SuUuiii, je l'ai pondu mon impromptu de la semaine...
(tiki#57)
mais 'faudra aller le chercher, hin hin !
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SuUuiii, je l'ai pondu mon impromptu de la semaine...
(tiki#57)
mais 'faudra aller le chercher, hin hin !
(un pavé dans la mare)
Ne plus voir le monde, le lire
A nouveau, le cortège indigne
des maisons à deux pieds, sans murs
et qui vont sur la tête et privées de futur
en cherchant dans le ciel un signe
par les sentes damées d'argile analphabète
et tous les champs du viol des mères
fronde sur l'atmosphère
leur chant qui récolte le sang de la terre
où l'homme né noir blanchira jusqu'à l'os
sa carne dans la main tendue pour le négoce
Ne plus voir le monde, le peindre
A nouveau, le chaos naturel
dans une flaque d'huile, une onde qui s'affole
des reflets qui s'emmêlent
artistes auréoles
benoites
où le réel miroite
avec pour seuls témoins tous les yeux silencieux
les miens, les tiens et ceux qui sont encore
à naître de l'esprit de celui qui s'en dore
la pilule
loin des gesticulations ridicules
Ne plus voir le monde, l'écrire
A nouveau, du plus bel aujourd'hui
avec la chair du vent pour m'en souffler des mots
au cœur... à même la peau...
et donner à l'oubli un semblant de palpable
que tous les pas perdus résonnent, véritables
par les longs corridors
prenne corps
nécessaire
la vie
Ne plus voir le monde, quoi
C'est dit
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustation photographique : Joe KRAPOV.
Des yeux ce qu'il me faut - sais-tu ?
c'est la bouche qui tremble dessous
et semble ne connaître plus
les mots qui lui ressemblent...
Des yeux, ce qui me va - tu sais,
c'est ce petit regard en biais
de ses volets mi-clos s'élance
nouvelle, une appétence...
Des yeux, ce qu'il me reste - enfin !
c'est l'espace réduit soudain
à ce dernier mot dit
que déjà l'on oublie
et fait place au festin qui nous lie
Chaque fois que je t'ai quittée
ce sont tes yeux qui m'ont manqué
ton cul, d'accord
tes mains aussi
ton rire encore
ta voix, pardi !
mais tes yeux - tes yeux, mon amie
sans eux comme je perds la vie
tes yeux taiseux ou volubiles
tes yeux amoureux ou tranquilles
tes yeux d'avant, tes yeux d'apprêt
(oui, ces lunettes sur ton nez)
tes yeux brûlés à nos fatigues
tes yeux griffés d'un sang de figue
tes yeux attachés à mon pas
tes yeux qui ne m'oublieront pas
tes yeux de tous les yeux les phares
je les veux pour dernier regard.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(suffrage par ciel)
à Jérôme FANSTEN et Sofia COPPOLA
Et puis, rentrés chez eux, ils avaient tout béni
les arbres, le repas, la chambre des petits
avec dans leurs mains jointes
une blancheur de plinthe
qui fait ce beau sourire en coin au bas du mur
On était vendredi, samedi ou dimanche
enfin, un de ces jours qui comptent sous le ciel
un jour en robe blanche
- ou pivoine... ou pervenche,
brillant comme du miel jusqu'au bout des chaussures
Et comme il faisait bon, ils sont restés un peu
à parler des voisins, à rallumer le feu
avec le menton lourd
des largesses du jour
qu'ils savaient méritées après force rigueurs
Le grand Lui, le grand On et tout son tralala
emplissait la raison d'être de ce goût-là
qui vous rend bien meilleur
que les autres ailleurs
puisqu'Il les assurait de son divin Amour
Et rien ne sera dit d'autre que Sa Parole
et les enfants iront dès demain à l'école
avec tous leurs semblables
et pénibles cartables
emplis jusqu'à ras bord du Devoir Accompli
C'était le moins, le mieux et le bien entendu
que de baisser les yeux et de n'en parler plus
il n'était que de vivre
le Jugement du Livre
aurait le Dernier Mot et tout serait guéri
Oh, la Miséricorde ! Oh, Vierges par milliers !
Oh, Tout ! le Sacrifice et le sang du Bélier
pour le service d'ordre
pour les pommes à mordre
pour le juste retour des Justes d'Entre Nous
Ah, ça valait peine
de garder le secret de toute la semaine
et d'aller dans la Paix de sa nature humaine
participer de l'Œuvre
Totale... Finale... et si impénétrable
que c'en est confortable pour l'humilité
Ah, plaisir d'élection que toute Sa Beauté !
Demain dans le journal tout sera bel et bon
fatal et pardonné
la page tournée
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Je vois... un jardin... il est sale
Des arbres mangent... une lune pâle
bavent du lierre sur les buissons
Ce jardin est un abandon... épais... profond,
il s'y empêtre des saisons
un confus amalgame
d'odeurs... de couleurs... flamme,
terreuses... piteuses...
et réchappées de quelque drame
Ici, le règne du végétal
l'emporte sur l'autre... animal
avec... une arrogance... totale
J'avance... du moins, je le pense... je l'espère
Prudence... plat, mon pied sur la terre
qui grogne... maudit ma présence... et me pousse
J'avance... dans l'indifférence... de la mousse
Je vois... comme une lisière... c'est un mur
Parfois... c'est une montagne... envahie de verdure
J'ai froid... je voudrais quitter... ce vilain cauchemar
Et quoi !... là... là, comme j'avais... ravalé tout espoir
Une porte
Une porte... l'ouvrir ?
Une porte ! ...Qu'en dire ?
que je pourrais... en quelque sorte
me délivrer de ce délire
pour trouver quoi ? ...derrière la porte :
bien mieux ? ...bien pire ?
Je l'ouvre... les yeux fermés
J'en passe le seuil... troublé
Je tire la porte derrière moi
J'ouvre les yeux
Je vois...
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un défi du samedi qui sonore...
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK