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poésie - Page 13

  • Cousine forestière

    Tant la forêt me plaît
    allant sur sa peau blanche
    trouver où m'oublier
    tomber, faire la planche
    et puis, apercevoir
    moutonnant, grise et noire
    sa tendre intimité
    offerte à mon idée

    Je l'écoute frémir
    peut-être à mon approche
    avec, en moi, ce mioche
    qui aurait tant à dire
    pour ce qu'elle m'a fait
    sur les pas de Poucet
    devenir enfin homme
    un trèfle dans l'album

    Je mâche ta lumière
    foison inextricable
    ta clarté douce-amère
    changeante et improbable
    et laisse dans ton ombre
    un songe qui m'encombre
    avant de m'en aller
    plus loin, vers la vallée

    Et je chante (pourquoi ?):
    "Prom'nons-nous dans l'émoi..."

    Poésie, tiniak, Gaëna Da Sylva Photographie, Confessions of the green armchair

    Pour une photographie de Gaëna Da Sylva
    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • tempi en pot

    Que faire, dites ?
    Là, tout s'agite et bat son plein
    artistement ou tristement
    - courageusement ? vers sa fin !

    Eh, luminaires... d'invite !
    Quoi c'était, cette mort subite
    répandue, mais du bout des lèvres
    pour nous abreuver de sa fièvre
    et nous mieux finir à la main ?

    Un rêve tombé dans un puits ?
    Une caresse de la nuit ?
    Une promesse
    dite, vite oublée, drapée de joliesses

    Ce pendant, cependant
    (n'était son doux velours)
    n'efface pas le cours
    si peu libre soit-il
    et rugueux, nuit et jour
    du vivant alentour

    Qu'en faire, dites ?

    De la groupie de chansonniais ?
    Des anathèmes, pour de vrai ?
    De l'enfumage
    pour sacrifier au jeu de vaniteux carnages...

    Mieux vaut garder un pied ailleurs
    - c'est entendu !
    que de piailler à l'intérieur
    sur le menu

    Autant va le temps, cette erreur !
    - un caprice de la nature...
    coiffer, son bonnet de bonheur
    la plus infime forfaiture

    Dès lors
    puisque le temps court à ma perte
    j'adore
    l'abandonner sur l'herbe verte

     

    time, vite, tiniak le niak

    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#278

  • Là ! L'Une, dans le caniveau

    Et revoici la nuit orange...
    sa langue aux rivages étranges
    ses ombres sales
    foulées par d'orgueilleux nomades festivals

    L'heure est parfaite...
    J'y viens comme on entre en hypnose
    une part de moi sur la pause
    et l'autre à chanter à tue-tête une bluette

    Est-ce le moment de le dire ?
    Ah, qu'elle empire...
    la chanson, nette et ravageuse
    qui offre ma tête nue à la Bételgeuse !

    Marcher n'y fait rien - au contraire !
    C'est même un aliment des plus élémentaires
    pour battre plus avant
    la peau grêle des rues vers le néant

    Enfin, la pluie s'affine et meurt
    Des flaques moirent, en douceur
    Les nues dévoilent
    les plus précieux brillants de la plus vaste toile

    Nocturne émolument...
    une phrase après l'autre paie
    son seul et franc denier
    d'un crachat versé au trottoir béant

    Tant pis pour l'heure induite !
    Ricochets sur ses points de fuite
    vont, sans vergogne, mes sabots
    broyant - prise, là ! l'Une dans le caniveau

    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#277

  • sel fit

    J'ai goûté au précieux délice
    - eh! joyeux jusqu'au précipice !
    de quelque douceur avenante
    et grave, mais évanescente

    J'ai mendié - jusqu'à déguerpir !
    une ombre où m'asseoir et mourir
    avec mon parme, entier, au four
    chiffonné quand revint le jour

    Et puis, j'ai compté sur mes doigts
    les ingrédients de mes émois
    Leur somme est cette ritournelle

    Lors, je suis revenu vers toi
    sachant ce qui manquait au miel
    j'ai rajouté un peu de sel

     

    freethenipple

    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#276

  • Interrupteur (presque) pas chair

    à Vegas-sur-sarthe

    Clic !

    Et puis t'il y eut la mort du Chien
    au p'tit matin
    son drame
    (celui de ravager de flammes, la nuitée)
    d'amorcer la neuve journée
    mais l'air de rien
    mains dans ses poches de brouillard
    disant : "maintenant, c'est plus tard"
    Ah, dieu ! Peu l'âge
    quand il n'est, âpre et tout, question
    que de s'aimer, entiers, le cul nu sur la plage
    encore, au bord de ses tréfonds

    Le chien ? Mais si ! Tu te rappelles
    comme il allumait les poubelles
    d'un seul aboi
    pour feu de joie
    Qu'ça brillait fort durant la nuit
    jusqu'aux rivages des Inuit
    le vent du nord gonflant les focs
    et sa chanson - connue défroque !
    du marais
    Ho, ho ! Pardon...
    Point de Marais, mais bien plutôt du Jean Sablon

    Claque !

    Et puis t'il y eut la belle odeur
    d'un cent de fleurs
    leur âme
    (la seule qu'adoube les femmes à ravir)
    exhaltante et près... t'à frémir !
    mais sans douleur
    les yeux engourdis de "...Mens, songe !..."
    priant : "Qu'on me donne une éponge !"
    Et merde, quoi !
    Ce bouquet, c'est du lourd (saynète !)
    que de s'aimer, entiers, sans profession de foi
    lents sur les traces de Hamlet

    L'odeur ? Mais si ! Tu t'en souviens
    Elle importait, tu sais... du chien
    la confiture
    tellement sûre
    qu'ça puait fort, la nuit durant
    (à vous gaver les graves gens !)
    ses vents perdus sous les braguettes
    sans moyen de lever la tête
    et jurer
    Ha, ha ! Coriace...
    Mais prompt fumet n'est certes pas une menace

    Clic !

    Et puis t'il y eut ce bel instant
    (Cybèle ! ardent...)
    du besoin de suspendre l'heure
    où z'elle m'invita, doigt sur l'interrupeur
    cachant encore un peu ses formes
    (rien que de douillet, rien d'énorme...)
    Et ce fut bientôt lumineux
    quand se fit l'ombre sur nos corps libidineux
    Caresse intime, souffles brefs...
    Et confession sur l'oreiller
    "Je n'ai pas payé l'EDF"

    interrupteur pas cher

    tiniak ©2017 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#275