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closures

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Façades bourgeoises, vos yeux clos
qu'ombragent l'ardoise ou le linteau
vous gardent passablement fermé
au regard le secret familier
jeté sur les teintes framboise et vieux cuir
du canapé d'angle, des meubles Empire
et le petit cosy près du lit-de-là-haut
que le conglomérat d'ainés sur le manteau
surveille d'un œil falot
qui palote - tremblote ? se prend au mot
dans le pieux reliquat de l'encens-bergamote;
et ça flotte, et ça flotte d'un air
de souhaiter ne jamais perturber l'atmosphère

Le velours des rideaux a juré ses grands dieux
de ne laisser du jour pénétrer que le peu
de lumière ambrée à l'eau-de-rose (trémière ?)
qui sied à votre humeur tant morose qu'austère
et va frôler du doigt les touches du Pleyel
en ne dérangeant pas les notes demoiselles encore
(à côté du missel, une partition dort)
car la main pressentie pour la dernière fleur
n'avait que peu de goût pour Ravel ou Malher
et zut !
à l'étui le violon, à la housse la flûte !
Pourtant qu'elle portât haut le doux nom de France
il fallut sacrifier à la condescendance

Mais c'est à vos jardins qu'on sait vos atavismes
attestats intestins de votre romantisme;
il y pleure des arbres las
votre regret de n'être pas
d'une terre giboyeuse et fière
en très dynastiques légataires
les nobles souverains d'un monde incontesté...
Ah ! des pauvres jardins l'étendue limitée
par les murs
mitoyens des voisines grillade et friture;
il s'y peut mesurer de civilisation
le degré au grillage, au nombre de tessons...
Quelle guigne !
d'autant vos devantures se veulent dignes

Bourgeoise façade aux yeux clos
à quoi bon te tourner le dos ?
Suffise que je passe avec le pas tranquille
de celui qui rêvasse en délaissant la ville

tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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