A portée de regard, célestes, légendaires
elles sont devant moi les marches de Yu Gong
taillées à même le roc sur les pas de Kui Fu
entre le vieux Taihang et le rustre Wangwu
et le souffle me manque à fouler cette terre.
Je vous entends railler - comme autrefois Zhi Sou
se moqua du vieillard attaquant ses montagnes,
vous qui baignez vos pieds dans la rivière Han
en rêvant de loisirs sur notre mer Bohai,
vous me tenez pour fou.
Elles sont pourtant là, réunies sous la lune
qui vient de s'arracher à la verte lagune
et je monte vers elles
qui sont l'Eternité
rouge et dorée.
Je ne sais qui m'attend - peut-être une sirène ?
il n'y a dans le vent plus rien qui ne m'aliène,
j'en épouse les ondes.
La pente n'est pas forte et mon pas leste encore ;
deux génies bienveillants ménagent mes efforts
et m'accueillent au ciel
où je suis convié
à demeurer.
Je vais dire mon chant sur la source de Han
aimer d'un même élan le sacré, le profane
et embrasser le monde.
tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré d'une toile de Joëlle CHEN
Légendes Célestes, déc. 2008