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Mue de la ruse - Page 14

  • cocci'grue

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    pour "Adalia" de POULILI.

    bien loin de Paris
    et ses appétits
    j’ai pris le pouls, Lili
    de ton obscure fantaisie


    pour un coup dans l’aile
    chez la coccinelle
    qui faisait la grue
    sur le pavé nu
    j’ai bu ma mitraille
    et livré bataille
    avec les bourrus

    pour une parade
    comme par bravade
    cette dame-oiseau
    dansait le tango
    donnant le vertige
    le donnant, vous dis-je
    à tous les puceaux

    pour une anicroche
    au cœur du balloche
    elle a déserté
    le triste pavé
    finie la mitraille
    et vaille que vaille
    m’en suis retourné

    bien loin de Paris
    et ses arguties
    j’ai pris le pouls, Lili
    de ta vivifiante ironie

     

    norbertiniak © 2004-2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    texte inspiré d'une oeuvre de E. DUMONT
    à découvrir sur "Colors of Poulili"

  • Verte Corinne

    Verte Corinne avait la main verte
    et pas que pour le jardin, pensez donc!
    comme un mannequin de Helen von Umwerth 
    ignorait tout du pantalon ;
    le teint rubicond de ses hautes pommettes
    s'avivait quand elle entendait son nom
    ou que nous prenions d'assaut sa charrette
    dès qu'elle avait passé le pont.

    Sur la colline elle s'était offerte
    aux plus enhardis d'entre nous, les garçons
    qui ne manquions pas de nous en vanter, certes
    entre nous, pas à la maison!
    Volontiers se laissant compter fleurette
    aussi bien par tout ce qui portait jupon
    la mariée comme la catherinette
    s'offraient ainsi consolation.

    Verte Corinne à la colline verte
    dispensait les bienfaits de son giron
    la cuisse lourde et le bassin alerte
    aux oubliés de Cupidon ;
    à l'abri des paroies de sa charrette
    sous le couvert de quelque frondaison
    cédaient les corsets comme les braguettes
    les lacets comme les boutons.

    Puis vint le jour où Corinne La Verte
    épousa un faiseur de pantalons
    lequel ne mesura pas tant quelle perte
    il causait là, et quelles déceptions !
    1750471919.jpgAu pied de la colline, on leur fit fête
    quoi qu'il nous en coutât, le rigodon
    s'employa à faire tourner les têtes
    lever chevilles, capels et jupons.

    Adieu Corinne! Adieu colline verte!
    secrets ombrages, complices buissons,
    gardez-vous que jamais l'amour ne déserte
    la douceur de votre verte oraison.

    norbertiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • tout l'air du monde

    1531546589.jpg
    c'est que vous faites rare, mon cher!
    encore à traîner quelque part, le nez dans les étoiles,
    je présume...

     

    le nez dans les étoiles, oui.
    et les pieds nus sur le sol.
    l'arc parfait. la sensualité du monde, de partout. entier.
    ça fait flotter les cheveux plus légèrement.
    ça fait pleurer les yeux, en dedans.
    ça fait pousser des cris qui passent par les orteils et claquent des doigts, battent des mains, applaudissent au spectacle du tout et rien, tout un.
    ça fait courir des souvenirs après la lune dans le ciel frais du matin.
    ça veut pas s'arrêter.
    on est déjà tombé des nues que ça n'a pas cessé.
    et pour peu qu'on accepte
    de ne plus se lever
    jamais
    alors
    atome at home
    l'être irisé
    peut éclater
    et se joindre au concert
    de l'Horloger

    tiniak de retour de l'univers, avec escale chez Larcenette.

    © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Quarte sans nuit

    Parce qu'il est des heures sombres où certain souffle d'âme a besoin qu'on l'accompagne jusqu'au jour qui est au bout de la dernière nuit.

    A Milady,

    quarte sans nuit

    rien n'est sombre, pas même l'ombre
    qui s'étend quand la vie fuit
    sa lumière est plus austère
    mais dans la pénombre luit
    l'image si davantage
    nécessaire à l'infini
    tourment qui nous prend à l'âge
    d'y voir clair en pleine nuit.

    c'est à l'oeil que vient le deuil
    de l'être qui est parti
    de ce côté-là du seuil
    en nous laissant tous ici
    la mort, peut-être un écueil
    entre mer et ciels de gris
    mais des sirènes l'accueillent
    perçant de leur chant la nuit.

    lumière, dis-moi lumière
    que vois-tu à travers l'huis
    ouvert sur tous les enfers
    brûlant tous nos appétits ?
    le vois-tu cet être cher ?
    le vois-tu, lumière, dis ?
    me laisseras-tu, lumière
    marcher sans peur à la nuit ?

    ombre, tu n'es pas du nombre
    et ta chimère obscurcit
    le cortège à mine sombre
    dont chaque pas te poursuit
    tu n'es qu'Une, comme Lune
    ton masque déjà blanchit
    quand pareil(le) au Soleil
    je viens déchirer la nuit :

    tout n'est pas dit.


    A Milady, norbertiniak © 2008 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    (revisité en 2020...)

  • pas un pli

    982727816.jpgQuand Lilou garde ses chaussettes
    ça fait pas un pli
    elle ferait perdre la tête
    au plus défraîchi
    Lilou et ses formes replettes
    donnerait envie
    à d'antédliuviens squelettes
    de reprendre vie

    Quand Lilou garde ses chaussettes
    en allant au lit
    elle garde aussi ses lunettes
    par espièglerie
    Lilou aime tant faire fête
    à son doux chéri
    (il a renvoyé ses minettes
    au fond d'un taxi)

    Quand Lilou garde ses chaussettes
    sur pavupapri
    on fredonne la chansonnette
    de jour et de nuit
    Lilou la reprend à tue-tête
    et quand l'aube luit
    Lilou rompue pique ronflette
    ça fait pas un pli 

    Lilou vit sa vie

    norbertiniak © 2008 DUKOOU ZUMIN &ditions TwalesK

    inspiré par une photo extraite du blog libertin de Lilou