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ni ça ni taire

PakeuBo.jpg
A force de pourrir et de n'en dire rien
j'ai perdu mon chemin - loin derrière, les trembles...
Je connais ce rivage (ou du moins il me semble
en avoir arpenté déjà le serpentin)

J'avance que j'avance un œil dans chaque poing
mais ne suis sûr de rien - il se peut que je rêve
ce mot que j'aime tant rimer près de la grève
où je me figurai partant (quelque lointain)

Déjà que je transite ivre de luttes vaines
mon esprit transitive un verbe sans objet !
- lucidité furtive ou preuve que j'aurai
chopé sur un bidet la grégaire gangrène ?

C'est ça, ma maladie s'appelle humanité :
on sait quand on l'attrape au goût qui vient en bouche
on voudrait s'en curer tranquille dans sa couche
alors on n'ose pas lui faire un pied de nez

Moi, si ! Je suis poète, eh, oh... ça pèse un peu
s'agissant de balancer entre vie et mort ;
ai les deux pour amies et nous sommes d'accord :
ce s'ra chacun son tour et je suis capricieux...

Je promène toujours les deux yeux bien au frais
dans les paumes qu'un pleur garde à température
cherchant quelque lointain au-delà de ces murs
- ils ont changé de nom, mais n'en sont pas moins vrais

Pour ce pet et cet air, Jules, tu me pardonnes ?
Si de l'autre (Julot) j'ai la bénédiction
quand je vais sur les fleurs répandre ma miction
les bonnes volontés disent : " Tu déraisonnes "

Je suis déjà venu ici, me semble-t-il...
La vague était moins lourde et le vent me chantait
une manière d'être autrement à aimer...
A quel moment, dis-moi, ai-je perdu le fil ?

Il est peut-être temps de desserrer les poings
défaire du regard toutes les ligatures
laisser un gris sourire ourler aux commissures
balayer des pensées les moutons dans les coins

Et quoi ! tout déchirer ? tout remettre au rebut ?
jeter sur le brasier du jardin des Constance
rêve, béatitude et la nouvelle danse
au motif impérieux que j'en ai assez bu ?

Les bonnes volontés disent : " Tu fanfaronnes "
Je vais capituler avant que ne s'immisce
à nouveau le souhait que pierre reverdisse
à nouveau dans l’idée que l'ombre se fredonne

Ah oui ! Légèreté résultant de l'effort
à prodiguer des mots comme des médecines
- oh ! suffise à gangrène un jour de l'aspirine ;
Gris sourire ? alors bon, légèreuté encore

Repeindre tous les murs en orange baiser
Dénicher l'aventure au fion du quotidien
Voir quelque parenté de l'Ourse au petit chien
et cuire des confitures dans le grenier

C'est l'heure de passer au poignet la dragonne
et de me rameuter les choses qu'il faut faire
à moi qui n'ai jamais voulu ni ça ni taire
les bonnes volontés disent : " Voici la donne... "

piet_mondrian.jpg

tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

illustrations
(ci-dessus) Piet Mondrian - Pommier en fleur, 1912.

(ci-dessous) Janine Delaporte.

delaporte.jpg

Commentaires

  • en même temps, c'est toi qui vois, hein...

  • voilà, c'est aussi simple que ça.

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