Ça faisait ting bling balang klang
et puis des frichtis, des glouglous
ça nous faisait tirer la langue
on s’asseyait sur ses genoux
et voici comme on prenait goût
à la vie
Au matin, pour notre réveil
le café sentait le soleil
nous, on buvait du chocolat
du brassé, du qu’on trouvait pas
chez les copains
A midi, on jetait nos groles
avec nos cartables d’école
on consolait nos théorèmes
avec l’escalope à la crème
qu’on mâchait bien
Au souper, les soirées d’hiver
déclinaient la pomme de terre
en purée, poêlées croustillantes
ça nous gaverait la sous-pente
jusqu’à demain
Ça faisait ting bling balang klang
et puis des frichtis, des glouglous
On devenait sioux, iroquois
pour se risquer du bout du doigt
à chiper de la crème anglaise
tandis qu’on ramenait les fraises
de nos jardins
Le doux parfum des madeleines
sonnait le glas de la semaine
et les panières soupiraient
l'amande et la fleur d'oranger
sous le jasmin
Quand, pour nettoyer nos bêtises
on roulait nos bras de chemise
au vrai, la douce punition
que de pleurer sur un oignon
avant le bain
Ce matin, un vent a passé
dans la cuisine désertée
malgré les gens rassemblés, là
qui pleurait, qui parlait tout bas
et dans son coin
Ça faisait ting bling balang klang
et j’avais son nom sur la langue
mes deux filles sur les genoux
grignotaient ; je reprenais goût
à la vie
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
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Impromptu Littéraire - tiki#36
où je vous recommande aussi les excellents textes de Poupoune et Toncrate
ainsi que (à suivre)...