baignoires
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Birdie
Ce matin... Mâtin, Ô Mâtin !(mais bon, comme tous les matins)j'ai ramassé quelques oiseaux chus dans la courbergeronnettes z’et vautoursnombre pigeons gavés de pain- jamais le merle !logé dans mon surreau comme une perleCe midi - quoi que tu m'y dis !J'ai renforcé mes abattisIl était temps que je m'y mette, avant l'orage...pour conforter cet avantageaussi précaire qu'insoumisdu verbe lent !qui m'autorise encore un sentimentEnfin ! Enfin, voici le soir !Je me glisse dans sa baignoirey révise tous mes savonsescompte y recouvrer les nomsperclus dans une vaste peineperdus pour les rires sonoresà l'alarme presque inodorede la nuit embaumant leurs corpsFantomatiques régalades !que n'êtes-vous à la parade ?Pour qui chantez-vous désormais ?Âmes, profondément aiméesliées par la soie ou l'haleineoù sont vos regards miroitants ?Je me suis assis sur vos banspour en mesurer le sermentInutile - et donc, absolu !(à cette heure, on m'y prendra plus !)S'il-vous-plaît, ne me mentez plus...L'amour vibre quelques instants(pour quelques moments suffisants)sans prétendre s'éternisermais touchant à la majestéd'un partage furtifdont se nourrit le pas, sous les peupliers, sous les ifsIlustration (cliquer pour agrandir) : Gaëna da Sylva, photographe. -
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La paume retournée, le champ fertile
Vestiges de forêt, un archipel
de bosquets sous le vent, infatigablement
Les ruines d'un moulin que les ronces ménagent
où le pays va ranger ses légendes
et les oiseaux nicher leurs maigres dividendes
avant de comploter à l'angle une évasion
au nez glacé des prochaines saisons
C'est bien, fort bien
Certainement sain, même
mais je suis citadin
cultive mon teint blême
et ruinerais vos plants
en moins d'une semaine
(remettes-les plutôt à la gardienne)
Et puis, la vue du sang...
...déjà pour les pourceaux...
mais s'agissant de l'autre Tout Là-Haut
- et qui saigne ! qui saigne !
de son œil paternel agonisant
comme un rituel, et quotidiennement !
en ai vu des baignoires pleines
(dont on fait des cartes, vilaines !!)
que c'est peu ragoûtant, au final
...des mares, oui... si éminemment sales
et même des caspiennes, dis
où va, se reflète à l'ancienne
la fin des temps d'avant la veille
Alors quoi ? Quel meilleur appareil
vous dira que la terre vous porte
et qu'il n'est pas possible qu'on en sorte ?
Aussi vrai qu'elle tourne et n'ira pas plus loin...
Ne quitterez-vous pas cet air chafouin, l'ours !
qui vous fait triste mine ?
C'est le bout de la Course...
Et cessez de crier « À moi ! On m'assassine ! »
C'était pour votre bien, l'ami, cette balade
Vous autres de la ville êtes toujours malades
aigris et gris, qu'on dirait de l'ardoise
votre mise
Est-ce un chien qu'on entend ?
Est-ce moi qu'il appelle ?
Et pour quelle entreprise ?
Je vous quitte, les gars
Et ne m'en veuillez pas avant l'année prochaine
Elle est déjà bien prise. Ma rengaine :
Ma chienne ! Ma chienne !
et ma chemis' de nuit
avec ses lampadaires sous la pluie
Je n'étais pas parti
Je m'étais entraîné dans quelque trouble fait
Où en est la partie ?... Ah, faîtes...
Donne... pour voir...
(Ça vire un peu frisquet, ce soir... J'en viens
En ai le bout du nez rouge carmin)tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK