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  • memorandum

    Souvent stances
    des remembrances
    nous disent l’avent de l’apprêt ;
    on y a vu des renaissances, allez

    L’on… y a vu des renaissances
    aller leur train cérémonial
    courir au-devant des regrets
    sentimentales

    sentimentales élégances
    enluminures des passés
    dont on goûte la confiture
    le doigt levé

    Devant le tombeau des « soudain »
    le mausolée des « Ainsi Donc »
    pointe massif et valentin
    son triste front

    Ainsi front, front, front
    foyer des prises de tête
    du fond des cartons
    déballant les amulettes
    et des illusions
    perdues pour la chansonnette
    Ainsi donc, donc, donc
    redorâtes vos blasons

    Oui, bon… mais qu’on y entende
    rejaillir à la demande
    pluie féconde sur la lande
    révoquant des parfums de tourbe
    du souvenir fléchie la courbe
    et la mémoire
    s’invente des jeux de miroirs

    Eh ! l’aujourd’hui aux habits clairs…
    Enfile un gilet de patchwork
    et parade, Capitaine Kirk !
    de l’une à cette autre atmosphère
    va-t-en masser de Mélusine
    les pieds gluants de vaseline

    C’est le bordel dans le chaos
    Vénus et Mars ? au marigot !
    Rêve parties, quittez les cloîtres !

    Et puis la lune comme un goitre
    adressant un dernier halo
    au caniveau
    s’emplâtre
    d’un mur couvert de chaux l’albâtre

    Oh, souvenstances rappellatoires
    de nos dédales sémantiques
    taillez-nous bien ces « quelque part »
    à nos buissons dithyrambiques
    que tous les plaints et les déliés
    - biens hérités de nos fadaises,
    y soient payés de nos « fort aise »
    quand nous iront nous cache-cacher
    au bois joli des parenthèses cultivées

    Paradis minéralogique
    des arbres généalogiques
    où les histoires de familles
    seront reçues, même en guenilles

    en revanche, c’est tout l’enfer
    de nos malheureux Alzheimer

    Au gouffre ! les trous de mémoire
    et autres cas rédhibitoires
    des griffonnages illisibles
    bloc_notes.jpgdes inconscients inaccessibles

    Au brasero ! les futuristes
    les incontinents optimistes
    et des poètes de l’espoir
    tous les pauvres nœuds au mouchoir

    Sortis tous les Vade Mecum
    faites place au long défilé
    nom de nom d'un petit bonhomme
    priorité des jubilés !

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Quitte, Anse

    EdvardMunch_1893.jpg

    Et puis, dans un virage
    cabré comme un présage nocturne
    vint l’or, Anse
    béant sa nonchalance au bras d’un ciel mort-né
    recueillant des soleils fatigués
    toutes les huiles lumineuses
    attrayantes ! rieuses !
    et partageant les eaux de la Baie des Gueuses

    Il y eut comme un printemps à l’or
    L’air charriant des rémanences fécondes
    vibrillonnait l’onde
    - la mer ouverte sous la nuit capitale
    avec tous ses boutons d’or pâle,
    des sourires vagues s’élargirent
    sur le rivage où rebondir

    Je descendis vers ce jeune et joyeux chaos
    rajustant un peu mon manteau
    - à l’épaule ample comme une aube
    et le col monté jusqu’au nez,
    Je croyais qu’il pleuvrait
    Il fallut donc qu’il pleuve, ah
    (mais rien de cette pluie dont les arbres s’abreuvent)
    ça ! il pleuvait, de la mer vers le ciel
    de l’or de l’Anse l’hydromel

    Main tendue paume à terre
    je happais, je captais et saisis des lumières
    qui sitôt m’échappaient et lâchaient dans le noir
    une manière de rire bonsoir
    laissant à l’autre dans le couloir une pensée
    « Ça ! je l’aurais bien cherché ! »

    « Te souviens-tu, semblait me dire
    cette pluie à n’en plus finir,
    Te souviens-tu de la jeunesse que tu m’as faite ?
    Oh, c’est pas tant de tes caresses
    - mais si, aussi, allez va !
    Rappelle-toi, du temps que j’étais à la fête
    l’ivresse que c’était
    ces mots que tu me destinais ».

    Mince alors !
    Qu’ai-je dit ?
    Un trésor… ?

    Puis le vent du dehors fraîchit
    annonçant la fin de la nuit
    l’or avait regagné les ciels
    qui pointillaient à qui mieux-miel
    (Ah, l’aurore !)

    Je poursuivis ma cheminée
    à contre-sens
    plaidant une nouvelle danse
    à rattraper

    L’orient dans mon dos s’agitait
    ayant tout bu de ton or, Anse
    sans même t’en donner quittance
    je m’en allai

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • 6métriques

    question_mark.jpg

     

    I

    Tous ces architectes - pour un seul Gaudi ?
    affectent d'infecte symétrie
    les galeries sélect d'insectes asservis
    qui n'ayant queue ni tête et rien à espérer
    de doctes têtes au carré
    doivent tout au contraire
    taire et se contenter
    de leurs habitats similaires
    à en pleurer

    Ah, ce culte manichéen, Minerve !
    - binarité des gens de bien, m’énerve !!


    II

    Je suis hors de moi
    toujours, mais à l'envers
    - c'est l'endroit qui veut ça
    le premier de nous deux qui décroche
    perd ses verres


    III

    L'enfer du miroir, pour sûr
    ce n'est pas de s'y voir
    c'est de ne s'y voir pas
    ainsi qu'on se figure
    l'être ou l'avoir été

    Stupeur médusée
    le corps étranger de mon reflet


    IV

    Où laitue bêle
    " L'es-tu, belle ? "
    Carotte lui répond :
    " ...pas en fin de cuisson "

    A trop cultiver ta beauté
    il pourrait bien t'en cuire
    Carotte pour finir
    t'en donne la leçon

    Je te préfère crue, tfasson

    (salade grivoise)

     

    V

    mais il est des reflets dans l'eau
    qui me transportent larme
    et sourire à nouveau
    plutôt et plus sûrement vrai
    que ne le peut le charme
    de l'apprenti sorcier
    depuis sa tour d'ivoire
    venu me présenter
    quelque mage miroir de l'âme
    sans sourciller


    VI

    Toi
    Moi
    La lumière

    et puis l'armoire

    où le miroir s'en tint à ce puissant mystère
    que je me vois en toi plus clair
    et qu'en moi tu puisses te voir,
    ma chair

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    ocean-mirror-by-littlemewhatever.png

    pour un défi du samedi

     

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    sandi

    rtém

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  • l'été des écharpes

    Papillons-15.gifWere we there? / was it real? / is it truly how I feel? *

    tu peux y aller, va
    déchire-moi
    arrache-moi des cordes le métal hurlant
    explose-moi
    vide-moi les yeux de ces chats-huants
    qui brûlent
    les replis déroutants
    les recoins désolés de n'être pas assez déserts
    où s'échardent
    l'hier au menu du jour et celui d'avant
    et s'attarde
    l'écho maigre du vent sous la porte

    allez vas-y, que ça sorte
    creuse, creuse
    tu sais où et comment trouver ta bienheureuse
    ta plantureuse et savoureuse douloureuse... mais oui
    tu sais, ta mélodie
    alors, vas-y, va
    fouille-moi
    tu sais, là où ça gargouille au petit matin
    grignotants, intestins,
    le coq, la grenouille et le chien de concert
    qui s'écartent devant la mer
    et replient
    Papillons-27.gifpéti péti
    du jour avec la nuit le seul tapis

    voilà, c'est ça, profond
    attaque
    les murs salés de la baraque à frire
    sous l'arbre à pain, pleine face
    gris sourire
    vas-y, allez,
    chamboule-moi la conserve
    pille-moi la réserve
    et répands ton butin partout bien dans verve an mwen
    et puis roucoule que je m'écroule
    quand le dernier vers éculé aura coulé à terre

    vas-y, allez allez
    chante
    plante
    tu sais, ta mélopée atlante
    que j'aie la mémoire indécente
    l'oubli serein, le ventre vain
    et que j'écharpe ton écharpe à mon écharpe
    dans le marin

    when was that summer of a dozen words? *

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKPapillons-15.gif

    *lyrics from Paul McCartney's You Tell Me
    Memory Almost Full, © 2008 Universal Music

    (à découvrir ci-contre
    dans la sélection audio Gris Sourire)

    Papillons-49.gif

  • morna i siesta

    D'un geste tout s'arrête, un geste et tout reprend
    amour et châtiment, un orage qui peste
    nuées de fleurs au vent
    et tes mains sinuant plus chaudes sous la veste
    cependant qu'un funeste et lent revirement
    au ciel qui déforeste
    méticuleusement
    de l'horizon boisé la ligne mollissant
    passe
    et du printemps délace
    le gilet boutonnant

    Mon cœur, c'est le moment de n'être pas en reste
    Va, prendre ton content de durables langueurs
    à cet apitoiement qui s'empare de l'heure
    où la journée proteste
    mais prise dans l'humeur vespérale du monde
    sombre
    sombre

    Ah la la ! quelle oblongue et sinistre lueur
    dégage ton regard lancé dans ce lointain
    qui n'est pas plus certain que tous tes "quelque part"
    sans plus de profondeur que tes vains "à demain"
    - ils me disent d'attendre… alors je m’exécute
    et bien à contrecœur je résigne mon sein
    à souffrir en silence
    à nouveau ton absence et le souffle marin

    Mais voici le bon Chien sur son petit vélo
    il m'offre de son dos la pelure miteuse
    - ayant à quelque gueuse accordé son manteau,
    que je le flatte un peu d'une main généreuse

    Je connais ce manège et ses lampions nocturnes
    - la meute qui bientôt me prendra pour cothurne
    quand nous aurons chanté à la lune l'oubli
    des femmes, de nos cœurs et jeté l'hallali
    sur le quai des fortun's-du-pot
    nous n'irons plus au bois mais boirons notre thune
    notre saoûl et du reste le reste, tant pis!

    Ah la la, non merci ! je retourne ma veste
    où tes mains rejoindront les miennes pour la sieste

    rolland-la-belle-endormie.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    illustrations
    ci-dessus : Bernard ROLLAND, Belle endormie - 2003

    ci-dessous : ... là ou presque

    mido_paris_10_2009.JPG

    mido, octobre 2009