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littérature - Page 6

  • coupable innocence

    Oui, certes oui, je l'avoue
    j'ai fracassé des crânes
    coiffés de bonnets d'âne
    pour leur tirer les poux de la tête
    et je m'en suis fait plus qu'une fête
    j'y ai vraiment pris goût
    certes oui, je l'avoue

    C'est bon, je le confesse
    j'ai volé des trésors
    pillés les palais de Neptune !
    dérobé l'or pâle des lunes !
    j'embarquerai donc ces richesses
    avec moi dans la mort
    sur l'aile du condor

    Oui, ça va, j'en conviens
    j'ai lâché tous mes chiens
    après le père et sa pucelle
    pour aller tirer l'hydromel
    au fût de la mère interdite
    en jouissant de sa chair maudite
    sans plus penser à rien
    ni à mal ni à bien

    Et la présomption d'innocence ?
    c'est pas fait pour les chiens, je pense.

    Ah mais d'accord !
    vous me jugeâtes déjà sur pièces
    il n'est que de passer à la caisse
    au bout du corridor ?
    Ah oui, mais... bon, d'accord.

    Et l'on m'accuse de quoi, ma belle ?
    de forfait contre le réel ?
    et c'est un délit, ça ?
    je ne le savais pas

    Oui, nul n'est sensé ignorer nia nia nia
    il se trouve que je ne le savais pas
    quand bien même je n'y porterai pas foi
    allons, condamnez-moi
    et qu'on en reste là.

    Ah oui, mais attendez !
    ...faute avouée à demi pardonnée !
    vous me devez la moitié d'une peine
    et n'étant pas vilaine
    un baiser de vous peut vous en amender

    Justine, voulez-vous m'embrasser ?

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    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • ...et l'eau goutte, baille

    Bandol, août 2009.

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    Et bonjour à nouveau tristesse
    et tes pitoyables caresses
    et tes fluos roses, bleus, verts
    tes longs cils fibreux de mégère
    papillons flous dans la buée
    au carnaval désenchanté
    des âmes torves qui se mirent
    dans la morve de ton délire
    inébranlable

    Adieu la fête des matins
    déroulés comme serpentins
    sous le nez d’une mort patiente
    une mort chaque soir présente
    amusée de mes stratagèmes
    croyant déjouer l’anathème
    au vrai logé dans la voilure
    de tous mes projets d’aventure
    et d’Atlantide

    Bonjour à nouveau mon horreur
    venue vendanger mes erreurs
    vertigineuse platitude
    où s’enchâssent des latitudes
    les plus vulgaires, les plus viles
    m’assommant de rêves serviles
    où je hurle bouche cousue
    tous les regrets que je n’ai plus
    à mon réveil

    Adieu mon sang deux fois vivant
    dont je déplore doublement
    cet abandon où je te laisse
    et que n’atténue pas l’ivresse
    où je m’abîme sans délice
    pantin aveugle de mon vice
    ne manquant pourtant de te voir
    deux fois, deux fois dans l’abreuvoir
    abominable

    Bonjour martinets et cravaches
    ruses, faux-semblants et mots lâches
    de tous les masques dénoués
    lardez ma chair, flasques fouets
    puisque mon corps sanguinolent
    jamais, jamais ne se repent
    que tous les trésors dérobés
    soient répandus sans déroger
    à votre amende

    Adieu confort des amertumes
    enluminés d’un trait de plume
    Adieu les cadavres exquis
    dont je redessinais la nuit
    tous les squelettes adorables
    en mendiant de sous la table
    un privilège de dandy
    en souriant comme un bandit
    main sur le cœur

    Bonjour la charge des fantômes
    la chevauchée des blanches paumes
    interdisant à l’avenir
    l’enclos scellé du souvenir
    Bonjour, bonjour les yeux cernés
    ambitions perdues ou bernées
    vous drapant de leurs mésespoirs
    lèvent les couleurs dérisoires
    des luttes vaines

    Adieu saveur des madeleines
    qui savait consoler ma peine
    Adieu cheveux bruns en pagaille
    cheveux cabrés jusqu’à la taille
    Adieu sérieux regard mongol
    dont j’ai souvent manqué l’école
    Adieu, adieu puisqu’il faut bien
    que je meure comme un coquin.

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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    (mais avant de partir, j'ai un poLème à finir)

     

  • tiniak ?

    T out, un jour durant
    luminescent de rêve

    lot, le monde suspendu
    caillou serti d'une onde claire

    N ul dieu ni rien d'utile
    que le trait nécessaire

    I mminence de dire à l'aube sa pâleur
    un bouquet de soupirs brandi au poing du jour

    cousto.jpgA vec à dire encore
    tous les mots amoureux de vivre par amour

    K heops a eu sa gloire
    vienne celle de Mû

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • vague dure

    reflux

    Car après nous le monde
    sera le monde encore
    une vague déjà
    fait mine de mourir
    et reflue dans le bras
    de l'autre qu'elle inspire
    lent mouvement de l'onde
    narguant les météores

    Et quoi,
    se torturer la goutte ?
    le grain de sable doute
    et viendra la marée ;
    assure-moi l'écoute
    et j'irai te border
    du foc au perroquet,
    que viennent la nuité
    ou l'aube sous la voûte béée

    Alors nous ferons voile
    des voiles se faisant
    masqueront des étoiles
    au prochain firmament
    pour nous donner courage
    quand il sera grand temps
    de rendre nos hommages
    au rivage fuyant

    mets ta morphose, petitEt quoi d'autre, le vent ?

    Ah oui, le vent du barje
    le vent de folie pure
    le vent des idées larges
    le vent de l'aventure
    le vent qui fait la vague
    et la vague qui singe
    du monde des nuées le linge

    Qu'une autre vague dure

     

    tiniak ©2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

  • braise ilienne

    escale.jpgferas-tu escale avec moi
    page cent trente-six
    dans la torpeur complice
    et propice aux émois ?

    auprès de l'onde lisse
    pousse l'herbe où s'étendre
    qui fit l'oiseau plus tendre
    d'un vers entré en lice

    je n'ai plus à défendre
    un mot de Supervielle
    tu t'en saisis, ma belle
    et m'offres de l'entendre

    à l'entendre de celle
    qui le dit à nouveau
    je te plume le dos
    le nez dans ton aisselle

    julsuper3.jpgà l'ombre, le canot
    nous offre un doux abri
    le marin l'a compris
    et fraîchit sur les flots

    la douceur de la nuit
    n'est plus si loin de nous
    je frôle ton genou
    et tu me réponds, oui

     

    tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK
    [Le Bel Aujourd'hui en PoLésie]