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poésié - Page 96

  • pourvoir

    La paume retournée, le champ fertile
    Vestiges de forêt, un archipel
    de bosquets sous le vent, infatigablement
    Les ruines d'un moulin que les ronces ménagent
    où le pays va ranger ses légendes
    et les oiseaux nicher leurs maigres dividendes
    avant de comploter à l'angle une évasion
    au nez glacé des prochaines saisons

    Fiou ! C'te peine    C'est bien, fort bien
        Certainement sain, même
        mais je suis citadin
        cultive mon teint blême
        et ruinerais vos plants
        en moins d'une semaine
        (remettes-les plutôt à la gardienne)

        Et puis, la vue du sang...
        ...déjà pour les pourceaux...
        mais s'agissant de l'autre Tout Là-Haut
        - et qui saigne ! qui saigne !
        de son œil paternel agonisant
        comme un rituel, et quotidiennement !
        en ai vu des baignoires pleines
        (dont on fait des cartes, vilaines !!)
         que c'est peu ragoûtant, au final
        ...des mares, oui... si éminemment sales
        et même des caspiennes, dis
        où va, se reflète à l'ancienne
        la fin des temps d'avant la veille

    Alors quoi ? Quel meilleur appareil
    vous dira que la terre vous porte
    et qu'il n'est pas possible qu'on en sorte ?
    Aussi vrai qu'elle tourne et n'ira pas plus loin...
    Ne quitterez-vous pas cet air chafouin, l'ours !
    qui vous fait triste mine ?
    C'est le bout de la Course...
    Et cessez de crier « À moi ! On m'assassine ! »
    C'était pour votre bien, l'ami, cette balade
    Vous autres de la ville êtes toujours malades
    aigris et gris, qu'on dirait de l'ardoise
    votre mise

        Est-ce un chien qu'on entend ?
        Est-ce moi qu'il appelle ?
        Et pour quelle entreprise ?
        
        Je vous quitte, les gars
        Et ne m'en veuillez pas avant l'année prochaine
        Elle est déjà bien prise. Ma rengaine :
        
        Ma chienne ! Ma chienne !
        et ma chemis' de nuit
        avec ses lampadaires sous la pluie

        Je n'étais pas parti
        Je m'étais entraîné dans quelque trouble fait
        Où en est la partie ?... Ah, faîtes...
        
        Donne... pour voir...
        (Ça vire un peu frisquet, ce soir... J'en viens
         En ai le bout du nez rouge carmin)


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • compulsion patentée

    LDNSHOES.JPG

    Promesses plantureuses
    des petits riens du Tout
    qui seront rien du tout
    te feront malheureuse ;
    cessez, vitrines !
    Vos expositions l'assassinent

    Occasion, Promotion, Compulsion
    font aux fronts toilettés
    appel aux petits pas pressés

    Cartes fidèles
    dont elle use
    avec ce gentil mot d'excuse
    "Pas cher, regarde"

    Elle aura pris sa garde
    sans voir le chien
    sans sommation
    S'en farde
    un regard qui vous tient
    en serre

    Enfer et tupperware !
    Chaussures !
    Ah, devantures !

    pieces.jpg

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • La mer qui vient...

    marée basse

    La mer qui vient le cheveu lourd et l'enroule à mes pieds
    je la retrouve le front large et dégarni
    la voix pus faible sous le vent des terres qu'elle a fui
    La courbe de son dos, avachi, fatigué
    s'étale sous la charge brute comme un âne mort
    du plomb qui se refuse à se changer en or
    quand c'est le moment de passer du jour à la nuitée

    Sa voix, quoique plus faible, je l'entends me rapporter
    le murmure obstiné d'un désir vif encore
    d'oser aller sans défaillir au-delà du décor
    sonder les énergies qui forgent le respect
    pour l'amour du grand large d'où l'on ne sait revenir
    sans avoir mesuré comme tout peut finir
    chaque fois que les éléments nous auront épargnés

    La retraite forcée des eaux devant le littoral
    sous la pression du ciel et ses dieux accomplis
    me saute alors aux yeux pour la violence du conflit
    que prépare à l'abri de son for abyssal
    un élan résolu à revenir en conquérant
    à l'avant de son flux, des béliers rugissants
    contre digues, dunes, falaises, lanceront leurs pals

    Mais cette vieille aux jupons troussés sur le haut des cuisses
    dont la gorge se plisse au rythme du poumon
    avec le cheveu, rare aux tempes, serré en chignon
    abrutie de sommeil dans sa robe réglisse
    prête à former des songes plutôt mornes que vivaces
    - comment se figurer la rage qui menace
      de tout balayer d'un geste et que le monde finisse ?

    conque errant
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

     

  • carnage ménager

    primaires !

    Chers carnages, si volubiles
    si prompts à frotter nos fictions
    d’humaines tergiversations
    en circonférences fébriles

    À congratuler nos soudaines
    dispositions aventureuses
    pour les postures audacieuses
    - elle est pas finie, la semaine !

    Dès que le vif instant s’écarte
    de nos rouleaux de pâte-à-tarte,
    c’est fou comme on est élogieux,
    fantasque, brutal, amoureux…

    Je te dis comme tu m’es femme
    Tu flattes mes mâles élans
    Sauvage aimant, totale flamme
    ton ongle, ma pomme d’Adam

    Je n’ai pas demandé ton nom
    (craignant trop que ce ne fût Eve)
    et je décroche le pompon
    à économiser ma sève

    Jusqu’au final
    (où planera peut-être un flou sentimental)

    Ah, mais je ne t’ai pas tout dit :
    je suis aussi un peu artiste
    Quoi, déjà tu quittes la piste !
    Quoi, déjà tu quittes ma vie ?

    C’est pas tant pour la boulangère
    dont j’esquive bien la question
    mais c’est à propos de fiction
    qu’il me reste ce goût amer…

    « Quoique l’on fût loin de Cythère »
    Je boirais bien une Elephant
    mais serai-je assez bon enfant
    passées les trois pintes de bière ?

    Ah, bon ami, tu m’as trouvé !
    (moi qui t’ai laissé sans un mot)
    Je ne suis pas abandonné
    Je peux finir mon numéro

    Dès que le vif instant s’étiole
    et s’épanche dans la rigole,
    c’est fou comme nous prend la hâte
    de rentrer dans l’Ordre Spartiate

    De nos ménages
    (jusqu’au prochain besoin de céder aux carnages)

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • rigole, oh !

    c'est gentil, çaUn rire
    relègue à bout de chant, pénible, un grognement; (il reviendra son heure (ponctuel, obstinément)); du monde inamovible et qu'un rire pourtant éparpille, diamant, galet, bourdon, chenille et ce petit papillon blanc sur son fragile coquelicot qui nous tourne le dos, nous faisant le cadeau du meilleur de lui-même, attire cet enfant qui l'applaudit quand il s'envole et nous arrache un rire qui ne s'entend pas dire ce qu'il y avait dedans (tu sais : la boîte de Pan Dort), tout soudain jaillissant dehors pour le même plaisir, insigne, confondant : tout l'éclat de l'empire d'un rire.

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK