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trésorier

Allez, une dernière !

Domaines du possible aux songes improbables
  je suis le fantassin de vos larges cohortes
Ordonnez « larme, au pied » que mon chien vous rapporte
  son dû
- et que s'en soit fini de pleurer cette glue

« ... mais c'est beau ce qui sourd de tes failles !
« Reviens m'en fusiller la poitrine, mitraille !
« Massacre-moi que je succombe
« et soyons assurés d'entrer nus dans la tombe »

Ah non ! Pas de ce rêve éprouvé maintes fois
  d'une passion traînée sur son chemin de croix
Je vous dis que je veux du possible
  toutes les ouvertures offertes pour cible

Le pavé s'en souvient : Mathilde eut son Guillaume
- je préfère mon chien, sa queue et ses abois
  ne me réclame en rien de cette façon d'homme

Cependant :
ce roman pré-courtois, inconnu de mes yeux
me plaît d'autant qu'il est tiré par les cheveux
et traverse à présent, depuis son millénaire
combien de parités, combien d'imaginaires !

« ... et ce drame
 aura pourvu Albion d'une maîtresse femme »

Ah non ! Pas cette Histoire...
Oh, Civilisations !
  Passées, vos gloires
  laissent à vos frontons
  quelques pourboires
  et ce n'est que l'Art, donc !
(pour le plaisir des yeux
 présents, passés, futurs : l'instant vertigineux)

L'image viole (ou tue !) l'espace, le concentre
S'il se peut que j'y entre
  où poser mon barda ?
Ce qu'elle me présente
  engage le combat
  entre le Vrai, le Ça, cette poudre apparente
  et l'or qui me perdra, pour peu que j'en arpente le là

« Ô mon visage aimé ! Ô mon tendre miroir,
« comme j'ai du chagrin de te voir disparaître
« Vois, je t'ai attendu longtemps à ma fenêtre
« priant à l'horizon ta silhouette noire »

Mirages caverneux ! Fantômes de lucioles !
  Fumerolles !!
Plutôt crever des yeux qu'admirer vos gorgones
Oui, crever d'un œil fou de spectacles intimes
pour leur théâtre seul et sa mise en abyme
  des soleils
crucifiant de mon rang les ombres qui s'étonnent
  de se trouver au sol, pareilles

À moi, légions, cohortes !
Ce monde est à deux doigts de me foutre à la porte
  en V !
  se croyant victorieux sitôt que je me vais ruer

Sur ma route
- que n'encombre pas tant le doute,
je ne croise les miens que pour écrire encore :
la vie est un chemin dont je suis le trésor

Ah, mais que fait mon corps ?
  Il est temps
  Il est temps
  d'aller tomber au champ
sans pourboire et sans arrhes
C'est bon ! vider la caisse
et s'en remettre au Génie Pataquès

FIN

Au Poilu qu'il fut peut-être
tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
  

 RABIOT !!
 

Il s'en était fallu de pas grand chose.
Tu sais pas. C'est après, comme rater une marche et plus savoir quel jour on est, ce que tu faisais, que tu y allais à l'aveugle, et s'entendre la poitrine qui meugle.

Avant, c'était comme d'habitude : le froid, les pieds dedans, le nez pris, les pensées qui se cherchent un trou de souris. Et puis, la danse horrible de la terre qui s'en prend une sévère, de tansée ! Que sa peau en éclate et crache tous ses composites, déjà bien amochés, - tu penses ! Et toi, t'en fais partie, saisi, attends que ça passe, ramassé sur ton ventre ; que si dedans se pouvait qu'elle y rentre, t'aurais déjà la tête dans le cul.

Quand ça, c'est fini, tu te recomptes ; et si y a tout, tu dis "présent", avec la peur qui mange encore, la joie, la rage, la honte. Alors, de deux choses l'une  : t'es pétrifié ou te prends l'envie de courir, que tu pourrais faire trois fois le tour du monde.

C'est ce moment que choisit le coup de sifflet. Tu sais pas. T'as obéi. Tu t'es rangé. T'as mis baïonnette au canon et tu t'élances, comme un con, avec les autres viandes, furoncles, furies ; la chiasse au cul pour la curie.
Et là, paf ! c'est ton tour.
Le nez dedans, les pieds pris de folie, le coffrage en laiton, et puis, au bout des bras, des papillons : tes mains qui demandent pardon, s'insurgent, tirent des bords, rembobinent, te tâtent sans comprendre ce qu'elles touchent, couvrent ta bouche où même un cri préfère encore ne pas se risquer au-dehors.

Alors, tu réalises.
C'est pas à toi toute cette chair. T'as juste fait un saut en l'air - du coup, tu sais qu'il est vide, le ciel ! Alors ça vient, crier, tu oses.
Il s'en sera fallu de pas grand chose.

 

Au poilu qu'il fut peut-être, lui aussi.
tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 
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Commentaires

  • Bel Homme Mage.. ;-)

  • Merci.
    Attends de voir le supplément : RABIOT !!

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