Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 3

  • (mékesskila)

    Cette voix qu'il a
    chaque fois qu'il a
    affaire avec ses anges
    me ronge, me dérange
    me mange le foie

    me couche à terre
    contre la pierre
    comme un pénitent gris

    mais quoi ?

    briser la glace
    à pleine face
    et confondre sa nuit ?

    moi qui n'ai que le jour
    et mes yeux de velours...

    Cette voix qu'il a
    chaque fois qu'il a
    rattrapé un fantôme
    il pleut d'entre ses paumes
    le sang des rois

    il pleut des madeleines
    sur les campagnes vaines
    où fanent les dimanches

    et quoi !

    le jardinier
    s'en est allé
    ailleurs trousser ses manches

    et moi qui n'entends rien
    aux choses du jardin...

    Ce regard qu'il a
    chaque fois qu'il a
    une ombre à la fenêtre
    je pourrais disparaître
    entre ses pas

    m'emporte l'âme
    comme une lame
    affole l'océan

    et puis retombe
    dans cette combe
    où dorment des géants

    et moi si jeune encore
    vibrant de tout mon corps...

    Oh, regarde-moi
    Oh, embrasse-moi
    je suis la vie aimante

    Oh, épouse-moi
    Oh, célèbre-moi
    et que tout me contente

    D'un geste
    un mot de toi

     

     

    aLaPlume.JPG

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Liberté des libertés

    Liberté des libertés
    youpi tagada tsoin tsoin
    Liberté de funambule
    marchant tête dans les mains

    Donne-moi des libellules
    des fleurs et des meul's de foin
    'pi des canons sans recul
    au p'tit guéridon du coin


    Liberté des libertés
    prout et prout et tralala
    Liberté de fumerolle
    dans son foyer d’apparat

    Dis-moi la bonne parole
    cigarette au chocolat
    Dis-la moi que je rigole
    quand je compte jusqu'à trois


    - Un'... deux... trois !

    Fraternité, allons donc !
    mais la guerre, mais la guerre
    Fraternité, mon colon !
    mais la guerre en rigodon


    Égalité, va savoir !
    c'est le gouffre, c'est le gouffre
    Égalité, cette Histoire !
    c'est le gouffre des espoirs


    Liberté, oh ! ma jolie
    libellule, libellule
    Liberté, ma douce amie
    prends ta pilule à midi


    Elle est passée par ici
    et se cassera par là
    La liberté, mon amie
    commence par toi et moi

    La liberté, c'est de l'encre
    et des taches sur les doigts
    La liberté, c'est le cancre
    parmi tous les cancrelats


    Liberté, mon rêve à prendre
    je te donne à bout de bras

    Liberté des libertés
    youpla boum et ratata

     

     

    68marianne.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration chienlitesque (1968)

    impromptu littéraire - tiki#58

  • infortunée tourterelle

    Bonjour à vous, mademoiselle Aux Petits Pas Pressés
    bourgeoise tourterelle
    qui n'a pas roucoulé

    Et bonjour à Madam'-Vot'-Mère; à trotter après vous
    l'aura mal aux genoux
    et vous le paierez cher

    Que restez-vous sur ce parvis toute cloche et boudeuse
    dans ce long fourreau gris
    la jambe malheureuse ?

    C'est des jours à courir au lac avec ses congénères
    à tournoyer dans l'air
    la chemise ou le sac

    Votre jeunesse est là rieuse, espiègle ou délurée
    Que n'allez-vous, peureuse !
    vous la rabibocher  ?

    Ce cœur ganté comme il se doit, le doigt sur la coutume
    c'est plus de l'amertume
    c'est du ver dans le bois

    Allons, donnez-moi votre plume; appelez-moi Pierrot
    Bientôt sous d'autres lumes
    vous toucherai d'un mot

    Dame ! à la fortun' du pot…

     

     

    demoiselle1.jpg

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • de A à Z

    (cherchez pas)

    01nim-Z.JPG l'une lisant
    01NIM-A2.JPG
     
     
     
    l'autre dessinant
  • lot commun, cycle sans fin

    Ah oui, la vie
      ce train qui passe
    le jour, la nuit
      la ville lasse
      et la suivante
      et la prochaine
    s'enchaînent toute la semaine
      un trait tiré sur les campagnes
      vaines, lentes
      et dormant son content sous la poutre apparente
    et puis, sans crier gare
    vous laisse quelque part

    Ah, bien... la mort
      j'en rêve alors
    les doigts pris dans le crâne
    je m'interroge l'âme

    Eh, dis ! mon âme
      quel est ton réconfort ?

    Cette bouche ?
      Cette oreille ?
        Cet œil où le soleil apprend qu'il est midi ?
          Cette chanson sous le ciel gris ?

    Quoi, donc ?
      réponds, mon âme... réponds...

    La vie, peut-être
      si c'est la vie que mettre
      un mot nouveau dans le dernier regard
      une inconnue sur le compte des jours
      une main dans la main qui s'offre par amour
      un sourire à ce visage ami qui revient

    - Alors... il faut donc vivre ?
    - C'est le lot.
    - ...et cette route à suivre ?
    - C'est de l'eau.

    - Ah... de l'eau, oui
      de l'eau comme à la source, alors
      de l'eau comme un trésor

    Oui,
    l'eau comme un fleuve l'emporte
      et charrie sur son dos un rang de feuilles mortes
    l'eau comme un long murmure
      où le souffle du vent trouve sa tessiture
    l'eau comme un vif élan
      qui révèle la terre et tout son mouvement
    l'eau comme un verre de vin
      et ses chants d'amitiés enthousiastes
      qui refondent la nuit, le jour et tous les fastes
    l'eau comme un cycle sans fin

    Ah oui, la vie alors
    ...d'accord

    Corinne AUDRIX, Couple au bord du fleuve

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustation :

    Corinne AUDRIX, Couple au bord du fleuve - 2007.