Trop vieil empire…
Elle avait beaucoup plu et tout ce va-et-vient
- les cent pas que faisait dans ses yeux le chagrin,
lui creusait des ornières
d'où filait un treillis de ridules sévères
tenaces
- plus que l'œuvre du temps n'imprime sa menace,
rongeant
- la pomme de ses joues... "Hélas..."
navrant
- le velours de son cou... "Ah ! Dieu..."
tachant
ces mains qu'elle dressait pour y loger sa peine
et la cacher, au mieux, de son propre regard
qui la voit, si vilaine
et seule face, à son miroir
« Ah, les hommes ! ...et le temps ! ...et comment s'en défaire ?
tant que les sentiments me tourmentent la chair
Et puis - cette pitié ! que le jour monte ou fane
ce bagnard édenté de peigne qui ricane
ravage et raréfie mes brins de chevelure
pour exposer mon crâne et ma déconfiture
Ah ! Douleur...
ce désir insistant
opiniâtre ! pressant
mes os contre mon cœur »
Elle aura beaucoup plu
- jamais à son insu !
allant son assurance insouciante et sereine
Et l'aura et la vue
qu'elle a bientôt perdues
lui dénient à présent ses attributs de reine
Seule farce au miroir
sa chevelure noire
écoule une brillance aux criants artifices
Les pas dans le couloir
qu'elle rêve le soir
ne sauraient être ceux qu'on espère d'un fils
« Ah, les hommes ! ...et le temps ! ...comment s'en départir ?
Ils auront, pour finir, usé tout mon content »
Trop vieille, en pire… »
Les amants ni les jours ne sauvent du procès
ni les fastes années, ni les vaines amours.
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK