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peinture

  • valse, Aurore !

    Quittée la chambrée
    où tu m'as aimée
    où me suis donnée en retour
     
    Sous le ciel d'été
    paré de nuitée
    viens ! allons danser, mon amour
     
    L'insouciance nous appelle
    à pleins poumons
     
    Faisant claquer la bretelle
    et le talon
     
    Je veux m'estourbir encor
    entre tes bras
     
    Demain, vers un autre port
    tu partiras
     
    Quittée la chambrée
    battons le pavé
    allons dépenser notre saoul
     
    Z'avons la nuitée
    pour nous oublier
    rire et chanter comme des fous
     
    Rigodon et ritournelle
    main dans la main
     
    A d'autres la bagatelle
    dont on revient
     
    Fini le temps des soupirs
    Danse plus vite !
     
    L'aube nous fera mourir
    à l'heure dite
     
     

    nicole gérard,Bal du Renouveau

    tiniak ©2015 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Inspiré du « Bal du Renouveau » de Nicole Gérard
     
     

  • Korzeus

    Des montagnes d'eau, à rebours
    dans les jupes du ciel, son four
     
    Il n'est plus temps de s'étonner
    L'instant exhume l'instant "T"
    de son magma exhubérant
     
    Encore un pas, encore un chant
    une vue plaidant son regard
    trouve une sortie dans le noir
     
    Ultime vibration du corps
    le geste seul, pour seul décor
     
     

    Joëlle CHEN, Korzeus

    tiniak ©2013 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré d'une toile de Joëlle CHEN
  • jaune virgule

    Marcelle BUSCHEMAN, peintre amateurDans la nuit pleine d'elle-même
    une hypothèse de plaisir
    s'exhale dans un lent soupir
    qui me dit « peut-être, je t'aime »

    Pâle incarnation d'une faune
    accrochée par quelque rayon
    ramassée sur son expression
    que dérobe une jupe jaune
    tu me l'as dit
    ou est-ce que je suis entré dans ton esprit ?

    Oh, chère chair d'avant l'aurore
    au front posé sur le genou
    ta posture me rendra fou
    qui me tient si loin au-dehors

    Naguère encore une passion
    que seuls chevauchent les grands fauves
    quels que soient la plaine ou l'alcôve
    nous arrachait à la raison

    Sous le charme d'un Long Snake Moan
    à nos carnages réciproques
    le saccage de nos défroques
    n'épargna que ta jupe jaune

    Puis l'ombre sur nous s'est jetée
    distinguant d'entre nos torpeurs
    celle du corps, celle du cœur
    sans bruire a su nous isoler

    Est-ce un appel dans le silence
    qui m'aura tiré du sommeil ?
    Je te découvre à mon réveil
    dans cette insigne consistance
    jaune virgule
    dans un pli de ta ronde hanche, majuscule

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    Illustration : Marcelle Buscheman

    *Long Snake Moan
    est un titre de PJ HARVEY

  • dramaturgies caractérielles

    CaillebotteDes catalogues de misères
    j'en ai en-veux-tu-en-voilà
    suffit que je regarde en bas
    dans la rue sous son réverbère

    Il en court aussi sous mon crâne
    mais je m'en débrouille assez bien
    suffit que je tienne mon chien
    et m'allonge sur ma rabane

    Tenez, prenez cette bourgeoise
    le sac arrimé sous le coude
    on pourrait penser qu'elle boude
    mais elle sait comme on dégoise
    sur son cru
    réputé pour ses allants convenus

    Et que dire de ces jeunesses !
    les yeux rougis au vin mauvais
    Que dire de ce rire épais
    où s'entend leur vaine détresse
    à cette heure
    où se vendent nos capricieux bonheurs

    Et l'autre au cerveau saturé
    d'obligations, d'ordres, de chiffres
    conscient de n'être qu'un sous-fifre
    au chœur des pipeaux biseautés
    Sa rage
    à l'aune de son manque de courage

    J'en cause, mais vous les voyez
    chaque jour né du coin de l'œil
    en serrant votre portefeuille
    où ne tinte plus de monnaie
    que des cartes
    qui obligent à vivre à la spartiate

    Bon, c'est dit ! Je le vois le monde...
    mais faudrait-il que j'y abonde ?
    De quell' sorte ?
    Me suffit de fermer la porte
    et d'y voir
    l'occasion de lustrer ma tour d'ivoire

    Ciel, pourris ! Terre, pue !
    Déjà ce que j'aime n'est plus
    qu'un îlot
    où je consume les brûlots
    qui me viennent
    par dépit, et faute d'antienne
    rigolote
    qui alimente ma Charlotte
    (ma guitare)
    seul à traduire où porte mon regard
    et pour qui ?...
    Autant n'en rien savoir et lalali
    lalala
    garder un œil sur ce qui s'passe en bas

    Oh, ma tour ! Oh, mon fief !
    Sachons mettre l'ouvrage derechef
    sur le tas
    en se donnant le ton du cancre las
    de ce monde
    mais prenant soin d'en relayer la sonde
    et d'en faire
    le théâtre de nos Petit's Misères

    Caillebotte
    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    illustration d'en-tête : Gustave Caillebotte (portrait ci-dessus)

  • villégiatures, d'un regard

    Bernard Dumortier, graphiste

    Urbanités, architectures
    pignons sur rue et devantures...
    Ville, tes pages de calcaires
    alignent fastes et calvaires;
    impossible d'en détacher
    l'intrusive curiosité
    de mon regard
    plongeant dans tes flots de toitures au hasard
    et des fenêtres
    tire des chapelets de crapuleux "peut-être"
    "va donc savoir"
    et de m'oublier dans de fantasques histoires

    Pas de porte, porches, perrons
    décrottoirs, bites, paillassons...
    Villas aux séjours mitoyens
    des recueillements citoyens
    vos bouches baillent des ans nuit
    me soupiraillent des mots dits
    sous le couvert
    de notables cartons imprimés chez Herbert
    accès codés
    gardant de vos oies blanches la mise au secret
    quand dans vos caves
    l'affliction de vos ruraux oripeaux s'aggrave
    et les frontons
    se signent au passage de mon balluchon

    Villes, villas, villégiatures...
    civilités aux commissures
    de vos babines retroussées
    ou c'est de vous connaître ou c'est
    de n'être pas dans le décor
    qui m'assure le réconfort
    et ce bonheur
    que c'est de vous prêter le goût de l'impudeur
    et d'en nourrir
    pour la nécessité d'avoir maille à partir
    avec vos murs
    ma lecture à nouveau de vos architectures 

    tiniak © 2011 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    inspiré par les travaux de Bernard DUMORTIER, artiste peintre.

    Artiste à découvrir, par ici... 

    Galerie Dumortier,collioure (FRANCE)