(forfait hospitalier)
Viens, assieds-toi machin
pose tes mains
tu n'en auras besoin qu'au moment de partir
et ce sera demain déjà
et tout l'obscur empire
du souvenir
Viens, je te dis, entre
qu'as-tu de mieux à faire de ton ventre ?
Il a faim, ce regard
Il a froid
et ne se connaît pas d'autre endroit
où porter
sa vue jusqu'à l'été
Tu t'appelles peu importe
Vois, j'ai laissé la porte ouverte sur les blés
qui tanguent
et se parlent la langue ancienne
des sillons et des graines
dont on fait les chansons
Et tiens, musique !
- ça te dit, au moins ?
pour moi, c'est du nectar
et quand il faut chanter, il n'est tôt ni trop tard
Musique ! du pain béni
qui nous vaut, corps et âme
d'aimer le goût d'aimer le goût des flammes
- quelle que soit la saison
Musique, bonnet d'âne posé sur la raison
Allez, mange, pauvre ange
connais-tu cet or, ange ?
(oui, je lai déjà dit, mais regarde)
c'est le bel aujourd'hui qui s'attarde
Va, c'est bien, ne dis rien
je suis d'humeur bavarde et parlerai pour deux
cent, mille
et des milliers d'années volubiles
As-tu sommeil ?
As-tu soif ?
Veux-tu d'un bon bain chaud ?
Aimes-tu qu'on te passe le gant dans le dos ?
Veux-tu que je te fasse la lecture ?
J'ai quelques vers de Max en villégiature
profitons de l'aubaine
Jules, peut-être... ?
- lequel mettre... ?
T'ai-je déjà narré L'Escale Brésilienne ?
Ah oui ? Ah bon. Ah bien.
Veux-tu m'accompagner ? je vais sortir le chien.
Oui, quoi ? qu'allais-tu dire ?
Qu'as-tu là, mon salaud ?
Ah ça, mais tu me tues !
(soupir)
C'est con comme c'est beau.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration : NEWT