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casimir

  • Ursule, las...

    À la queue-leu-leu, les trains-trains
    pour le transport des lieux-communs
    vers leurs stations inamovibles
    pourquoi donc y suis-je sensible ?
    puisque je ne m’y sens pas bien
    allant et venant mon chemin
    jamais autrement qu’à l’encontre
    ou pour n’y voir briller qu’un cent de molles montres
     
    Ah, le chouchou de sa nana… !
    (où minuscule s’imposa)
    La main déjà moins conquérante
    retombe sur l’épaule en pente
    quand son front d’Icelle fourbit
    un reproche dans les sourcils
    avant de soupirer un peu
    en le laissant lui patouiller quelques cheveux
     
    Antinomiques mitoyens
    au demeurant tous citoyens
    superbement indifférents
    mais feignant leur détachement
    voisins, voisines, se la toisent
    ou se dégorgent la bourgeoise
    en postures bien policées
    claquant plus fort le sol d’un talon aiguisé
     
    Au théâtre des afflictions
    - versets dus aux contributions
    comme noisette d’écureuil,
    tremble en paume le portefeuille
    quand il faut solder les agapes
    arrosé le rang de Satrapes
    qui promettaient tant – et de belles !
    avant de s’en retourner pronto vers Cybèle
     
    Ah, jeunesse ! toi qui me tues
    par tes festins inattendus
    (je dis bien celle-là qui passe
     avec ses rires dégueulasses)
    je n’ai qu’un souhait à formuler :
    que tu n’aies jamais le regret
    d’avoir descendu l’alambic
    fumant ton mobile fumoir électronique
     
    Bon, pour ce soir, cela suffit…
    Je m’en retourne en PoLésie
    peut-être y trouverai-je encore
    l’heur de grimper un météore
    puisque je répugne au carnage
    s’il n’est plus à mon avantage
    (où je reste seul et m’égare
     dans les allées et les venues des trains en gare...)
     
    J’aime autant que mon quotidien
    soit fait d’abois parmi les chiens
     
    Je préfère à la servitude
    de fraternelles rectitudes
     
    Je profite et je goûte mieux
    les discours muets dans les yeux
     
    Je savoure que le temps fuie
    devant l’éternel Aujourd’hui
     
    Et quand d’autres se font la course
    mais quel plaisir que de revêtir ma peau d’ours !

    Laurence Le Masle, bourgeoise, bourgeoisie

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#226
    Illustration : "Promenade bourgeoise", Charles PHILIPON.