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Mue de la ruse - Page 9

  • fumerolles

    (à Joe KRAPOV, poète à ses heures et photographe à 16h30)

    Joe Krapov, fumerolles

    l'aube tardait à se frayer
    un chemin sous les frondaisons
    et les oiseaux avec raison
    n'avaient de cœur à gazouiller

    le vent se cachait sous le saule
    retenant sa respiration
    et dans cet air en suspension
    il faisait comme un froid de pôle

    j'étais là, je ne sais comment
    parvenu au bout d'une course
    que n'eût pas guidée la grande Ourse
    dans un ciel un peu moins vacant

    la nuit m'avait pisté le pas
    puis saisi dans cette posture
    les yeux gelés dans les chaussures
    je ne sais comment, j'étais las

    dans les premiers rayons du jour
    la brume se fit plus précise
    sur l'onde aux ombres indécises
    où j'avais noyé quelque amour

    et ça dansait au ralenti
    les fumerolles
    ça vous disait des paradis
    la bonne école

    mais j'étais très mauvais élève
    et la leçon
    s'abîmait sous moi dans la grève
    en alluvions

    que n'ai-je pris à ce moment de la lumière
    de quoi me ranimer le rêve - et le sang, donc !
    au lieu de quoi je restai planté comme un con
    insensible aux subtilités de l'atmosphère

    et ça dansait là, sous mon nez
    les fumerolles
    ça me disait comment bouger
    comme on décolle

    mais j'avais trop mauvaise oreille
    et la chanson
    n'apportait toutes ses merveilles
    qu'à des goujons.

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration : Joe Krapov.

  • nayghttime

    Janeczka Dabrowski...

    howza?j'ose à peine développer tant le sujet est vaste !
    en un mot, cette fille est folle... j'aime autant, oui.

    le genre touche-à-tout qui fait des mots, des sons, de la vidéo, du chant, des vertes et des plus mûres...
    un clin d'oeil s'imposait depuis qu'elle n'administre plus le site d'écriture ludique du "Défi du samedi" pour cause de sûr-ménage outre-manchatlantique.

    les paroles sont les siennes ; je les ai agrémentées d'un jus sonore - vu comment que tfasson, déjà, ça swinguait...
    allez, soyez curieux, -zeu !
    ('pi, je teste la fonctionnalité Ht&Ft sur ce coup-là) 


    podcast
    NAYGHTTIME dev ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions

    Janeczka Dabrowski
    Nighttime in the daytime

    It's nightime in the daytime
    It’s raining minor chords
    On a major city

    The corner café calls you out
    You can feel the time is right
    And the streets whisk you away

    Clouds closing in like grey walls
    But somehow, you feel at home
    A blanket of rain as you walk

    Contem...
    plating the world
    Wet and weary, but warm
    And contented at heart

    The smell of coffee mesmerizing your senses
    Clearing your spirit
    Making you more focused

    Feeding your thoughts, your soul
    You drown yourself in a cup
    Of hot, black gold

    Kicking out your confusions
    And keeping you in that
    Creative state of mind

    And you let the words flow
    Consistently, relentlessly writing
    Because it feels right

    Closing time, comforted, calm,
    Your head full of dreams
    You go back home in a reverie

    And you toss stars in the sky
    Hang out with the moon
    - It’s daytime in the nightime again

    ______________________________

    j'ai traduit ça comme ça...

    NUIT EN PLEIN JOUR

    Il fait nuit en plein jour
    Des accords mineurs pleuvent
    sur une cité majeure

    Le café du coin te réclame au-dehors
    Tu sens bien que c'est le moment
    et les rues t'embarquent aussi sec

    Des nuages s'approchent comme des murs gris
    N'empêche... tu es dans ton élément
    une couverture de pluie sur ton pas

    Ici, plutôt contem... platif
    mouillé, maladif, mais chaud
    et plein au coeur

    L'odeur du café happe tes sens
    clarifie ton esprit
    te rendant la vue

    Nourrissant tes pensées, ton âme
    Tu te noies dans une tasse
    de noir et chaud or

    Expulsant tes troubles
    pour te concentrer
    dans cette disposition créative

    Et tu laisses les mots couler
    écrivant constamment, sans relâche
    parce que ça fait du bien

    A la fermeture, réconforté, calme,
    la tête pleine de songes
    tu rentres chez toi en plein délire

    Et tu jettes des étoiles au ciel
    Et tu traînes avec la lune
    - il fait jour à nouveau en pleine nuit.

    d'après Nighttime in the daytime de J. Dabrowski.
  • soleil chiffon

    peinture : Joëlle CHEN
    toile d'un jour qui cherche son nom
    près d'un soleil chiffon
    écrin de nuit où l'eau de pluie
    dans la lumière boisée dore
    du petit jour l'âpre décor
    timide
    murmure encore humide
    sous la verdure en putréfaction
    fait un semblant de brume
    et ma nuit d'amertume
    s'évade à reculons


    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré de "Toile d'un jour..."
    une oeuvre de Joëlle CHEN

  • La Venue

    Joëlle CHEN, Aube de l'Humanité

    Je suis là, oui,

    viens, par ici

    allons, approche

     

    approche, voyons

    je suis là, au fond

    par là, oui, tout au fond

     

    Vois, j’ai le pied dans l’eau

    - la première eau du monde,

    et j’ai la tête en feu

    - bientôt la fin du monde,

    et je te vois venir

    pleureuse moribonde

     

    approche

    approche, oui

    il n’est de peur, ici

    plus aucune à la ronde

    sauf à craindre la vie

    le temps qui vagabonde

    et longe l’infini

     

    Me vois-tu, maintenant

    je t’attends, le sais-tu ?

    viens à moi, la pleureuse

     

    viens marcher sur le sol de mes ciels échaudés

    viens, perce la lumière, sa douce pluie d’été

    n’a pas d’autre mystère et peut te révéler

    comment je fis la Terre, l’Homme et sa destinée

     

    M’entends-tu, maintenant ?

    reconnais dans le vent

    de ma voix les accents familiers

    que ton père te menant

    coucher au firmament

    était seul à savoir murmurer

     

    allons, approche Mère

    Femme, fille impubère

    laisse derrière toi

    la plainte, la misère

    et le sale univers

    approche et viens à moi

     

    Ni pires ni meilleures

    dans le secret de l’Aube

    il pleut comme tu pleures

    lumière

    poussière

    ardeur

     

    et te voilà enfin

    je t'embrasse, mon pain

     

    tiniak ©2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    inspiré d'une toile de Joëlle CHEN

     

    peinture: Joëlle CHEN
    "Aube de l'Humanité", nov. 2008 / huiles 40x40
    __________________________________________
    bonus welcome

    j'aime de Joëlle
    les huiles à couteau-tiret
    elles m'ensorcèlent
    prêtent à rêver

    dans mon escarcelle
    Joëlle CHEN est arrivée
    pour donner des ailes
    à ces quelques pieds

    si ma ritournelle
    vous amène à contempler
    l'oeuvre de Joëlle
    j'en suis satisfait

    tiniak le niak(ouè!)

    _________________________ 

    -je t'embrasse, mon peint-

  • épaule

    photographie : nadia wicker

    Alyxe, la fille à l'épaule nue
    n'est pas venue - comme prévu
    qui que quoi donc l'a retenue ?
    du vent dans les voiles ?

    un bout de latex, un râle ?
    sa vie, son oeuvre, un steack
    - au poil ?
    qui me l'a ravie, saisie
    derrière un rideau tiré au cordeau ?
    la pluie ?

    j'ai mal au texto
    le dernier m'est trop
    "j'ai trop de boulot,
    m'attends pas, koko!"

    tristes hauts, sales bas!
    je reste à compter l'ombre de mes doigts
    sur ton quant-à-toi, fichue virago!

    Alyxe, la fille à l'épaule nue
    n'est pas venue - comme prévu,
    qui que quoi donc l'a retenue ?
    l'arpenteur d'étoiles ?

    au Victor Hugo
    on rejoue Feydaux
    La Puce A L'Oreille
    cet imbroglio
    me ramène à ton portfolio
    version 2.0

    mais Rue du Vicaire
    auprès de Nadia
    je nourris l'espoir
    de mettre à l'endroit
    l'épreuve à l'envers
    où ni haut ni bas
    n'arrêtent jamais
    salix alba

    tant pis pour toi, va!

    signé : Mempadrohl,
    le moineau sur l'épaule

    (PS : m'appelle pas 'koko', ouki ?)

     

    tiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par les travaux et propos de nadia wicker,
    photographe, mais pas que...

    nadia wicker = salix alba
    découvrez nadia wicker
    (Candy Moultipash)
    et précédemment sur 'pavupapri'