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Mue de la ruse - Page 6

  • L’avertissement

    à Joe Krapov

    La ville est dans ses murs, aveugle et silencieuse
    Même ses cheminées retiennent leurs panaches
    Le lampadaire éteint laisse une ombre sans tâches
    Tous les yeux sont mouchés aux façades peureuses

    Dessus avance
    une folie de ciel, fébrile manigance
    aux suées anthracite et vidées de substance
    qui déjà se déchire
    et cède à la poussée d'un virulent hégire

    Est-ce malédiction selon les bavardages ?
    La manifestation d'un empire inconnu
    s'étale sur la ville, en assombrit les rues
    pointant par les nuées son obscur équipage

    Alors, s'ensuit
    dans le silence épais un vacarme inouï
    - une corne de brume ? un signal ? un long cri ?
    qui longuement dévale
    et pénètre partout, prégnant et magistral

    On tremble; on se contracte; on n'a rien à saisir !
    Le temps n'est plus certain, ni la vie, ni la mort
    On voudrait "ah, mon dieu !" être à hier encore
    On n'est bien incapable de penser, d'agir

    C'est là ! Ça dure…
    Ça s'impose à l'envi, en toute démesure
    Ça massacre le ciel avec sa tubulure
    qui s'anime soudain
    Oh, c'en est bien fini des chantants lendemains !

    Le vacarme a repris dans un autre registre
    son impossible appel, son bruit de cauchemar
    Son énergie allume aux fenêtres des phares
    Et part comme est venue cette vision sinistre

    Dessous, la peur
    n'a pas vraiment quitté les rires, les odeurs
    ni les mains qui s'octroient un moment de chaleur
    Déjà, rien n'est pareil
    Tout semble suspendu à un prochain réveil 

    Joe Krapov

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré d’une photographie de Joe Krapov

    (ci-dessus, détail)

  • villégiatures, d'un regard

    Bernard Dumortier, graphiste

    Urbanités, architectures
    pignons sur rue et devantures...
    Ville, tes pages de calcaires
    alignent fastes et calvaires;
    impossible d'en détacher
    l'intrusive curiosité
    de mon regard
    plongeant dans tes flots de toitures au hasard
    et des fenêtres
    tire des chapelets de crapuleux "peut-être"
    "va donc savoir"
    et de m'oublier dans de fantasques histoires

    Pas de porte, porches, perrons
    décrottoirs, bites, paillassons...
    Villas aux séjours mitoyens
    des recueillements citoyens
    vos bouches baillent des ans nuit
    me soupiraillent des mots dits
    sous le couvert
    de notables cartons imprimés chez Herbert
    accès codés
    gardant de vos oies blanches la mise au secret
    quand dans vos caves
    l'affliction de vos ruraux oripeaux s'aggrave
    et les frontons
    se signent au passage de mon balluchon

    Villes, villas, villégiatures...
    civilités aux commissures
    de vos babines retroussées
    ou c'est de vous connaître ou c'est
    de n'être pas dans le décor
    qui m'assure le réconfort
    et ce bonheur
    que c'est de vous prêter le goût de l'impudeur
    et d'en nourrir
    pour la nécessité d'avoir maille à partir
    avec vos murs
    ma lecture à nouveau de vos architectures 

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par les travaux de Bernard DUMORTIER, artiste peintre.

    Artiste à découvrir, par ici... 

    Galerie Dumortier,collioure (FRANCE)

     

  • elo 2012

    val tilu,photographie,miss france ronde 2012

    Je planche... sur mes ondes...
    Je flotte, ronde
    sans faire aucune vague
    Précise :
     l'ombre et la transparence
     respectent mon absence
     (ni sentence, dague, ni danse)
     juste la densité (précise !)
     d'être
     à la portée de l'œil fait pour me reconnaître

    Car je suis morte, oui, tant de fois
    dans des yeux mornes, ternes, froids...
    (Tant de fois reniées ! que) ne bouge
    peut-être désormais que pour un œillet rouge
    ou mauve
    Ai choisi cette mare pour alcôve
    et m'y sens
    comme jamais n'ai accepté mon sang
    mon calme
    avec, à bout de bras, mon âme en palme

    Où es-tu (Ton Regard) ?
    Ne suis pas Née-Nue-Phare
    et coule
    sitôt que ton sourire est celui de la foule
    - du nombre !
    quand - l'ai-je déjà dit ?
    "de transparence et d'ombre..."

    Un arbre a pris ma chevelure
    pour ultime aventure
    Un soleil cherche où est ma main
    À la surface d'une mare
    sans tain
    serais-je entière ?
    Enfin, nul mystère

    Dis-moi...
    Dois-je encore longtemps garder les bras en croix ?

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    ...pour soutenir (avec Val Tilu) la candidature d'Elodie à Miss France Ronde 2012
    (ménaaaan Fanny, te fâche pas...)

  • Triche, ris !

    Louise Marquise

    C'est quand tu triches que tu m'es chair
      ma chère
    Comme tu sais, fais l'ange
    et gratte-moi le rêve ou ça démange
    Juste là
    dans ce vaste théâtre à son Dernier Repas
    à cet endroit qui nous prépare, sans repère
    à regarder l'envers
    des corps
    en lutte avec l'intuition de leur mort

    Oh, Chair Petite ! encore un tour
    de passe-passe avec le jour
    sa nuit
    l'un l'autre ombre et lumière à ton appui
    s'administrant des politesses rigoureuses
    contraste velouté, courbe libidineuse
    arête
    au gré d'un œil aigu qui n'en fut qu'à sa fête
    à saisir le moment
    de rameuter l'entier au fragmentaire instant

    Ô Chair Ange...
    Flagorne-moi l'orgueil de facéties étranges
    Fais l'idiote !
    Lolite-moi des murs en petite culotte
      que Pierre en reverdisse
      que fasse le Jules, oh !
    et que paupière glisse, allègre étau
    Ta robe de mariée ophélise des lacs
    accuse des fourrés libres le vrac
    et va danser plus loin

    L'ordre entre parenthèses
    compte sur ses "dit ? doit !"
    un tas de maudits demeurés sans voix
    devant ta bouche fraise
      Chaperon Rouge sens
      comme s'apaise le monde en suspens
    Ta façon d'en délire
    - pour la recomposer,
    la Règle chaotique, c'est l'Idée
    aussi la ritournelle

    Où la couleur est guise
    fredonnes-tu, Marquise
    le bonheur que c'est de maîtriser l'or ?

    Quand la vie hait la mort
    et que tout s'électrise
    l'artificiel a goût de friandise

    La matière et le corps
    à l'instant fraternisent
    et signent l'accord en ton nom : Louise

     

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Inspiré d'une photographie de Louise Markise

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  • ~zoz..

    d'après une photo de Godard Ferland (zoz..)Fleurs de bois sur tiges papier
    Cactus moussu comme gelée
    L'hiver, qui flambe ?

    Comme en fer l'an
    s'affaire lent sur une jambe
    quand cependant tant il me tarde
    de voir ce qu'alter ego darde

    Rose sur cendres ?
    Le Grand Ménage !
    Ses yeux Fleur fleurent
    Papillonne âge

    Vaille et va ta petit' famille sans ambage

    Quoique survienne
    lointain et tard
    le seul vrai jour

    Fin de semaine
    a fait le tour
    de son amarre..

    de tiniak à ~zoz.. 
    © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK