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poésié - Page 94

  • Le bracelet

    Quel que soit le serpent qui s'arrime à cette heure
    fragile, où le vertige apparaît séduisant
    et l'oubli de ce monde un problème entendu,
    à me laisser gober par ses lèvres fendues
    je me quitte la peau, la chair et la charpente,
    investi de mon âme en songe voyageur...

    Je me disais aussi que, le rêve passé
    la charpente est bien lourde et la peau chiffonnée
    que la chair
    me semble avoir été rapiécée de travers
    quand à l'âme... c'est triste,
    elle peine à nourrir un point de vue artiste

    Bon,
    (quel que soit le serment qui s'agrippe à ces peurs)
    il me faut cheminer, prisonnier de broutilles
    liberté surveillée, serpent à  la cheville.

    BRACELET.JPG

    tiniak © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK 

  • venin

    dechirure.jpgEt pour une nuit sans sommeil
    que vas-tu dire...
    que c'était notre danse ?

    Et pour une nuit de violence
    où est le pire...
    qu'il n'en soit de pareille ?

    Ah, chance !
    de nos inadvertances...
    Mais ce n'est plus le cas !

    Nous voici, à l'aurore
    devant ce que nous laisserons pour mort
    entre nos mains
    quand ne suffira plus de dire
    "C'était hier, c'est le matin"

    Et non, amour !
    L'histoire est entre "jamais" et "toujours"
    - Suffirait de n'en plus vouloir
      le jeu crâne du meséspoir !

    Mais voilà !
    Des serments, l'ineptie
    nous pousse à penser
    "Tout est dit, tout est clair"
    quand du serpent reste en nos chairs
    et ce venin :
    "je songeais que tout irait bien"

    SERPENT.JPG

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration d'en-tête : J-F Nourrisson-Moncey
    (Oui bon, on choisit pas, c'est marrant)

    pour un Impromptu Littéraire - tiki#89

  • arnaque

    campagnard !

    Poignées, gorgeons, salade
    coquelicots à la parade
    et rires entendus en fin de promenade

    C'est l'heure où le ciel fuit sa propre dérobade
    en feignant d'avoir l'œil rougi de compassion
    mais c'est poussière, allez ! que cette irritation
    - les derniers disparus en savent quelque chose !
    quand nous restons, benêts, malades, sous hypnose
    le regard ébahi devant tout ce désastre

    Et puis, il faut déjà s'envisager matin
    la veille en gargouillis dans le siphon de douche
    ou l'estomac monté des talons à la bouche
    tandis que la rue clame un laborieux refrain,
    aligne son cadastre...

    Poignées ? Poignées ? Que dalle !
    Et un gorgeon de plus - ça peut pas fair' de mal...
    Qui donnerait son monde, allez, pour un cheval !?

    C'est l'heure où vont s'ouvrir tous les livres de compte
    ceux, vides ! que l'ont tait, puis ceux qui se racontent
    leurs vacances, voyages, rencontres fortuites
    - dont le premier venu n'aurait pas idée... dites !
    Évidemment : parade, bon... coquelicots (?)...
    "Merci, pas de salade dans mon tournedos"

    Alors c'est reparti - la rançon de l'An Pire !
    à se rêver jambon à ce mât de cocagne
    pour n'être qu'un crouton à nos pains de campagne ;
    finie la promenade, il ne reste qu'en rire

    et regarder, là-haut, comme l'oubli s'encastre


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • avenir, quelle histoire ?

    (ex nihilo nihil)

     

    ex_nihilo_maquette.jpg

    Sont-ils poreux les temps passés
    qu'il nous coule à travers le corps
    un jus de « jadis » et d'« alors »
    qui nous dispute la journée

    Que devons-nous avoir en chair
    de revanchardes tectoniques
    à nous engluer le topique
    dans leurs toiles de tégénaires

    C'est-y pas tarabiscoté
    cette forme d'hébergement
    qui rogne sous le tégument
    nos plus belles endimanchées

    Qu'avons-nous besoin de pourvoir
    aux affres antédiluviens
    qui balanceront le machin
    sans lui laisser aucun pourboire

    Ça s'rait-y pas du pourridié
    qui nous gâcherait tout le cep
    malgré nos bons savons d'Alep
    ces nostalgies dans le carné ?

    Ne rien devoir, à l'avenir
    aux reflexes de centrosomes
    pour ne s'accorder en binômes
    qu'à l'aune d'un « ça va sans dire »

    Voilà l'histoire
    et, selon moi, comme il fait bon s'y laisser choir

     

     

    tiniak - carnÂges © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • patines

    (ex-statique)

    MARGELLE.JPG

    Tous les feux sont au rouge (et l'histoire attendra)
    plus rien en moi ne bouge et ne souhaite éprouver
    que l'absolu vertige où peuvent s'engouffrer
    le déni du Grand Ordre et la fin des constats

    Je ne veux contempler que l'espace intérieur
    où bercer de mes peurs les fronts désemparés
    qui m'auront démembré plus souvent qu'à mon heure
    quand je m'y commettais à feindre d'ignorer

    Venez donc, lumignons, simulacres de rire
    me reprocher encore une orgie d'impudences
    je vous enfilerai à mon doigt, sans frémir
    puisqu'en dehors de Ça, il n'est aucune offense

    Je suis là, comme un fleuve inerte à la marée
    dont les chevaux patinent à forcer l'allure
    et brisent leurs jarrets dans cette chevelure
    où le saule incompris fait mine de sombrer

    Impassibles, mon sang, mon souffle, ma passion
    je puis enfin sourire au désert, à la pluie
    et me laisser au cœur surgir une affliction
    qui n'a d'autre dessein que se mirer au puits

    Maintenant que tout meurt en ayant tout soldé
    des pamphlets, des humeurs et des vieilles rengaines
    j'accueille en ma demeure une hargne vilaine
    en caresse les flancs pour mieux la patiner


    tiniak - Ruades © 2010 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK