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baignoires

  • Birdie

    Ce matin... Mâtin, Ô Mâtin !
    (mais bon, comme tous les matins)
    j'ai ramassé quelques oiseaux chus dans la cour
    bergeronnettes z’et vautours
    nombre pigeons gavés de pain
    - jamais le merle !
    logé dans mon surreau comme une perle
     
    Ce midi - quoi que tu m'y dis !
    J'ai renforcé mes abattis
    Il était temps que je m'y mette, avant l'orage...
    pour conforter cet avantage
    aussi précaire qu'insoumis
    du verbe lent !
    qui m'autorise encore un sentiment
     
    Enfin ! Enfin, voici le soir !
    Je me glisse dans sa baignoire
    y révise tous mes savons
    escompte y recouvrer les noms
    perclus dans une vaste peine
    perdus pour les rires sonores
    à l'alarme presque inodore
    de la nuit embaumant leurs corps
     
    Fantomatiques régalades !
    que n'êtes-vous à la parade ?
    Pour qui chantez-vous désormais ?
    Âmes, profondément aimées
    liées par la soie ou l'haleine
    où sont vos regards miroitants ?
    Je me suis assis sur vos bans
    pour en mesurer le serment
     
    Inutile - et donc, absolu !
    (à cette heure, on m'y prendra plus !)
    S'il-vous-plaît, ne me mentez plus...
    L'amour vibre quelques instants
    (pour quelques moments suffisants)
    sans prétendre s'éterniser
    mais touchant à la majesté
    d'un partage furtif
    dont se nourrit le pas, sous les peupliers, sous les ifs
     
     

    Gaëna da Sylva, photograpies, imageries d'art

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Ilustration (cliquer pour agrandir) : Gaëna da Sylva, photographe.
  • pourvoir

    La paume retournée, le champ fertile
    Vestiges de forêt, un archipel
    de bosquets sous le vent, infatigablement
    Les ruines d'un moulin que les ronces ménagent
    où le pays va ranger ses légendes
    et les oiseaux nicher leurs maigres dividendes
    avant de comploter à l'angle une évasion
    au nez glacé des prochaines saisons

    Fiou ! C'te peine    C'est bien, fort bien
        Certainement sain, même
        mais je suis citadin
        cultive mon teint blême
        et ruinerais vos plants
        en moins d'une semaine
        (remettes-les plutôt à la gardienne)

        Et puis, la vue du sang...
        ...déjà pour les pourceaux...
        mais s'agissant de l'autre Tout Là-Haut
        - et qui saigne ! qui saigne !
        de son œil paternel agonisant
        comme un rituel, et quotidiennement !
        en ai vu des baignoires pleines
        (dont on fait des cartes, vilaines !!)
         que c'est peu ragoûtant, au final
        ...des mares, oui... si éminemment sales
        et même des caspiennes, dis
        où va, se reflète à l'ancienne
        la fin des temps d'avant la veille

    Alors quoi ? Quel meilleur appareil
    vous dira que la terre vous porte
    et qu'il n'est pas possible qu'on en sorte ?
    Aussi vrai qu'elle tourne et n'ira pas plus loin...
    Ne quitterez-vous pas cet air chafouin, l'ours !
    qui vous fait triste mine ?
    C'est le bout de la Course...
    Et cessez de crier « À moi ! On m'assassine ! »
    C'était pour votre bien, l'ami, cette balade
    Vous autres de la ville êtes toujours malades
    aigris et gris, qu'on dirait de l'ardoise
    votre mise

        Est-ce un chien qu'on entend ?
        Est-ce moi qu'il appelle ?
        Et pour quelle entreprise ?
        
        Je vous quitte, les gars
        Et ne m'en veuillez pas avant l'année prochaine
        Elle est déjà bien prise. Ma rengaine :
        
        Ma chienne ! Ma chienne !
        et ma chemis' de nuit
        avec ses lampadaires sous la pluie

        Je n'étais pas parti
        Je m'étais entraîné dans quelque trouble fait
        Où en est la partie ?... Ah, faîtes...
        
        Donne... pour voir...
        (Ça vire un peu frisquet, ce soir... J'en viens
         En ai le bout du nez rouge carmin)


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK