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hypocrisies

  • des craies, pis

    Grise, maussade
    une ordonnance fade
    rappelle à leur humilité
    les rangées d'ardoise pointées
    sous les longs bâtiments de craie
    éminemment livide
    aux façades humides
    dont les porches sont, bouche bée
    surpris dans leur inanité
    craignant à mon passage
    que je n'en dise davantage

    (Il est bourgeoisement notoire
    - c'est-à-dire : secret,
    que les cours intérieures
    couvent d'un gros bonnet
    les ronflements du déshonneur
    par mesure conservatoire)

    Brèves passades
    aux brusques cavalcades
    pleuvent des amours inavouées
    à l'entour d'un fleuve hébété
    de tant de fièvres empressées
    de tant de bousculades
    au long des promenades
    où ne sont jamais à l'abri
    ni des "ceux-là", ni des "ceci,
    cela", tous les murmures
    que cimentent les devantures

    Hypocrisie,
    des bourgeoisies
    le bon pain blanc de sueur
    cautionnement
    des châtiments
    friands de sourdes douleurs

    Tristes parades
    ornée de dérobades
    moiteur à vos fronts couronnée
    par tout le malheur sanctifié
    coulant à vos lippes pincées
    voici votre prestance
    et de votre existence
    l'incommensurable vertu
    par quoi L'On ne vous pendra plus
    aux terribles enseignes,
    mais tire le tribut que L'On saigne

    Ru du Non-Dit
    baigné de pluies,
    tu grossis jusqu'au fleuve
    les ventres qui s'émeuvent
    de leur maigre usufruit
    au cou la craie blafarde
    épaule une Camarde
    moins franche que la nuit.

    le bon pain blanc de sueur

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • pas terne... austère !

    Noble Pair qui es au mieux
    dans la galère des cieux
    où l'Austère est envieux
    et la femme moins que Mère
    Toi, si miséricordieux
    à tous Tes postes frontières,

    Es-Tu donc si vaniteux
    qu'il nous revienne de faire
    un tri entre nos aïeux
    défilant devant Ta Chaire,
    qui à Tes Yeux valeureux
    qui voué à Tes Enfers ?

    Que Ton règne saigne !
    Que Ton inanité soit fête
    sur nos terres de miel

    Laisse-nous promener notre chien quotidien
    s'évader nos pensées loin de Ton Esprit Ceint

    Garde-nous des redevances
    comme nous garderons ici
    pour nous le goût de la danse
    et du rêve inassouvi

    Car c'est à nous qu'appartiennent
    la vie, la jouissance et l'histoire
    dans le Cercle des cercles

    y66_GodDead.jpg

     impromptu littéraire - tiki #68
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • sans limites, timor !

    timor_panoptique.jpg

    A la limite
    nous regarde
    ce qui s'invite
    et qui s'attarde
    un peu après l'œil
    et au fond
    à la frange des émotions
    d'où l'on perçoit que Ça bavarde
    et allez donc, canarde !
    depuis l'œilleton

    Quand des limites vantardent
    leurs amanites Prends-Garde
    obstruant l'horizon comme Camarde
    Ola des holas, attention !
    De quoi est-il question ?

    D'encadrer le panoramique
    de débordements oniriques ?

    Allons donc, mes lardons !
    (à London mets l'art, dont... ?)
    Qui boirait pinard à goût de bouchon ?

    Ainsi du regard
    Ainsi des visions
    pas d'élan sans limite
    ouverte à la dynamite

     

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    photographie : ernesto timor
    actuellement en EXPO à Roanne : Ernesto Timor et les limites

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    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • halluviales

    Gavé de précoces printemps
    qu'aux montagnes saignées à blanc
    il exige impérieusement pour son eau sale

    Roi fainéant, au cours allant
    partager les vallées vassales
    en sa morgue monumentale

    un fleuve écoule sa légende

    Hommes et bêtes s'en amendent
    par le respectueux hommage
    des regards obligeamment sages qu'il commande

    C'est l'enfant qu'un dieu oublié
    dans la terre fraîche a tracé
    d'un ongle pris de nonchalance

    de là, toute son indolence

    Et cette insigne majesté
    écarte loin de sa portée
    les monts et collines réfugiés à distance

    même la lune se méfie
    des caprices de ce nanti
    et n'y baigne que son image

    un fleuve s'abreuve des âges

    Je dois redoubler de prudence
    quand, tout à la contemplation
    de ses fluviales alluvions je m'abandonne

    je manque de m'y absorber
    l'esprit et l'âme tout entiers
    sacrifiant amours et beauté à sa couronne

    voyez d'ici le préjudice !

    je m'accorde alors le délice
    que je prends libre et libertaire
    d'y pisser dru, le nez en l'air

    Paul-PINSON_MissPissBleu.jpg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Paul PINSON, Miss Pissbleu.

  • une baguette, siouplé

    Du bon pain blanc et des crachoirs


    Sermons, maximes et sentences
    savez-vous bien ce que j'en pense
    au moment d'entrer dans le four
    où la nuit durant cuit le jour
    pour en sortir, - le bon pain blanc !
    et faire honneur aux honnêt's gens ?


    Le bon pain blanc comme j'en goûte
    le craquant doré de la croûte
    éprouvée au point de faillir
    sous la pression de mon désir


    Le bon pain blanc comme j'en mange
    la chair d'inavouables mélanges
    passés au filtre paritaire
    de matrimoniales affaires


    Le bon pain blanc des honnêt's gens
    et tout son zèle
    sans excès de sel dedans
    sa ritournelle
    fête le grain tout bien moulu
    de nos misères révolues


    Et ça y va les ostensoirs
    de quoi en gaver mon crachoir
    de leçons plein jusqu'à ras bord;
    mais quoi ! vous en voulez encore ?


    Ah non ! Ah non ! merci pour moi
    j'en aurai des crises de foi
    le sang amer et pollué
    des hypocrisies magnifiées


    J'ai beau cracher au bassinet
    des vérités pas bonn's à dire
    (j'entends déjà Cassandre rire)
    un vent contraire s'y oppose
    et préfère qu'en toute chose
    le fond reste au fond inchangé


    Mais la révolte ? Mais le courage ?
    pas de quoi en faire un fromage ?
    mais quoi manger sur le pain blanc
    le bon pain blanc des honnêt's gens ?


    Des confitures bien amères !
    Des ravalements de bravades !
    Des contritions de galéjades !
    Et tout le respect de nos pairs
    qui nous rappellent de nous taire.


    Alors quoi ! bêtises ? aveuglette ?
    et pas trop cuite la baguette ?
    Et si je l'aime ce carbone,
    c'est la fessée que l'on me donne ?


    Je n'ai rien contre, à quatre pattes
    pour stimuler tes amours plates
    mais ne souffre de réprimande
    boulangerie.jpgqui n'offre rien qu'on n'y entende

    Et la nuit qui vient ne m'inspire
    que de rejoindre le délire
    de tous les chiens courant les rues
    pour y croquer la viande crue

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK