peinture
-
valse, Aurore !
Quittée la chambréeoù tu m'as aiméeoù me suis donnée en retourSous le ciel d'étéparé de nuitéeviens ! allons danser, mon amourL'insouciance nous appelleà pleins poumonsFaisant claquer la bretelleet le talonJe veux m'estourbir encorentre tes brasDemain, vers un autre porttu partirasQuittée la chambréebattons le pavéallons dépenser notre saoulZ'avons la nuitéepour nous oublierrire et chanter comme des fousRigodon et ritournellemain dans la mainA d'autres la bagatelledont on revientFini le temps des soupirsDanse plus vite !L'aube nous fera mourirà l'heure ditetiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesKInspiré du « Bal du Renouveau » de Nicole Gérard -
Korzeus
Des montagnes d'eau, à reboursdans les jupes du ciel, son fourIl n'est plus temps de s'étonnerL'instant exhume l'instant "T"de son magma exhubérantEncore un pas, encore un chantune vue plaidant son regardtrouve une sortie dans le noirUltime vibration du corpsle geste seul, pour seul décorinspiré d'une toile de Joëlle CHEN -
jaune virgule
Dans la nuit pleine d'elle-même
une hypothèse de plaisir
s'exhale dans un lent soupir
qui me dit « peut-être, je t'aime »Pâle incarnation d'une faune
accrochée par quelque rayon
ramassée sur son expression
que dérobe une jupe jaune
tu me l'as dit
ou est-ce que je suis entré dans ton esprit ?Oh, chère chair d'avant l'aurore
au front posé sur le genou
ta posture me rendra fou
qui me tient si loin au-dehorsNaguère encore une passion
que seuls chevauchent les grands fauves
quels que soient la plaine ou l'alcôve
nous arrachait à la raisonSous le charme d'un Long Snake Moan
à nos carnages réciproques
le saccage de nos défroques
n'épargna que ta jupe jaunePuis l'ombre sur nous s'est jetée
distinguant d'entre nos torpeurs
celle du corps, celle du cœur
sans bruire a su nous isolerEst-ce un appel dans le silence
qui m'aura tiré du sommeil ?
Je te découvre à mon réveil
dans cette insigne consistance
jaune virgule
dans un pli de ta ronde hanche, majusculetiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
Illustration : Marcelle Buscheman*Long Snake Moan
est un titre de PJ HARVEY -
dramaturgies caractérielles
Des catalogues de misères
j'en ai en-veux-tu-en-voilà
suffit que je regarde en bas
dans la rue sous son réverbèreIl en court aussi sous mon crâne
mais je m'en débrouille assez bien
suffit que je tienne mon chien
et m'allonge sur ma rabaneTenez, prenez cette bourgeoise
le sac arrimé sous le coude
on pourrait penser qu'elle boude
mais elle sait comme on dégoise
sur son cru
réputé pour ses allants convenusEt que dire de ces jeunesses !
les yeux rougis au vin mauvais
Que dire de ce rire épais
où s'entend leur vaine détresse
à cette heure
où se vendent nos capricieux bonheursEt l'autre au cerveau saturé
d'obligations, d'ordres, de chiffres
conscient de n'être qu'un sous-fifre
au chœur des pipeaux biseautés
Sa rage
à l'aune de son manque de courageJ'en cause, mais vous les voyez
chaque jour né du coin de l'œil
en serrant votre portefeuille
où ne tinte plus de monnaie
que des cartes
qui obligent à vivre à la spartiateBon, c'est dit ! Je le vois le monde...
mais faudrait-il que j'y abonde ?
De quell' sorte ?
Me suffit de fermer la porte
et d'y voir
l'occasion de lustrer ma tour d'ivoireCiel, pourris ! Terre, pue !
Déjà ce que j'aime n'est plus
qu'un îlot
où je consume les brûlots
qui me viennent
par dépit, et faute d'antienne
rigolote
qui alimente ma Charlotte
(ma guitare)
seul à traduire où porte mon regard
et pour qui ?...
Autant n'en rien savoir et lalali
lalala
garder un œil sur ce qui s'passe en basOh, ma tour ! Oh, mon fief !
Sachons mettre l'ouvrage derechef
sur le tas
en se donnant le ton du cancre las
de ce monde
mais prenant soin d'en relayer la sonde
et d'en faire
le théâtre de nos Petit's Misères
tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
illustration d'en-tête : Gustave Caillebotte (portrait ci-dessus) -
villégiatures, d'un regard
Urbanités, architectures
pignons sur rue et devantures...
Ville, tes pages de calcaires
alignent fastes et calvaires;
impossible d'en détacher
l'intrusive curiosité
de mon regard
plongeant dans tes flots de toitures au hasard
et des fenêtres
tire des chapelets de crapuleux "peut-être"
"va donc savoir"
et de m'oublier dans de fantasques histoiresPas de porte, porches, perrons
décrottoirs, bites, paillassons...
Villas aux séjours mitoyens
des recueillements citoyens
vos bouches baillent des ans nuit
me soupiraillent des mots dits
sous le couvert
de notables cartons imprimés chez Herbert
accès codés
gardant de vos oies blanches la mise au secret
quand dans vos caves
l'affliction de vos ruraux oripeaux s'aggrave
et les frontons
se signent au passage de mon balluchonVilles, villas, villégiatures...
civilités aux commissures
de vos babines retroussées
ou c'est de vous connaître ou c'est
de n'être pas dans le décor
qui m'assure le réconfort
et ce bonheur
que c'est de vous prêter le goût de l'impudeur
et d'en nourrir
pour la nécessité d'avoir maille à partir
avec vos murs
ma lecture à nouveau de vos architecturestiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
inspiré par les travaux de Bernard DUMORTIER, artiste peintre.Artiste à découvrir, par ici...