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couleurs

  • couleurs passagères

    Aux courbes de la Seine
    pareillement vert veine
    partageant les nervures d'un gris Paris
    me roucoule une peine
    villégiature ancienne
    où s'écoule et déroule ses plis
    le déclin d'un jour plein d'ennui

    Quoique fume la peau
    brune des marrons chauds
    je crains de me risquer dehors
    - il y sévit un froid de mort
    à la pâleur diamantifère;
    rien de ce décor n'est fait pour me plaire

    L'obscurité peste, aphone
    tandis que la moquent des taxis jaunes
    en toute impunité
    (ils ne font que passer)

    Pomme rouge et mitaines
    une sorcière a mis
    l'habit noir d'une haine
    incestueuse et meurtrie
    elle a quitté la plaine
    pour les bois interdits
    où logent de vilaines envies
    - c'est, du moins, ce que le vent dit

    À ton signal orange
    mon rêve, je me range
    et change mon regard intérieur
    pour le plus enfantin des plus simples bonheurs
    J'offrirai ce bouquet de plaisance
    à la première fleur qui m'inspire une danse

    Un bleu de méthylène épouse le velours
    à la frange d'un jour qui retrousse ses manches
    auprès du fleuve Amour, il baigne jusqu'aux hanches;
    il y fera sa cour aux ombres qui promènent

    Violette virulence, un pays saltésien
    tire sa révérence aux pieds du vieux mont chauve
    mais c'est de l'insolence, au fond, que tout ce mauve
    éclatant de jouvence et de rires badins

    Ah, si je m'attendais, tiens !
    à ce que me présente le matin.

    lavande.jpg

    pour un Défi du samedi [#94]
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • dégoût et des coups, l'heure

    !peek-a-boo!Le rouge est mis, ma folie, je t'embrasse
    que s'ouvre à mon esprit ta rage blanche
    ce drapeau mis en berne, c'est dimanche
    il court sur la luzerne une menace

    un sang nouveau m'appelle au pied du jour
    j'en sais le rituel, assurément
    tandis que je promène à travers champs
    foulant le cyclamène, aveugle et sourd

    au bas de ce chemin, la ville dort
    et prie que mon dessein s'en fût ailleurs
    allé porter à d'autres la douleur
    mais la ville se vautre sur son sort

    il s'est toujours trouvé parmi ses courbes
    hors des flux orangés des rues passantes
    un retrait ombragé, niche odorante
    où mes bottes crottées râclent la tourbe

    Le jaune est mis, ma folie, je te vois
    de mon obscurité aveugle au monde
    je te vois et je sais que tu es blonde
    tes pas précipités trottent vers moi

    un orage anthracite nous protège
    il faut bien faire et vite, malgré tout
    bien replier ce cri au fond du cou
    lécher ce fard que la pluie désagrège

    j'ai porté tes genoux à mon oreille
    et dansé dans la boue s'amoncelant
    au bout de tes ailes bleues bataillant
    souffrance et peur en camaïeu vermeil

    puis j'ai tracé le sillon abyssal
    jusqu'au menton depuis la tendre chair
    logé mes mains sous les globes moins fiers
    un dernier souffle et tu n'auras plus mal

    Le vert est mis, ma folie, nous rentrons
    sous le tonnerre et la pluie qui délave
    plus tard, j'essuierai ce filet de bave
    pour l'heure allons cuisiner ces rognons

    j'ai trouvé ça par terre, m'sieu l'agent

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

    léou la wassingue ?
    texte à paraître sur les site des Impromptus Littéraires
    -tiki#31-