I
Il passe une lactose
 là-haut dans le cosmos
 coulée sur la nécrose infinie
 et l'ennuit profond isolé de l'étoile
 dont l'appel muet déjà mort étincelle
 et que l'on croit fidèle et nous trompe
 pour qu'on le magnifie
 et que les gens d'ici avec leur nez en l'air
 tenus dans l'univers
 se trouvent bien petits.
 II
Par vagues longues, l'onde, l'onde
 répète mon tourment aimant et ment
 et quand mes yeux las sondent
 les volutes de l'onde
 je ne vois qu'océan
 et pas de Nouveau Monde.
 III
D'un pas l'autre et le suivant
 sur la route, sur la route
 un regret ne me coûte
 que de le quitter là
Je ne le chasse pas
 je demeure à l'écoute
 lapereau sur la croûte
 allant vers son trépas.
 IV
Les mains toujours plus grand ouvertes
 à cette carne offerte
 à mon corps dépendant
J'embrasse cette âme déserte
 soit qu'elle est vraiment pauvre
 soit qu'elle fait semblant
L'aimer c'est s'émouvoir à perte
 et je n'ai pas le temps.
 V
Quand rien ne s'y oppose
 l'immensité des choses
 me saisit par le bras
 me montre une lumière
 tendue par la forêt
 où le rêve n'attend
 que de me dévorer
N'ayant pas de cailloux
 pas même un bout de pain
 je poursuis le chemin
 les cheveux en désordre
 vers la maison de l'Ogre
 sous le regard meurtri de ma fratrie.
 VI
Elle est grande
 et même plus que cela
 ne se sait ni ne se voit
VII
Il avait soif ce berger
 là-haut perché
Il a plongé la longe
 dans la gorge de nuit ouverte
 et le puits l'a mangée ;
 certes, il aurait pu attendre
 avant de l'avaler
 mais c'est mensonge de dire, enfin !
 qu'il existe des puits sans faim
Il est mort ce berger
 sans revoir jamais sa vallée.
VIII
Elle est grande
 et m'aime plus que cela
 ne se sait ni ne se voit.

tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
(à paraître dans l'abécédaire poLétique)
01/09/2009
