soyeuse comme un sexe
la prairie indienne en sous-main
propre et pure
le trop plein de sang bleu
d'où viendra l'aigle sioux
lui prête sa verdure
un homme se tient là
comme l'arbre
aussi vieux et sans pieds
il chante, il dit :
wasichu, pauvre fou
mes pieds sont dans le ciel
c'est ma tête que tu vois
c'est ma tête plantée là
écoute wasichu
elle chante pour toi
elle chante, elle dit :
nu sur le Rocher Mère
j'ai vu l'Oiseau-Tonnerre
et je n'ai fait qu'un pas
et j'ai quitté la terre
et je suis heyoka
j'ai pleuré pour ce rêve
quatre nuits
quatre jours
dans l'âge de Tunka
la vérité m'achève
quatre nuits
quatre jours
pour n'en revenir pas
sans la vision trop brêve
de Wakinyan-Tanka
je suis son heyoka
je chatouille la peur
ainsi la peur s'en va
qu'elle aille faire ailleurs
ce qui ne m'atteint pas
écoute, wasichu
si je suis le chaud-froid
c'est toi le fou du roi :
tu ne vois pas mes jambes
tu as peur et tu trembles
quand je t'ouvre les bras
ouvre-les, wasichu
ouvre tes bras en croix
tu auras les mains pleines
tu auras les mains pleines
de la prairie indienne
soyeuse comme un sexe
le sang bleu du rocher
où se tient l'aigle sioux
lui prête sa verdure
lave-t-en, wasichu
tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Défi du samedi