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polétique - Page 3

  • fausses rimes en aphorisme

    Le comble du sentiment n'est, quand le sens y ment, qu'éminemment.

     
    tnk
  • poêtre

    Sur la page nubile et son aube inviolée 
    je répands mon carné, l'alentour et son rêve 
    goutte à goutte, ma dose 
     
    Des mots, la chair et le sang prennent fête et causent 
    du corps de l'âme au flanc invisible des choses 
    à telle oreille amie, supposée inconnue 
    telle autre familière à combler de nouveau 
    avec des chorégies rechapées au goudron 
    qui revêt le chemin, glissé à travers chants 
    d'hier, de maintenant 
    dans un vacarme rond 
     
    Quand paraît la lumière
    aux rideaux entr'ouverts
    n'en pas faire mystère
    ni gâcher sa vertu
    mais boire à son tonneau le meilleur de son jus
    pour la soif et peut-être y voir un peu plus clair
    maintenant mieux qu'hier
    puisque le soleil fond
     
    Des mots ! Du corps ! De l'âme !
    et, à rideaux tirés sur la carne qui saigne
    l'embrasement d'un fleuve où tremper le calam
     
    Qui rêvait en chemin de boire en société
    le meilleur de son jus - mystère mis en perce ?
    Qui chante maintenant d'Hier la mise à pied ?
     
    Je vais signer ma peau sur un ciel aux arrêts
    voir si ça fait jaser un cent de passereaux
    (que mon reflet dans l'eau soit encore au bas quai
    qu'il pêche au moulinet, qu'il brûle au brasero
    ou que l'aient piétiné grenouilles z'et crapauds)
    et puis, chemin faisant, je viendrai souligner
    d'un trait de khôl lampant ton sourire au pas sage
    lissant du paysage un boudeur horizon
     
    Debout, à ta fenêtre
    je bois le miel fondant
    du soleil mollissant
    sur son peigne de hêtres
    Et puis, le ramenant
    à mes yeux de poêtre
    pour ton regard aimant
    il s'en faudra de peu que j'embrasse ton nom
     

    calam,almost grown

    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire  - tiki#206 
  • olive

    olive

    Prostrés devant la fraîcheur nue de l'olive
    ogive entrée à peine en sa maturité
    le vieux et sa pitchoune salivent.
    Nul plaisir ne fut tant désiré.
    Qui de nous sût jamais d'où l'intime commande
    sans craindre de rougir, ou devoir avouer
    l'irrépressible envie, sensuelle et gourmande.
     
    D'un rien parfois surgi
    comme un vent de saison, tout s'éclaircit.
    Et la grave lenteur à l'œuvre par ici
    force attachant le pas de l'homme
    et son souffle à sa loi, peut s'alléger soudain
    de tous ses désarrois. Même si, du parvis
    que nul mystère ancien n'arpente désormais
    sans valable raison, réclament de l'adoration
    les voiles rouges et mirifiques d'un pénible pensum.
     
    Suffise à son bonheur l'élan rafraîchissant.
    A chaque âge les fruits de sa maturité.
    Un bouquet de pensées pour un mot bienveillant.
    Autant d'inattendues que de saisons passées.
     
    Nous lisons des magies dans les flaques
    et buvons leur liqueur nostalgique et patraque.
     
    Dans nos yeux vos chères appétences
    et la pure injonction de leur simple jouvence
    ont jailli hors la vaine malice.
    Et cette vérité du regard entre nous
    cet élixir, or moelleux de vin doux
    sobrement suspendu, écoule sa lenteur
    baigne sans noyer l'heure
    pour laquelle un instant rejoue d'éternité
    la droite inclination de nos gourmands bonheurs
    tant espérée, quand l'alentour se meurt
    d'amour pour la saison et sa vive couleur.
     
    tiniak ©2014 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire  - tiki#203
    ...particulièrement tordu puisqu'il s'agissait de composer une traduction fictive d'un poème de Vesna Parun, proposé en langue croate :
     
    USNULI MLADIĆ
     
    Prostrt na žalu sjenovitog zatona

    leži kao ograđeni vinograd

    usamljen i valovima okrenut.

    Njegovo lice ljupko je i ozbiljno.

    Ne znam je li ljepša grana šipkova

    puna cvrkuta ptičjeg, ili pregib

    njegova pojasa, gipkiji od guštera.
     
    Slušam tutanj niske grmljavine

    koja se izvija s mora, sve to bliže.

    I skrivena u lišću stare agave

    motrim kako grlo mladića postaje galeb
    i odlijeće put sunca, klikćući sjetno

    u žutim oblacima. A iz bronce

    njegova raskošnog trbuha diže se mrko

    cvjetna vrlet, na kojoj se odmaraju

    prekrasne vile i kraljice iz bajkâ.
     
    Šušti žalo i more je posivjelo.

    Zlatne sjenke zasjeniše vinograd.

    Stubovi oblaka penju se u daljini.

    Munje dotiču šumovitu uvalu.
     
    Udišem miris ljeta u nasadima

    i puštam se da me opaja nagost bilja.
     
    Zatim gledam svoje blistave ruke

    i bedra pjenom morskom pozlaćena

    iz kojih teče ulje maslinika.

    I vraćajući mirne oči k njemu

    koji spava, uronjen u huku

    spore oluje, prastar kao agava,

    mislim puna rasijane žudnje

    koliko bijelih ptica raskriljenih

    dršće u modrim gudurama oblačnim

    tog tijela, koje tišinom zbunjuje

    šumor mora i samoću trava.
     
     
    La consigne n'aura fait qu'exacerber l'inventivité des participants qui se sont livrés à des exercices de haute voltige; encore un bel exemple de la qualité des échanges sur le site des IMPROMPTUS LITTÉRAIRES... Bravo à toutes et tous !!
     
    Découvrez l'exacte traduction du Jeune homme endormi de Vesna Parun.

    Oilbhe - Prénom d'origine Irlandaise, se prononçant Olive.gif

    Oilbhe - Prénom d'origine Irlandaise, se prononçant "Olive"

  • Mésignorances

    CRASSE

    Le temps ne passe pas, par ici - et pour cause !
    Il a vidé les lieux en relevant ses jupes
    Il n'a laissé, au mieux, qu'un sale jeu de dupes
    Alors il pleut, partout; sur la chair et les choses

    La merde plaint les yeux qu'oblige le regard
    à chercher dans la boue devant soi, pas plus loin
    où ne coucheront plus ni l'orge ni le foin
    mais de quel vilain trou surgira le Bazar

    Le sang s'est réfugié, comme il a pu, là-haut
    sous le casque trop fin d'un songe caverneux
    écorne les parois, l'ongle maigre, crasseux
    révoquant les endroits de séjours blonds et chauds

    La gerbe s'est dressée d'un coup, m'a pris le corps
    Envahi de l'espoir d'atteindre le soleil
    je suis dans le Bazar, à mes frères pareils
    mort avant de tomber; pour quoi ? ça, je l'ignore...

    ***

    BEATE

    Quelque lieu hors la ville, à deux pas du camion.
    - Dis-moi, quelle heure est-il ?
    - 'cune idée...
    - ...c'est cool, non ?

    ***

    OUBLIEUSE

    Je ne veux pas savoir où vont les météores
    pour mieux leur attacher les rubans de mes songes

    sais bien d'où vient le vent, mais pas ce qui le pousse
    à se mêler de nous chatouiller la chemise

    aime l'inattendue douceur de ton sourire
    même logée au fond de ton vaste sommeil

    ***

    POLÉTIQUE

    Oronge
    Pousse-mise
    Rirommeil

    Y on est-il une idée ?

    Fête & Cause
    pour les choses
    du regard sur le bazar

    Vé, là-haut
    blonds z'et chauds
    nos corps fous de soleil !

     

    dance,danse,danser,dancer
    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#193

  • Considérante cosmogonie

    Je me suis réveillé, la tempête était là
    sauvage et ravageant des fronts sempiternels
    Je fus éparpillé en tant de ribambelles
    qu'il est d'exponentiels trajets et rectorats
    par les landes cosmiques

    Dès lors, j'eus mille vies, plus une autre à lutter
    avec les rugissants, et seule, à l'épicentre
    à donner de la voix par la force du ventre
    en n'ayant pour appui qu'un peu d'ombre à ses pieds
    signifiante et tantrique

    La multiplicité ensemençait le jour
    et piquait sur la nuit des yeux mirobolants
    tandis que ventre et signe, irrévocablement
    investis par le chant, unifiaient leurs contours
    dans un geste identique

    Oh, danse, densité !
    Fuse, diversité !
    Je suis le monde seul sans être seul au monde

    La tempête passée
    un jour d'éternité
    m'éveille à la pensée qu'être, qu'aimer se fondent
    sur une mécanique
    songeuse et organique
    vivace arithmétique
    faite de chair et d'ondes

    Métaphysique m'en, Féconde !
    Sensuelle Joie furibonde !

    À la belle - et dans la seconde
    où le rouge et le blanc se mêlent
    de nous faire un sang d'immortels
    sous le ciel qui grossit déjà
    une tempête à bout de bras,
    je me lance en un tour de fronde
    contre de sinistres constats
    immondes
    auxquels je ne me résous pas
    mais destine mon potentiel
    Tantra !

    poésie,tantrisme

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    pour un Impromptu Littéraire - tiki#176