un jus de mangue
Quoi ? C'est tout dans ma tête ?
Allez, va pour la tête... tranche !
Aujourd'hui, c'est lundi : point d'orgue des dimanches;
aussi, taille !
Qu'ainsi décapité, je renonce à la gouaille
et reprennent ! reprennent !
nos élans familiers au cours de la semaine
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : Bruno Vigoroso, « Ce que l'on pense » (série acrylique).