Ah ! bien qu'il faille en finir
j'ai tant de mal à vous fuir
vous qui fûtes mes amours
même maigres chaque jour
Ah ! vous me saignez les pieds
comme ce petit caillou
resté pris dans ma chaussure
sur la route longue et dure
où je ne puis m'arrêter
sans risquer de renoncer
à cet élan qui me porte
loin de vous, mes amours mortes
Ouh ! cette chaleur m'accable
quoiqu'elle soit véritable
dans mon dos l'on crie : "bandit !
fumier ! salaud ! malappris !"
Et n'étant ni sot ni sourd
j'entends tous les "au-secours !"
dans les vilipenderies
aboyant après ma vie
Eh ! c'est bon, je suis en route
avec mes pleurs et mes doutes
car il n'est de vérité
qui ne soit chère à payer
Oh, ça va ! j'ai mon content
de peine au cœur, cependant
que je prends la liberté
maintenant de vous quitter
Au moment de vous le dire
ai pensé "allons mourir"
mais un autre franc soleil
m'a sitôt tiré l'oreille
Ici la douleur encore
nous faisait un même sort
chacun dans ses murs dressés
sur leur socle de fierté
Ih ! douleur aigüe, tu ronges
l'instant, le passé, les songes
de quoi naît une évidence :
elle est finie la romance
Une histoire finit là
chacun debout sur son pas
et chacun sur le départ
- comme en un roman de gare ?
Hue, folies des "malgré tout" !
Hue, passion des orgues, fiou !
Offrez-moi votre charrette
j'ai ce caillou qui m'entête.
Ah ! Ouh ! Eh ! Oh ! Ih ! Hue, hue !
du caillou je ne veux plus !
Ah ! Ouh ! Oh ! Hi hi ! Hé hé !
je préfère les galets.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK