Tirant sur les arceaux actionnant des poulies
d'une machinerie matinale et sans Eve
s'écartent les rideaux sur un jour pâle et gris
s'enclenche ma partie; quotidien, je me lève
L'horloge a bien tourné, elle arbore un sourire
quand je l'ai vue partir, la veille, se coucher
l'âme toute fâchée, grognant son déplaisir
quoi que j'aie pu lui dire ou vinsse l'embrasser
Constatant le boulot qu'il faut encore abattre
de "cartouches de plâtre" annote mon carnet
Puis, je vais claironner sur des flaques saumâtres
l'amorce d'un théâtre et sa fatalité
J'arrive à Bonne Enseigne avec le nez qui coule
J'enlève ma cagoule et, ce livre à la main
(dont je sais le refrain, l'odeur, qui me chamboulent)
j'en récite à la foule une once de chagrin
Avant de s'y asseoir et de s'y restaurer
j'hésite, que dresser : la table ou l'abreuvoir ?
Déjà, dans le couloir, meuglent des affamés
Ils vont tout saboter de ce bon réfectoire...
Une cloche a sonné... Chaos : esprits, oreilles !
Collégial appareil, où t'en vas-tu sombrer ?
Un monde, tôt ou tard, exige des merveilles
Solitaire, l'abeille à son tambour inné ?
Je traverse le pont, dessous, flottent les ans
Y laisse mon content d'âges sans redditions
Quelques jeunesses font - mystérieusement !
par applaudissements fête à ce lent plongeon
En nageant sur le dos, j'ai regagné mon lit
L'horloge me sourit et tintent les arceaux
Je ferme les rideaux sur l'impudique nuit
où ton rêve sévit - oui, je me couche tôt !
tiniak ©2012 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
pour un Impromptu Littéraire - tiki#162