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luxe calme et volupté

  • Du calme

    (et de l’usage qui peut s’en faire avant le drame)


    Où allaient dans la main du soir
    qui leur fit signe à la fenêtre
    mes années rechapées de lettres
    pour une aumône dérisoire ?

    Je m'en souciais modérément
    désireux de savourer l'heure
    jouissant de l'oubli à demeure
    enfin le cœur obéissant

    Passe l'ombre et sa jupe orange
    Courez, rires ! à vos ivresses
    Je suis en paix, plus qu'une messe
    plus que l'hindou au bord du Gange

    Je me conjugue au féminin
    me campe l'allure au couteau
    formule mon nombre au tableau
    mijote ma carne en festins

    Sous son pilier de cathédrale
    ai le front à porter du ciel
    la vanille ou le caramel
    jusqu'au vertus philosophales

    Embouchant  les cors de l'orage
    mène battue contre l'hiver
    ni lent demain ni long hier
    qu'à l'instant pur un plein hommage

    Vêtu de mon intime essence
    immobile et à bon endroit
    je suis l'absence d'ingérence
    affranchie des dieux et des lois

    Je bois du temps le vin de palme
    n'ai d'âge que celui du jour
    que vient annoncer douce et calme
    l'aube discrète dans la cour

    little bout d'A.Bientôt reviendront les "peut-être"
    les ans rechapés de mon être
    l'ivresse et ses abois sans faim
    l'hier et le trop lent demain

    labyrinthes en cauchemar
    les mains tendues dans le brouillard
    j'avancerai, ma carne d'homme
    dans le commun capharnaüm

    Avancerai, quoi qu’il en coûte
    mortel empreint d’un calme doute

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • impossible conservatoire

    Le Déjeuner sur l'Herbe, de Monet.jpg
    le gazon pianotait sur le dos des fourmis
    sous la brise légère, un bel après-midi
    s'offrait à la paresse, invitait au voyage
    et tenait sa promesse à l'abri des feuillages :

    la guerre est impossible.

    des enfants se cachaient quelque part alentour
    en allant débusquer sous les bosquets l'amour
    et son gentil murmure au long des boutonnières ;
    le printemps triomphait dans l'oubli de l'hiver

    la mort est impossible.

    le saucisson suait sur la nappe à carreaux
    et l'abeille agaçait la confiture en pot
    mais on n'y prenait garde, on débouchait le vin
    et dans l’œil qui s'attarde palpitait le sein

    la peur est impossible.

    des chants couvraient des ris qui couvraient des hommages
    éloges à la vie, à son doux badinage
    on s'échangeait des plis, des poèmes, des lettres
    et le temps s'étonnait d'avoir le temps d'y être

    l'horreur est impossible.

    et le très cher ami venu de son lointain
    admirant de ta chair la rondeur et le teint
    à la pâleur étrange, avait quelque embarras
    à dire en notre langue un terme délicat

    la fange est impossible.

    on était loin du compte à rêver d'éternel
    l'horizon nous masquait un horrible cheptel
    le siècle se trompait, croyant que rien ne bouge
    des crânes craqueraient bientôt sous l'herbe rouge

    la paix est impossible.

    Le Déjeuner sur l'Herbe, de Manet

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    bonus, with a little help from Joe KRAPOV
    mettant en musique un poème de NERWEN* :

    Canzonetta

    * "Nerwen - Canzonette" ; texte orginial paru sur Kaléidoplumes