A la deuxième personne du singulier...
Je me rappelle à ton émoi
(le premier entier sous le ciel)
les vents ouvraient là-haut des voies
vers quoi tu lançais des appels
Le nez collé à la fenêtre
à genou sur le coffre plein
d'un fatras prodiguant peut-être
un hier plus doux à deux mains
Tu fredonnais des mélodies
rameutées d'archaïques âges
Un lent remède à ton ennui
à défaut de plus sûr courage
Tu savais n'avoir pas les mots
(mais tu les trouverais plus tard)
pour orner de coquelicots
l'alcyon niché dans ton regard
Si souvent le fleuve a mué
de l'or au brun sa course lente
Lui as-tu, par foi, murmuré
le secret de ta peine aimante !
Des martinets la virevolte
un temps, ne te parut pas digne
de la nébuleuse révolte
où s'abreuvait ton Chant du Cygne
Tu es sorti du long silence
qui t'aura saisi à la gorge
peut-être par inadvertance
par le désir qu'un songe forge
Un soleil nu à chaque bras
flanqué de matins prometteurs
est-ce toi que je remets, là
où cessent ta fièvre et tes peurs ?
Tes yeux sont les miens désormais
Tu m'as mis tes mots dans la bouche
Et par ta malice, Poucet
m'enhardit l'ombre que je touche
Tu me raccordes cet émoi
jadis éprouvé sous le ciel
Et que je m'en morde les doigts
si j'oublie jamais ton appel !
tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#205