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polétique - Page 4

  • La passion, la paresse et l'art

    Dormir,
    dans le chagrin du vent
    avec, du roi Léo, la palme de crin blanc
    flottant à l'hémistiche
    où la terre et le ciel de l'un l'autre s'entichent
    et baisent goulûment
    leurs lèvres détrempées
    Dormir sans s'inquiéter
    qu'approchent, pas à pas
    d'autres et cætera - ils passeront leur tour !
    Dormir après l'amour qui nous a dévasté
    l'esprit, le sang, la chair et leur tendre pourtour
    le ventre dans la main
    imprégnés du parfum qui monte, en fumerolles
    du sol

    Dormir,
    dans les hautes largesses
    d'un très ancien ami
    sous le mouvant tamis de sa robe sauvage
    accueillant nos paresses
    il se dit une messe à l'aube de la vie
    un frétillant hommage
    une douce homélie roulant sous ton corsage
    aux pans rouges, froissés
    aux pans déboutonnés
    encadrant mon visage et ta ronde chaleur
    délivrant ta pâleur, engourdie, rassasiée
    à la complicité d'un monde sans orgueil
    pour la félicité
    de l’œil

    Dormir,
    dans la roue du chariot
    transportant l'écheveau de la dernière Parque
    vers son prochain monarque
    - le pauvre, il a bon dos !
    sans rien perdre du fil, subtil, qui fut le nôtre
    tandis que tout se vautre et pourrit en silence
    dans ce qui fut le corps de notre jouissance
    et qui cède sa marque
    - à de tristes julots ? pour un sabot (ferré !) ?
    Dormir, désemparé
    - c'est-à-dire, sublime !
    Dormir, dans l'inconnue folie d'un évident regard
    dévidant sa bobine, allégorique, intime
    pour l'art

     

    poésie,polétique,dormeur du val,de grâce !,manifeste

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#166

    Illustration : georges Jeanclos
    voir sur "Peuple de papier"

  • Le monde, tôt ou tard

    Tirant sur les arceaux actionnant des poulies
    d'une machinerie matinale et sans Eve
    s'écartent les rideaux sur un jour pâle et gris
    s'enclenche ma partie; quotidien, je me lève

    L'horloge a bien tourné, elle arbore un sourire
    quand je l'ai vue partir, la veille, se coucher
    l'âme toute fâchée, grognant son déplaisir
    quoi que j'aie pu lui dire ou vinsse l'embrasser

    Constatant le boulot qu'il faut encore abattre
    de "cartouches de plâtre" annote mon carnet
    Puis, je vais claironner sur des flaques saumâtres
    l'amorce d'un théâtre et sa fatalité

    J'arrive à Bonne Enseigne avec le nez qui coule
    J'enlève ma cagoule et, ce livre à la main
    (dont je sais le refrain, l'odeur, qui me chamboulent)
    j'en récite à la foule une once de chagrin

    Avant de s'y asseoir et de s'y restaurer
    j'hésite, que dresser : la table ou l'abreuvoir ?
    Déjà, dans le couloir, meuglent des affamés
    Ils vont tout saboter de ce bon réfectoire...

    Une cloche a sonné... Chaos : esprits, oreilles !
    Collégial appareil, où t'en vas-tu sombrer ?
    Un monde, tôt ou tard, exige des merveilles
    Solitaire, l'abeille à son tambour inné ?

    Je traverse le pont, dessous, flottent les ans
    Y laisse mon content d'âges sans redditions
    Quelques jeunesses font - mystérieusement !
    par applaudissements fête à ce lent plongeon

    En nageant sur le dos, j'ai regagné mon lit
    L'horloge me sourit et tintent les arceaux
    Je ferme les rideaux sur l'impudique nuit
    où ton rêve sévit - oui, je me couche tôt !

    autre chose que le monde

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#162


     

  • Le Jodel

    Quel est donc ce parfum aux étranges épices ?
    Des senteurs s'y empressent
    feria d'artifices
    où ne s'expriment pas de populaires liesses
    mais une intimité de l'âme et ses humeurs

    Quelle est cette lueur dépourvue de pigment ?
    Des foisons d'arcs-en-ciel
    y vont tremper le flanc
    pour se désemparer des orages véniels
    et nourrir de sang frais le pétale des fleurs

    Quelle est cette oraison que murmurent les arbres ?
    L'écorce, gorgée d'ors
    aux veinures de marbre
    vibre une mélodie où la vie et la mort
    se prennent par la main et s'élancent en chœur

    Quelle est cette matière inconnue de mes doigts ?
    J'y cherche une réponse
    qui me vienne de toi
    - foin de comparaisons, je n'en tiens pas une once !
    éprouvant de ta peau la nouvelle douceur

    Quelle est cette saveur à la chère incongrue ?
    Je trousse les babines
    des crocs m'y sont venus
    J'ai faim comme jamais d'improbables rapines
    me sors de la poitrine une vaste clameur :

    Ainsi, Bel Aujourd'hui, voici ton Premier Jour
    Je m'enivre les sens à ce que tu proposes
    La journée bien connue s'habille d'Autre Chose
    avec un Lent demain pour éternel amour

     

    have a seat, Rosy...tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#160

     (Vois-tu, ami Boris,
    il y eut bien, ce jour

     tout à fait autre chose que le jour)

  • l'autre jour

    ©Gaëna da Sylva, photographe

    Deux doigts sur les veines de son marbre
    prends le pouls de l'aube
    nappe sous les arbres

    Au rire incongru logé dans l'air
    mesure l'augure
    d'un souffle de vair

    Accomplie du jour et de la nuit
    la partie de chasse
    efface l'ennui

    Plus d'une heure à moudre dans les murs
    du pain quotidien
    la farine sûre

    S'ouvrent alors des mains en miroir
    où décline Aujourd'hui vers le soir

    Par un feu plus grave
    et sanguinolent
    la pierre de Caen pointe l'étrave

    Glissant par la Manche
    un bras désireux
    le fleuve noueux sous moi s'épanche

    Ranimées ficelles
    de mon inventaire
    quand je jette à la mer mes dentelles

    tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire, motivé par GBalland - tiki#159

    Illustration : Gaëna da Sylva, photographe.

  • compliment circonstanciel

    à l'une et l'autre de mes deux

    Dehors s'est invité avec son cri de mouette
    des bronzes de clocher dans sa lumière crue
    Là-bas n'en finit pas de calmer sa tempête
    Ici a les yeux secs, il ne pleut déjà plus

    Maintenant se réjouit de conserver son calme
    (Après saura toujours se laisser désirer !)
    Hier pèse un long bras sur feuillet de palme
    il a des précédents en réserve à curer

    Ici et Maintenant coude à coude s'épaulent
    C'est entendu : Là-bas se garde pour Après
    Hier s'est découvert une ombre à embrasser
    La tempête a porté vers Ailleurs son beau rôle

    La fillette penchée sur son devoir décolle
    La fenêtre évasive avait tout pour lui plaire
    Elle a laissé au sol un cahier de grammaire
    et va circonstancier au ciel ses idées folles

    en compléments d'objet

    tiniak © 2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

    évasion polétique

     

    En PoLésie
    by: tiniak