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...et l'eau goutte, baille

Bandol, août 2009.

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Et bonjour à nouveau tristesse
et tes pitoyables caresses
et tes fluos roses, bleus, verts
tes longs cils fibreux de mégère
papillons flous dans la buée
au carnaval désenchanté
des âmes torves qui se mirent
dans la morve de ton délire
inébranlable

Adieu la fête des matins
déroulés comme serpentins
sous le nez d’une mort patiente
une mort chaque soir présente
amusée de mes stratagèmes
croyant déjouer l’anathème
au vrai logé dans la voilure
de tous mes projets d’aventure
et d’Atlantide

Bonjour à nouveau mon horreur
venue vendanger mes erreurs
vertigineuse platitude
où s’enchâssent des latitudes
les plus vulgaires, les plus viles
m’assommant de rêves serviles
où je hurle bouche cousue
tous les regrets que je n’ai plus
à mon réveil

Adieu mon sang deux fois vivant
dont je déplore doublement
cet abandon où je te laisse
et que n’atténue pas l’ivresse
où je m’abîme sans délice
pantin aveugle de mon vice
ne manquant pourtant de te voir
deux fois, deux fois dans l’abreuvoir
abominable

Bonjour martinets et cravaches
ruses, faux-semblants et mots lâches
de tous les masques dénoués
lardez ma chair, flasques fouets
puisque mon corps sanguinolent
jamais, jamais ne se repent
que tous les trésors dérobés
soient répandus sans déroger
à votre amende

Adieu confort des amertumes
enluminés d’un trait de plume
Adieu les cadavres exquis
dont je redessinais la nuit
tous les squelettes adorables
en mendiant de sous la table
un privilège de dandy
en souriant comme un bandit
main sur le cœur

Bonjour la charge des fantômes
la chevauchée des blanches paumes
interdisant à l’avenir
l’enclos scellé du souvenir
Bonjour, bonjour les yeux cernés
ambitions perdues ou bernées
vous drapant de leurs mésespoirs
lèvent les couleurs dérisoires
des luttes vaines

Adieu saveur des madeleines
qui savait consoler ma peine
Adieu cheveux bruns en pagaille
cheveux cabrés jusqu’à la taille
Adieu sérieux regard mongol
dont j’ai souvent manqué l’école
Adieu, adieu puisqu’il faut bien
que je meure comme un coquin.

tiniak © 2009 DUKOU ZUMIN &ditions TwalesK

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(mais avant de partir, j'ai un poLème à finir)

 

Commentaires

  • adieu, donc ?
    juste comme ça ?
    comme une fin quelconque
    que l'histoire ne mérite pas ?

  • sûrement pas !

  • alors bonne route ailleurs, je suppose.

  • Je comprends rien - ou presque - mais je trouve ça magnifique, quoique triste à pleurer. Déchirant, même, si tu m'autorises ce léger excès de grandiloquence.
    T'as un talent pas possible, tu sais ?
    Oui, tu sais, je sais...

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