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conque

  • La mer qui vient...

    marée basse

    La mer qui vient le cheveu lourd et l'enroule à mes pieds
    je la retrouve le front large et dégarni
    la voix pus faible sous le vent des terres qu'elle a fui
    La courbe de son dos, avachi, fatigué
    s'étale sous la charge brute comme un âne mort
    du plomb qui se refuse à se changer en or
    quand c'est le moment de passer du jour à la nuitée

    Sa voix, quoique plus faible, je l'entends me rapporter
    le murmure obstiné d'un désir vif encore
    d'oser aller sans défaillir au-delà du décor
    sonder les énergies qui forgent le respect
    pour l'amour du grand large d'où l'on ne sait revenir
    sans avoir mesuré comme tout peut finir
    chaque fois que les éléments nous auront épargnés

    La retraite forcée des eaux devant le littoral
    sous la pression du ciel et ses dieux accomplis
    me saute alors aux yeux pour la violence du conflit
    que prépare à l'abri de son for abyssal
    un élan résolu à revenir en conquérant
    à l'avant de son flux, des béliers rugissants
    contre digues, dunes, falaises, lanceront leurs pals

    Mais cette vieille aux jupons troussés sur le haut des cuisses
    dont la gorge se plisse au rythme du poumon
    avec le cheveu, rare aux tempes, serré en chignon
    abrutie de sommeil dans sa robe réglisse
    prête à former des songes plutôt mornes que vivaces
    - comment se figurer la rage qui menace
      de tout balayer d'un geste et que le monde finisse ?

    conque errant
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK