Ah oui, la vie
ce train qui passe
le jour, la nuit
la ville lasse
et la suivante
et la prochaine
s'enchaînent toute la semaine
un trait tiré sur les campagnes
vaines, lentes
et dormant son content sous la poutre apparente
et puis, sans crier gare
vous laisse quelque part
Ah, bien... la mort
j'en rêve alors
les doigts pris dans le crâne
je m'interroge l'âme
Eh, dis ! mon âme
quel est ton réconfort ?
Cette bouche ?
Cette oreille ?
Cet œil où le soleil apprend qu'il est midi ?
Cette chanson sous le ciel gris ?
Quoi, donc ?
réponds, mon âme... réponds...
La vie, peut-être
si c'est la vie que mettre
un mot nouveau dans le dernier regard
une inconnue sur le compte des jours
une main dans la main qui s'offre par amour
un sourire à ce visage ami qui revient
- Alors... il faut donc vivre ?
- C'est le lot.
- ...et cette route à suivre ?
- C'est de l'eau.
- Ah... de l'eau, oui
de l'eau comme à la source, alors
de l'eau comme un trésor
Oui,
l'eau comme un fleuve l'emporte
et charrie sur son dos un rang de feuilles mortes
l'eau comme un long murmure
où le souffle du vent trouve sa tessiture
l'eau comme un vif élan
qui révèle la terre et tout son mouvement
l'eau comme un verre de vin
et ses chants d'amitiés enthousiastes
qui refondent la nuit, le jour et tous les fastes
l'eau comme un cycle sans fin
Ah oui, la vie alors
...d'accord
tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustation :
Corinne AUDRIX, Couple au bord du fleuve - 2007.