(et de l’usage qui peut s’en faire avant le drame)
Où allaient dans la main du soir
qui leur fit signe à la fenêtre
mes années rechapées de lettres
pour une aumône dérisoire ?
Je m'en souciais modérément
désireux de savourer l'heure
jouissant de l'oubli à demeure
enfin le cœur obéissant
Passe l'ombre et sa jupe orange
Courez, rires ! à vos ivresses
Je suis en paix, plus qu'une messe
plus que l'hindou au bord du Gange
Je me conjugue au féminin
me campe l'allure au couteau
formule mon nombre au tableau
mijote ma carne en festins
Sous son pilier de cathédrale
ai le front à porter du ciel
la vanille ou le caramel
jusqu'au vertus philosophales
Embouchant les cors de l'orage
mène battue contre l'hiver
ni lent demain ni long hier
qu'à l'instant pur un plein hommage
Vêtu de mon intime essence
immobile et à bon endroit
je suis l'absence d'ingérence
affranchie des dieux et des lois
Je bois du temps le vin de palme
n'ai d'âge que celui du jour
que vient annoncer douce et calme
l'aube discrète dans la cour
Bientôt reviendront les "peut-être"
les ans rechapés de mon être
l'ivresse et ses abois sans faim
l'hier et le trop lent demain
labyrinthes en cauchemar
les mains tendues dans le brouillard
j'avancerai, ma carne d'homme
dans le commun capharnaüm
Avancerai, quoi qu’il en coûte
mortel empreint d’un calme doute
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK