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totalités mineures - Page 22

  • couchant & preuve

    C'est ça

    couché !Va donc voir de l'autre côté
    ceux qui vont mourir saluer
    Ton Règne
    en donnant du "Très-Haut Qui Nous En Saigne"

    Le sang qui te monte à la face
    est rouge Moire, est dégueulasse
    et coule
    sur des canopées d'où l'ombre roucoule

    Quel que soit l'horizon choisi
    tu fermes ton œil cramoisi
    des viandes
    qu'a sucées ton journalier dividende

    Va, de ce côté-ci, l'On dort
    De l'autre, peut mourir encore
    une île
    où tant auront débarqué leur exil

    Répands tes huiles vespérales
    sur les frondes sentimentales
    des routes
    trop éloignées du singulier Sans Doute

    Qu’importe la ligne de fuite
    y convergeront nos conduites
    y passe
    ricanant, l’euphorie qui nous menace

    Va, ton jus d’oranges sanguine
    l’étalage que nos cousines
    postèrent
    punaise et récollection, nos posters !

    Notre nature d’affamés
    jamais ne put se contenter
    d’un jour
    Et toi, de la narguer faisant ton tour

    Va, donc ! rougissant pour la frime
    sonner à l’opposé leur prime
    et meurent
    sans retour de salut nos Pairs Prieurs

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • scolairature

    poésie,manifeste,polétique,scolaireLongeant les rives de l'Euphrate,
    l'homme retourné sur ses pas
    en a l'idée de l'écriture...
    Je rature mes pattes d'oie
    pour la forme

    Danse d'ombres sur la paroi
    la brute apprend de sa caverne
    que les dieux sont des balivernes
    que mon ciel bascule sans foi
    chaque jour

    Dans la marge au liseré rouge
    s'amoncèlent les entrelacs
    d'un dessin qui n'en finit pas
    de se prendre pour une gouge
    effilée

    L'ordre claque au bout de la règle
    - c'en est fini de ricaner !
    Compère, on s'est bien fait choper
    Gardons quand même un œil espiègle
    sur la cour

    Je trotte sans avoir conscience
    d'être au moment de renoncer
    aux maternelles cajolées
    que me quitte déjà l'enfance
    au tableau

    Longeant les rives de mon vers
    la feuille éprise du son mat
    que mon écriture acrobate
    je pille son bagage ouvert
    sur le sol
    et cligne sur mes pattes d'oie

    (Dois-je d'être allé à l'école
     que j'écrive ainsi, de traviole ?)

     

    poésie,manifeste,polétique,scolaire

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #112
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Vous me la copierez, sans foi :
    "Je rature mon ciel pour une même enfance acrobate"

  • orientale liste

    وَالضُّح

    Plus calme vers l'orient le pas prend la mesure
    enfantine du jour à naître à chaque instant

    La caresse d'un sol moins grossier que le merl
    m'atteint comme la chair haletant près du col

    Peu ou prou quelque mer a déserté l'endroit
    que le chaud et le froid se disputent dans l'air

    Le choix n'entraîne ici pas le cours du destin
    mais le rêve en chemin qui va sans nostalgie

    Rien que le temps d'aimer, de boire et d'en finir
    avec le déplaisir des pâles simagrées

    Le mot scelle le geste au règne de l'oral
    un ordre guttural élève un astre à l'est

    Waaldduha !

    na'na

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Raouf Brahmia, 1999

    © Raouf BRAHMIA, 1999
    D'après Nicolas Poussin: "L'été"

  • vietnam

    Ice Man, Vietnam

    Après avoir vogué sur la lumière meuble
    progressant à l'aveugle au fil d'une eau terreuse
    un couple d'exilés fuyant un passé rouge
    issu de quelque bouge embrasse son destin
    d'un dernier coup de rame
    avec l'obstination rageuse des vivants

    La frêle embarcation qui les réunit là
    où l'onde finira par buter contre un mur
    porte leur émotion à connaître son sens
    Mesurant la distance aux abords de la fin
    les voici
    devant l'inaltérable et froide épiphanie :
    il n'y a au-delà que silence et oubli

    Pour un Impromptu Littéraire - tiki #110
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    Illustration, d'après Ice Man

  • La preuve par l'œuf

    La preuve par l'œuf,tiniak

     

    À quel endroit sévère et froid
    ai-je oublié jusqu'à ton nom ?

    Mon rêve
    Déraisonnable sève

    tu m'égouttes l'ennui
    sur les plis d'une grève
    et le fleuve assouplit sa courbe fructifiée

    tu m'effeuilles la nuit
    chaque jour indompté
    volète au pied de l'arbre
    volète dans l'allée
    où promène
    l'idée que je me fais du cours de la semaine

    À quel moment perdu de vue
    t'ai-je laissé t'évanouir ?

    Mon songe
    Manteau doublé d'éponge

    tu couvres l'aujourd'hui
    sous un dais lie-de-vin
    m'en tapisse le ciel où je vais et je viens
    les pieds nus
    mains humides
    avec une inconnue tirant quelques subsides

    au bout de l'équation
    un signe égal au vide en forme de cocon

     

     tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK