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  • trop shoe!

    d_shoe.jpg

    Pris d'un fameux coup de pompe, à l'instant
    même où je posai un cul sur ce banc
    mes yeux perdus quelque part dans la nuit
    s'étonnaient dans le petit matin gris

    Mon regard s'étirant sur le gazon
    du square où je m'offrais une station
    fut capté par cette unique chaussure
    baillant sous mon nez sa belle facture

    Il ferait beau voir que je méritasse
    jamais, au vrai, de si belles godasses
    me dis-je en avisant l'insolite
    objet abandonné à la va-vite

    Précédant cette chose inanimée
    une marque sillonnant le gravier
    témoignait de quelque prompt dérapage
    opéré juste à l'entrée du virage

    Ni chien, ni chat, ni personne alentour
    - la morgue matinale des faubourgs
    gardait pour elle ce qu'il en était
    du qui, du quoi qu'il ait pu arriver

    Moi, je m'interrogeais, je supputais
    j'extrapolais et puis j'échafaudais
    des scenari romanesques, fantasques
    intrigue à l'italienne et... béret basque ?

    Aiguillonné par la curiosité
    je décidai d'aller m'agenouiller
    auprès de l'accessoire de cuir fin
    quoi, je ne resterai pas sur ma faim !

    J'avais tendu la main pour m'en saisir
    je ne l'avais pas entendue bondir
    quand une masse hurlante et en haillons
    m'envoya valdinguer dans les buissons

    Avant de me trouver tout à fait mal
    j'eus le temps d'entrevoir une main sale
    s'emparer de l'objet si délicat
    en grommelant : "Pas touche ! Laisse ça !"

    Je repris mes esprits à l'hôpital
    on me shoota, on me fit la totale
    afin que je réponde aux policiers
    qui enquêtaient, qui me pressaient, qui me pompaient !

    Que voulez-vous, je ne trouvai pas mieux
    que répéter : "... je fais du 42".

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK - tiki#37
    ______________________________________
    Impromptu Littéraire
    où je vous invite à découvrir les textes de EVPPandoraL'Arpenteur d'étoiles, PhilVegas-sur-sarthe.

  • mémoire et le rêve

    Olà, du bastel !je suis pas que beau

    Mémoire,
    pâte à modeler l'histoire et ses fleurs fanées
    qu'un regard voudrait savoir encore embrasser
    sans le pouvoir jamais
    Mémoire, où suis-je allé ?

    Ai-je fendu les eaux du lac
    dans un canot à grands carreaux
    jeté sur cette longue flaque
    bordant le caniveau ?

    Ai-je succombé aux attaques
    de canons crachant des calots
    cent fois sur le parquet qui craque
    à chacun des assauts ?

    Ai-je secouru la Florence
    la Virginie ou la Manon
    dans l'opportune renaissance
    d'un carré de buissons ?

    Ai-je gravé le nom de France
    sur un buvard ou sur ce tronc
    de peuplier où je balance
    entre rire et mouron ?

    Ai-je noyé dans l'air humide
    aux pieds bronzés de Duguesclin
    mon arrogance aux poches vides
    de transports en commun ?

    Hue, cocotte !Ai-je perçu de l'Atlantide
    vibrer sans fin dans le marin
    un chant de sirène fluide
    ou l'écho de mon plaint ?

    Mémoire, ne dis rien
    ne parle pas, sur le chemin
    avance un rêve, le mien
    j'y suis bien davantage, serein

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • ... (soleil absent)

    SD, crepuscule

    soleil absent
    brume vierge

    mon âme attend
    sur la berge

    l'ombre s'entend
    dire un mot

    l'océan courbe
    le dos

    l'oreille espère
    un signal

    jailli d'un vert
    abyssal

    à sa lisière
    émouvante

    frissonne l'air
    atlante

    qu'un marin joue
    dans les ris

    à l'infini

    je soupire
    mon désir


    et ne veux
    pas finir


    que tu n'aies
    su venir

    m'entendre te le dire

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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    texte paru et destiné au DEFI DU SAMEDI
    (site d'écriture ludique) 

     SD, mon frère

    illustrations graphiques : Stefan denis

    atteindre...
  • l'autre jour

    H. Matisse, la danse

    un jour, mais oui
    il y eut bien autre chose que le jour, dis

    ni lune, ni soleil,
    ni les autres planètes
    pas plus que les étoiles
    pas plus que les comètes
    ne se connaissaient plus
    pour ce qu'ils on été :
    des astres annoncés.

    ni devant, ni derrière,
    ni pi, ni haut, ni bas,
    abscisses éphémères
    et courbes à fond plat
    comptaient leurs hypothèses
    avec la retenue
    qui ne s'imposait déjà plus.

    cet autre jour, alors

    on a vu des mollusques
    coiffer des matadors
    qui voulaient les soumettre

    des gars de la flibuste
    piller des nombres d'or
    sur des tableaux de maître

    des chaos détonaient
    des coups de passe-passe
    pour un feu d'artifices

    et l'on vit décoller
    l'île de Samothrace
    au bras d'Amenophis

    cette autre chose encore :

    l'autre jour se fit jour
    pour la danse nouvelle
    la danse qui n'aurait jamais besoin du ciel

    dansons la capucine

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • cuisine hier

    Batterie.jpg

    Ça faisait ting bling balang klang

    et puis des frichtis, des glouglous

    ça nous faisait tirer la langue

    on s’asseyait sur ses genoux

    et voici comme on prenait goût

    à la vie

     

    Au matin, pour notre réveil

    le café sentait le soleil

    nous, on buvait du chocolat

    du brassé, du qu’on trouvait pas

    chez les copains

     

    A midi, on jetait nos groles

    avec nos cartables d’école

    on consolait nos théorèmes

    avec l’escalope à la crème

    qu’on mâchait bien

     

    Au souper, les soirées d’hiver

    déclinaient la pomme de terre

    en purée, poêlées croustillantes

    ça nous gaverait la sous-pente

    jusqu’à demain

     

    Ça faisait ting bling balang klang

    et puis des frichtis, des glouglous

     

    On devenait sioux, iroquois

    pour se risquer du bout du doigt

    à chiper de la crème anglaise

    tandis qu’on ramenait les fraises

    de nos jardins

     

    Le doux parfum des madeleines

    sonnait le glas de la semaine

    et les panières soupiraient

    l'amande et la fleur d'oranger

    sous le jasmin

     

    Quand, pour nettoyer nos bêtises

    on roulait nos bras de chemise

    au vrai, la douce punition

    que de pleurer sur un oignon

    avant le bain

     

    Ce matin, un vent a passé

    dans la cuisine désertée

    malgré les gens rassemblés, là

    qui pleurait, qui parlait tout bas

    et dans son coin

     

    Ça faisait ting bling balang klang

    et j’avais son nom sur la langue

    mes deux filles sur les genoux

    grignotaient ; je reprenais goût

    à la vie

     

     

     

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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    Impromptu Littéraire - tiki#36
    où je vous recommande aussi les excellents textes de Poupoune et Toncrate
    ainsi que (à suivre)...