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  • La main chaude

    La peau de l'air collante et la mienne
    imploraient l'orage et sa virulence,
    à la nuit tombée d'un jour en peine
    d'en obtenir jamais sa délivrance

    L'obscurité plus dense à chaque heure
    transformait toute chose en son fantôme;
    les arbres contenaient la rumeur
    d'une terre apeurée sous le grand dôme

    Dans ce calme lourd et douloureux
    ma poitrine enviait le buste en plomb,
    sur la cheminée au manteau bleu
    orné d'impossibles compromissions

    La clarté fragile des bougeoirs
    orchestrait des ombres le lent ballet;
    ma silhouette dans le miroir
    n'osait tourner la tête et regarder

    par dessus l'épaule, droite et morte
    un mouvement perçu depuis la porte

    Dans ce calme lourd et douloureux
    arrimant chaque chose à son fantôme,
    je devenais sourd, fermai les yeux
    quand une main s'installa dans ma paume

    L'orage rompit à l'instant même
    je n'en perçus que la ruée du vent;
    je me faisais l'effet d'être blême
    et serrais la main de mes doigts tremblants

    Une chaleur douce et parfumée
    caressa d'un souffle ma nuque nue,
    livrant à mon oreille apaisée
    la voix de la mère aimante et venue

    par-dessus l'épaule, droite et ronde
    remettre en ordre la marche du monde.

    hand-N-hand.jpg

    pour un Défi du samedi [#93]
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • salvador

    Dense ?
    - et même !
    le mot qui danse
    et m'aime

    panse
    épure
    l'énoncé de la pensée mûre

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • Méga Poulpa

    À maints amens - ah, mince !
    fallut-il que j'en pince...
    je réponds sans détour
    "Eh ! suffise à l'amour"

    Voici déjà le Chœur
    (qu'un trop-plein de ferveurs
    a jeté face à terre)
    qui me fait des misères :

    "Dis ton Mea Culpa
    pour chaque alléluia
    soufflé dans un soupir
    d'incurable désir"


    Qui ? ...moi, battre ma coulpe ?
    et dans vos bras de poulpes
    encore ! Ah non, merci !
    ça, jamais de la vie

    Assez des injonctions
    Gardez vos contritions
    pour vos propres engeances
    et souffrez que je danse

    Et le Chœur de reprendre
    comme pour s'en défendre
    "Mécréant scélérat,
    point ne nous corrompras !"


    Vous corrompre ? ...t'en fiche,
    mais pour les yeux de biche
    de vos femmes et filles
    craignez mes peccadilles...

    Sur ce, à vous revoir
    fumer à l'encensoir
    vos Ave Maria
    et quid et cætera

    Je range mes amens
    et mène Votre Dame
    à la fête foraine

     

    psychopoulpe.jpeg

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • pas terne... austère !

    Noble Pair qui es au mieux
    dans la galère des cieux
    où l'Austère est envieux
    et la femme moins que Mère
    Toi, si miséricordieux
    à tous Tes postes frontières,

    Es-Tu donc si vaniteux
    qu'il nous revienne de faire
    un tri entre nos aïeux
    défilant devant Ta Chaire,
    qui à Tes Yeux valeureux
    qui voué à Tes Enfers ?

    Que Ton règne saigne !
    Que Ton inanité soit fête
    sur nos terres de miel

    Laisse-nous promener notre chien quotidien
    s'évader nos pensées loin de Ton Esprit Ceint

    Garde-nous des redevances
    comme nous garderons ici
    pour nous le goût de la danse
    et du rêve inassouvi

    Car c'est à nous qu'appartiennent
    la vie, la jouissance et l'histoire
    dans le Cercle des cercles

    y66_GodDead.jpg

     impromptu littéraire - tiki #68
    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • amens

    Oh, c'est certain ! ...un jour ...et j'y pense ...j'y pense
    mais d'ici là du rêve et de l'amour la danse
    et la course à pieds nus près du fleuve impavide
    tel à son caniveau l'enfant se joue du vide
    avec les yeux remplis de mondes incongrus

    Je le sais bien qu'un jour il faudra tout éteindre
    et ce pendant qu'au ciel continuent de se peindre
    un tapis d'Orient, une toile de fond
    un reflet océan dans les constellations
    et sous la Voie Lactée une trace de miel

    Je regarde mes mains faner sur mes genoux
    faner entre tes seins à la base du cou
    le souffle du désir s'accommodant de l'heure
    éblouie d'avoir joui des nouvelles saveurs
    que d'être patiemment à l'heur de s'étourdir

    Je caresse le chien qu'hier j'étais encore
    à tirer sur ma longe aboyant haut et fort
    au passage du temps devant mes yeux incultes
    à faire d'un tourment l'occasion d'un tumulte
    - où je n'étais déjà qu'envieux de mes songes

    Je puis enfin me taire, ainsi je peux t'entendre
    et t'écouter chanter sans chercher à comprendre
    avec une amoureuse et paisible attention
    mais brûlant de te voir - et de te toucher, donc !
    quand tu me viens la bouche ouverte et silencieuse

    Alors, c'est bien... un jour ...un jour, telle est la donne
    pierre (2).jpget ce, jour après jour, l'aujourd'hui qui fredonne
    et tout un gris sourire ou clameur ou silence
    avec l'amour à faire à dire et ce qu'on pense
    dans le moment qui va et vient et nous emmène

    vivre et mourir
    amens

     

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK