Progressant à l'aveugle, il marche sur les yeux
son regard amoureux absorbé dans les aires
Un moulin au poignet caressant l'atmosphère
il sifflote aux oiseaux des ordres granuleux
Au banc qu'il a quitté trône le nom d'un mort
Du festin quotidien le vent souffle les miettes
qu'éparpillent déjà les roues des trottinettes
vers la carne du quai, plus sablonneuse au bord
Somerville attendra, le fou sur la colline
entraîne malgré moi par les ombres du Ouaisne
à l'invite un besoin d'oublier la semaine
et de boire au goulot la promesse marine
Sous la grasse aubépine, une berce commune
redouble de blancheur en baillant ses ombelles
un gobemouche gris répondant à l'appel
quitte sa cavité, lance un cri de fortune
À présent voletant près de l'épaule accorte
où deux doigts mollement posent un papillon
il hésite et soudain file comme un larron
D'un claquement du bec fête ce qu'il emporte
Normoint ripe à main gauche et le chemin s'éclaire
Des ourlets de bruyère adoucissent la baie
La fraîcheur cède enfin aux avances de mai
qu'abrite Saint-Brelade et quémande Corbière
Tu le sais mieux que moi, qui vas ta route sûre
avec les passereaux, prodigieux familiers
une main dans le dos, l'autre à ton journalier
ouvrage bienveillant d'oiseleur à l'air pur
tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#204