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>imPrOmpTus - Page 22

  • Ursule, las...

    À la queue-leu-leu, les trains-trains
    pour le transport des lieux-communs
    vers leurs stations inamovibles
    pourquoi donc y suis-je sensible ?
    puisque je ne m’y sens pas bien
    allant et venant mon chemin
    jamais autrement qu’à l’encontre
    ou pour n’y voir briller qu’un cent de molles montres
     
    Ah, le chouchou de sa nana… !
    (où minuscule s’imposa)
    La main déjà moins conquérante
    retombe sur l’épaule en pente
    quand son front d’Icelle fourbit
    un reproche dans les sourcils
    avant de soupirer un peu
    en le laissant lui patouiller quelques cheveux
     
    Antinomiques mitoyens
    au demeurant tous citoyens
    superbement indifférents
    mais feignant leur détachement
    voisins, voisines, se la toisent
    ou se dégorgent la bourgeoise
    en postures bien policées
    claquant plus fort le sol d’un talon aiguisé
     
    Au théâtre des afflictions
    - versets dus aux contributions
    comme noisette d’écureuil,
    tremble en paume le portefeuille
    quand il faut solder les agapes
    arrosé le rang de Satrapes
    qui promettaient tant – et de belles !
    avant de s’en retourner pronto vers Cybèle
     
    Ah, jeunesse ! toi qui me tues
    par tes festins inattendus
    (je dis bien celle-là qui passe
     avec ses rires dégueulasses)
    je n’ai qu’un souhait à formuler :
    que tu n’aies jamais le regret
    d’avoir descendu l’alambic
    fumant ton mobile fumoir électronique
     
    Bon, pour ce soir, cela suffit…
    Je m’en retourne en PoLésie
    peut-être y trouverai-je encore
    l’heur de grimper un météore
    puisque je répugne au carnage
    s’il n’est plus à mon avantage
    (où je reste seul et m’égare
     dans les allées et les venues des trains en gare...)
     
    J’aime autant que mon quotidien
    soit fait d’abois parmi les chiens
     
    Je préfère à la servitude
    de fraternelles rectitudes
     
    Je profite et je goûte mieux
    les discours muets dans les yeux
     
    Je savoure que le temps fuie
    devant l’éternel Aujourd’hui
     
    Et quand d’autres se font la course
    mais quel plaisir que de revêtir ma peau d’ours !

    Laurence Le Masle, bourgeoise, bourgeoisie

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#226
    Illustration : "Promenade bourgeoise", Charles PHILIPON.
  • Sur prise

    Quand, énorme, vient la surprise
    - qu'on se le dise et c'est tout vu !
    un vent me prend par le joufflu
     
    Il me massacre l'intérieur
    pour y attiser des ardeurs
    que je ne savais pas nourrir
    sur le brasier de mes désirs
     
    Tout oublié, mon nom, mon âge
    m'emplis, me gonfle d'un orage
    et fourbis un lent grondement
    où s'accroît mon étonnement
    de n'en pas maîtriser la cause
     
    Maintenant, voici que j'explose
    masquant mon trouble d'un éclat
    de rire fou d'être encor là
    la joue rougie d'inexpertise :
    une fille m'a fait la bise !!
     
     

    dépucelage du bec, dépucelé de la bouche

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Défi du Samedi (à venir)
  • galoche

    Je vais donner du pied dans ta mémoire sale
    que d'ici au cosmos
    un ballet de poussières
    aille le disputer à ces autres - solaires !
    à quoi se sont brûlées des ailes idéales
    et sans âge
     
    Je vais la secouer, ta pelure avachie
    d'un coup de balai brosse
    dans ton regard éteint
    pile entre les deux yeux du bonheur mal appris
    dont s'étouffent les feux près du tendre regain
    des ménages
     
    La chanson oubliée, je vais te la redire
    et la baleine à bosse
    en reprendra le ton
    La moindre particule au vibrant électron
    sera le vestibule où poser un sourire
    neuf et sage
     
    Lors, tu composeras
    de nouveau les couplets
    qui feront chavirer des lents soirs
     
    la vilaine armada
    aux voiles déchirées
    de naviguer sur l'amer espoir
     
    À cette orchestration
    fuiront tous les moutons
    quittant les recoins du vague à l'âme
     
    Et, selon le tempo
    de notre oratorio
    nous saurons sous de longs oriflammes
    nous emballer
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#225
     
  • Ce que silence put

    Taire, nourrisse hier
    à l'histoire moins douce que le souvenir
    mieux vaut peut-être, alors, savoir ne rien en dire
    et laisser le passé mouronner dans son suaire
     
    Un silence apaisé ne masquera pourtant
    ni l'écho de son chant
    ni l'odeur
    où se mêlent effluves de sueur
    et les parfums ancrés depuis le premier âge
    avec ceux amassés de carnage en carnage
     
    (la paume de la main qu'il a fait bon baiser
     le cheveu qu'un marin avait gainé de sel
     la chaleur du tétin qu'a libéré l'aisselle
     et le prochain festin qu'inspira le dernier)
     
    Bientôt - et sans discours ! je vais me perdre encore
    en allant explorer mon dédale à rebours
    sans même avoir levé un gramme de mon corps
    vers le ciel impotent et ses flasques pourtours
     
    Proustienne madeleine à l'heur ébroïcien
    quel était le jardin qu'il nous fallait quitter
    quand tu livrais bataille avec ton seul bouquet
    contre le bégonias qu'enviait le voisin ?
     
    Non, Rose... ton bouton ne me grisait pas tant
    que celui dégrafé par mes doigts ingénus
    qui libérait soudain le fébrile tourment
    que devoir accepter l'implicite refus
     
    Voilà, je suis perdu; trop de senteurs m'assaillent
    et, ne formant bientôt plus qu'une même essence
    Prégnance ! Prégnance !
    Remontée des entrailles !
    Il m'en sort de partout de ce jus d'évidences
     
    J'en imbiberais bien le creux de ce mouchoir
    mais, si j'y fais un nœud sur quelque vague espoir
    tout va me revenir
    en pire empire !
    charriant tous ses relents dans le moindre soupir
     
    (une coulée de fonte embaumait l'orient sale
     et gerbait sous les nues un feu rose et violet
     plus tard, la marée monta, septentrionale
     en broyant son varech au tamis des rochers)
     
    Taire ?
    La belle affaire !
    Il pue trop, ce silence...
    plein qu'il est des odeurs de la réminiscence
     
     

    Laurence Le Masle

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#224 
  • pierre austère

    PREMIER QUART
     
    Je ne pousserai plus, au soir, la chansonnette
    où persiste pourtant une chère langueur
    Je préfère être assis sur ce croissant, rêveur
    à pêcher des nuées le silence têtu
     
    À mon dernier portail, tirée la chevillette
    j'ai piqué l'Au-Revoir à mes semblables sueurs
    sur un papier mâché où ont séché des fleurs
    car ce qui m'habitait ne me reconnaît plus
     
    Puisque l'absence d'air ici est un régal
    et chaque lunaison, une occasion en or
    de changer au Zodiaque un trajet de Centaure
    qu'irais-je m'empêtrer les pieds dans le tapi ?
     
    J'ai quatre fois vingt ans sur mon disque d'opale
    chaque mois n'est qu'un jour, chaque jour un trésor
    Quand tu lèves le nez, tu n'y vois que ta mort
    moi qui le suis déjà, en ai fait mon logis
     
     
    DEUXIÈME QUART
     
    Lune
    sans L'Une
    affranchis mes sades infortunes
     
    Taire
    cent terres
    conforte mes amours opportunes
     
    Et je crèche là-haut
    avec un sang nouveau
    à pêcher tous les mots qui me viennent
     
    Jamais plus je ne crains
    le jour ni le matin
    ni ma main au regret de la tienne
     
     
    TROISIÈME QUART
     
    Ellipse ! Ellipse ! Ellipse...
    épargne-moi bientôt une prochaine éclipse
     
     
    DERNIER QUART
     
    Jeux sombres
     
     

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    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#224
    (exclu' tiki#223, par ici)
    crédit photo : Gaëna da Sylva
     
     

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